Développement durable

La carboneutralité : un modèle à géométrie très variable

7 mai 2021

La carboneutralité : un modèle à géométrie très variable
 

Portrait des pratiques dans le milieu universitaire québécois

En 2019, près de 260 établissements d’enseignement supérieur, dont Polytechnique Montréal et dix autres universités québécoises, se sont unis afin de déclarer l’urgence climatique et de s’engager à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Mais, qu’entend-on par carboneutralité? C’est la question à laquelle le Bureau du développement durable de Polytechnique a invité Alex Latulipe Loiselle à répondre, dans le cadre d’un stage d’une session. L’étudiant au baccalauréat en génie électrique a réalisé une analyse comparative des approches retenues par les universités québécoises signataires de la déclaration. Conclusion simple : « atteindre la carboneutralité » ne veut pas dire la même chose pour tout le monde.


Alex Latulipe Loiselle, étudiant au baccalauréat en génie électrique à Polytechnique Montréal
 

Calculer son empreinte carbone

D’une part, la méthodologie de calcul des émissions de gaz à effet de serre générées diffère d’un établissement à l’autre. Certaines universités ne comptabilisent pas les émissions liées aux matières résiduelles, d’autres omettent le transport qu’effectuent leurs étudiantes et étudiants ainsi que les membres du personnel vers le campus.

C’est que, en l’absence d’une norme officielle, il existe une grande variabilité dans les inclusions et les exclusions de l’inventaire des émissions rapportées par les institutions.

Polytechnique se distingue



Par savoir où aller, il faut savoir d’où l’on vient. Ainsi, à Polytechnique Montréal, la production d’une analyse du cycle de vie (ACV) institutionnelle, dévoilée en février 2020, confère à l’établissement une base sérieuse pour aborder sa démarche de carboneutralité. Peu d’établissements d’enseignement supérieur peuvent se targuer d’avoir mené une démarche d’ACV aussi complète pour identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre associées à leurs activités.

Aussi rigoureux que transparent, ce bilan carbone expose les fondations sur lesquelles Polytechnique construit l’avenir et, conséquemment, permet de mieux orienter les actions. Un plan d’action est d’ailleurs en cours d’élaboration.
 

S’engager : un peu, beaucoup, énormément… ? 

L’analyse effectuée par Alex Latulipe Loiselle démontre que la hauteur même de l’engagement envers la carboneutralité varie grandement. Au Québec, quatre des onze universités souscrivant à cet objectif n’en ont pas encore défini la portée; cinq d’entre elles y incluent les émissions de catégories 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes, liées à l’électricité achetée) seulement; seules McGill et Concordia y incluent également certaines émissions de la catégorie 3 (autres émissions indirectes).

L’étude soulève donc la difficulté de comparer les inventaires et les engagements des différentes universités en la matière. Elle met en évidence le besoin d’une harmonisation des pratiques ou d’une norme qui s’appliquerait aux établissements d’enseignement supérieur.

Vous pouvez prendre connaissance des résultats de l’analyse en visionnant la présentation vidéo préparée par Patrick Cigana, conseiller principal en développement durable, dans le cadre du 88e congrès de l’Acfas :
https://www.acfas.ca/node/59883
 

Calendrier des activités DD à venir

•    Concours de bourses Hydro-Québec (thématique énergie et durabilité)
•    Rabais exclusif à la communauté BIXI
•    Panel – Les impacts environnementaux (GES) des mobilités internationales en éducation supérieure | 19 mai 2021, 8h30