Ce projet de murale écoresponsable a été initié par Richard Toussaint, employé au Département des génies civil, géologique et des mines, dans le cadre d'un projet soumis au Fonds pour des initiatives durables. La murale a été installée sur un mur de béton de la Rotonde, à l'automne 2023. Elle a la particularité d'utiliser des composantes électroniques recyclées et de verdir l'intérieur du pavillon principal grâce à l'intégration d'éléments verts.
Visuellement, la forme supérieure de la murale représente la coupole de la tour de l’UdeM où nichent des faucons, dont la survie était autrefois menacée. Les végétaux, émergeant des objets électroniques, symbolisent la nature reprenant ses droits. Les roses blanches sont un hommage à l’histoire de Polytechnique.
Contexte
Le faucon pèlerin, mis en évidence ici, est un oiseau qui trouve refuge sur notre campus universitaire en y faisant son nid. L'histoire de sa résurgence remonte à plusieurs décennies. Elle est le résultat du dévouement d’une polytechnicienne, Ève Bélisle. En voici la chronologie :
- Avant 1980 : disparition de l’espèce (en raison de l'utilisation du DDT) en Amérique du nord
- 1980 : essai de réintroduction du faucon pèlerin
- 2007 : un faucon est aperçu par Ève Bélisle au-dessus du campus universitaire
- 2008-2009 : un spécialiste ornithologue est contacté par Ève et ils installent un bac de pierre pour la nidification du faucon. Cela fonctionne.
- 2010 : installation de caméras par Ève et suivis des nidifications annuelles.
Par la suite, Ève a créé le site fauconsudem.com et la page Facebook des faucons de l’UdeM afin de suivre leur évolution publiquement. Parmi les 11 000 abonnés de cette page, des enseignants de niveau primaire l'utilisent en guise d'outil de sensibilisation à l'écologie.
Fait intéressant : en 2000, le campus était envahi par des pigeons. L'arrivée des faucons a permis de contrôler leur reproduction et de les éloigner.
Procédés artistiques
Des déchets électroniques et plastiques de Polytechnique ont été récupérés, décortiqués, retravaillés et intégrés à l’œuvre, donnant ainsi un effet de volume. La peinture utilisée est de deux types : peinture acrylique à l’eau et peinture aérosol. Quelques végétaux artificiels ont été collés et intégrés aux objets. Trois planches de bois de retailles ont été découpées avec une machine à contrôle numérique.

RiverJune
Cela fait maintenant plus de 15 ans que RiverJune peint des oiseaux, sur papier, des canevas, des murs, à l’aquarelle ou à la peinture. Sa passion pour les oiseaux est bonifiée d'une conscience environnementale. Elle est animée d'une volonté de préserver l'écosystème des oiseaux et de protéger la biodiversité. Dès que l'occasion se présente, elle aime travailler en collaboration et amener une mobilisation citoyenne autour de son art, à l’échelle de quartiers. Particulièrement, elle partage sa sensibilité écologique auprès des jeunes, en mettant en place des ateliers de médiation vulgarisés autour de projets artistiques. Elle valorise aussi des déchets à travers ses oeuvres. Avec le temps, elle cherche à utiliser des peintures moins polluantes et des lieux qui impliquent davantage la communauté, tels que des espaces publics et des parcs municipaux. Tout se transforme, tout peut reprendre vie, telle est sa vision d’artiste.
Henri Papy
Scientifique de formation, empathique et hypersensible, Richard Toussaint (dont le nom d'artiste est Henri Papy) a toujours aimé les rythmes et le sens des textes dans les chansons. La découverte du hip hop et la poésie ont amené un déclic en lui, une résonnance : il a pu trouver un outil lui permettant d’exprimer sa sensibilité. Il essaie à travers son écriture d’émouvoir autrui dans une optique cathartique. Il signe ce Haiku, qui capture l'essence de l'oeuvre :
Un roi du passé |