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Trois projets de recherche à Polytechnique Montréal appuyés par la FCI et le gouvernement du Québec
Des membres du corps professoral en génie chimique, en génie électrique et en génie physique ont obtenu des contributions du Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) et du gouvernement du Québec pour mener à bien leurs projets de recherche.

De gauche à droite : le professeur Bruno Blais, la professeure Daria Camilla Boffito, le professeur Sébastien Loranger, le professeur Raman Kashyap et le professeur Raphaël Trouillon.
L’honorable Marie‑Claude Bibeau, ministre du Revenu national au gouvernement du Canada, a annoncé au nom de l’honorable François‑Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’octroi de 316 millions de dollars à 86 projets d’infrastructure de recherche. Polytechnique Montréal est au nombre de 47 établissements universitaires qui ont obtenu un soutien financier provenant du Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI.
Cette contribution permettra aux universités d’être plus concurrentielles pour recruter et retenir des chercheuses et des chercheurs exceptionnels en les aidant à acquérir les laboratoires, les équipements et les installations de pointe nécessaires aux fins de la réalisation de découvertes qui auront des retombées au sein de la société canadienne.
« Aujourd’hui, nous mettons en lumière les chercheurs, les étudiants et les établissements de recherche remarquables qui bénéficieront de ce financement vital, déclare le ministre François-Philippe Champagne. Le gouvernement du Canada continuera de leur offrir les ressources et les occasions dont ils ont besoin pour mener à bien leurs travaux de pointe. En investissant dans leur croissance et leur développement, nous consolidons le leadership mondial du Canada en matière de recherche et d’innovation, et nous faisons ce qu’il faut pour que tous puissent profiter d’un avenir prospère et durable. »
« Il est crucial de mieux soutenir la prochaine génération de chercheurs et la modernisation de l’infrastructure de science et de recherche pour pouvoir assurer la prospérité économique future de notre pays, souligne la ministre Marie-Claude Bibeau. En appuyant les chercheurs à tous les niveaux et en favorisant la diversité dans ce milieu, nous allons pouvoir renforcer le leadership dont fait preuve le Canada en s’attaquant aux défis de l’heure et en améliorant la qualité de vie pour tous. »
« Les organismes subventionnaires de recherche fédéraux et la Fondation canadienne pour l’innovation sont fiers de soutenir les scientifiques remarquables qui contribuent à renforcer la réputation du Canada en tant que chef de file mondial en matière de recherche, indique Alejandro Adem, président du CRSNG et président du Comité de coordination de la recherche au Canada. L’annonce d’aujourd’hui témoigne de l’engagement indéfectible du Canada envers son écosystème de recherche, un écosystème florissant. Qu’il s’agisse de bourses d’études ou de recherche remises à la prochaine génération de scientifiques et d’ingénieurs, de subventions de recherche pour l’excellence en sciences humaines ou de financement pour veiller à ce que les chercheurs œuvrant au sein des collèges et des universités aient accès à des installations et à des outils de pointe, ces investissements vont permettre la poursuite d’idées et d’innovations qui auront des retombées sociales, économiques et environnementales positives pour les Canadiens. »
Voici un descriptif des trois projets qui ont obtenu un soutien de la FCI et du gouvernement du Québec :
Projet : Plate-forme d'ultrasons multifréquence pour l'intensification des procédés chimiques
Titulaire : Bruno Blais, professeur agrégé au Département de génie chimique
Cotitulaire : Daria Camilla Boffito, professeure titulaire au Département de génie chimique
Les procédés chimiques, qui représentent 26,3 % de la consommation d'énergie de l'industrie canadienne, émettent des gaz à effet de serre considérables en raison de leur dépendance aux combustibles fossiles. Pour pallier à cette situation, l'industrie chimique doit trouver des moyens de recourir à l'électricité à titre de source d'énergie ainsi qu’à la biomasse comme matière première. Une nouvelle génération de procédés chimiques durables et à faible empreinte carbone, capables d'exploiter les sources d'énergie renouvelables, s’avère nécessaire.
Par ce projet de recherche réalisé au laboratoire CHAOS (pour Chemical engineering High-performance Analysis, Optimisation and Simulation, en anglais) dont Bruno Blais est le directeur, le professeur Blais et la professeure Boffito proposeront des moyens de construire des jumeaux numériques de réacteurs dont l'énergie est fournie par une stimulation employant des ultrasons, aussi appelée stimulation ultrasonique. Cette technologie, qui peut apporter de l'énergie à une réaction, est déjà électrifiée. Un réacteur à ultrasons multifréquence sera utilisé pour l’établissement de jumeaux numériques au sein du logiciel libre de mécanique des fluides numérique Lethe.
L'intégration de données expérimentales de haute qualité est une composante importante de la création de jumeaux numériques afin d’en valider les capacités prédictives. À cette fin, une caméra haute vitesse dotée d’un système de vélocimétrie par image de particules servira à l'acquisition et à l'analyse rigoureuses de données.
Le professeur Blais obtient un soutien de 149 999 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans ainsi qu’un appui de 149 999 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. La valeur totale du projet est de 399 669 dollars.
Projet : AROGULA : système de fabrication continue de réseaux de Bragg aléatoires par laser UV ou fs
Titulaire : Sébastien Loranger, professeur adjoint au Département de génie électrique
Cotitulaire : Raman Kashyap, professeur titulaire au Département de génie électrique et au Département de génie physique
Le laboratoire Fabulas, au Département de génie physique, héberge une infrastructure de fabrication de dispositifs photoniques qui a mené à des innovations importantes pour les réseaux de Bragg inscrits dans la fibre (Fibre Bragg grating en anglais, ou FBG), par la démonstration de nouvelles technologies telles que des lasers à fibre non linéaire, de nouveaux capteurs distribués par fibre optique et des sources aléatoires. Également, des innovations ont été développées en écriture laser de guides d'ondes par la fabrication de guides dans des verres non linéaires - pour l’obtention de convertisseurs optiques efficaces -, dans des verres trempés utilisés dans les téléphones intelligents et dans des substrats flexibles permettant des dispositifs photoniques accordables.
Le projet dirigé par le professeur Loranger consiste, d’une part, à remplacer et améliorer un laser femtoseconde haute puissance qui sert à l'écriture de guides d'ondes ainsi qu’à plusieurs processus innovants actuellement à l'étude. L'écriture par laser femtoseconde de FBG permet d'écrire à travers la gaine de polymère, préservant ainsi les propriétés mécaniques de la fibre, et offre plus de précision au niveau du contrôle de la structure.
D’autre part, le projet vise l’ajout d’une capacité de fabrication de FBG aléatoires de longueur illimitée, nommé Random Optical Grating by Ultraviolet or ultrafast laser Exposure (ROGUE) en anglais, en ayant recours à un laser ultraviolet ou un laser ultrarapide dans un système de déroulage/enroulage. Ce dispositif fibré breveté, conçu à Polytechnique Montréal, est un FBG incohérent facile à fabriquer, étant simplement généré par du bruit.
L’infrastructure améliorée au laboratoire Fabulas servira à concevoir des prototypes originaux de capteurs, de lasers aléatoires et de dispositifs à fonctions physiques non clonables qui seront utilisés à terme dans l’industrie de la transformation de la fibre optique et dans les domaines du biomédical, du traitement industriel et des communications optiques.
Le professeur Loranger reçoit un financement de 149 998 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un soutien de 149 998 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet. La valeur totale du projet est de 434 671 dollars.
Projet : Système d'analyse ampérométrique pour la nanochimie et la neurochimie
Titulaire : Raphaël Trouillon, professeur adjoint au Département de génie électrique
Les pathologies liées au cerveau, comme les maladies de Parkinson et d'Alzheimer, pèsent de plus en plus lourdement sur la santé des sociétés modernes. Leurs impacts sont à la fois sociaux et économiques, puisqu'une partie croissante de la population est touchée. En 2001, le coût des pathologies cérébrales au Canada s'élevait à 8,8 milliards de dollars. Le manque de connaissance des mécanismes profonds du cerveau, tant aux niveaux cellulaire que moléculaire, complique considérablement l’identification de nouvelles stratégies de traitement efficaces.
Le projet de recherche du professeur Trouillon construira et développera un système d’analyse ampérométrique dont la configuration microélectro-analytique sera à la fois puissante et bien caractérisée. Cet outil ouvrira la voie à de nouvelles approches d’investigation quantitative fondamentales de la chimie transitoire du cerveau ou d'autres objets chimiques. Ce système d’analyse pourra être adapté et modifié pour répondre aux besoins expérimentaux, par exemple en altérant la taille ou la chimie de l'électrode.
Les résultats des travaux de recherche iront des découvertes fondamentales en neurosciences au développement de modalités révolutionnaires pour mesurer et mieux comprendre la réponse chimique des neurones et des cellules dans des conditions physiologiques ou pathologiques.
Cette infrastructure, qui comprendra entre autres une plateforme de microscopie et une installation dédiée à la fabrication de microélectrodes, sera intégrée dans un écosystème de recherche axé sur le développement technologique, de la cellule unique jusqu’aux organes in vitro, qui ouvrira des perspectives nouvelles d’enregistrements électrochimiques in vivo.
Le professeur Trouillon obtient un soutien de 91 493 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un appui de 91 393 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. La valeur totale du projet est de 228 488 dollars.
En savoir plus
Fiche d’expertise du professeur Bruno Blais
Fiche d’expertise de la professeure Daria Camilla Boffito
Fiche d’expertise du professeur Sébastien Loranger
Fiche d’expertise du professeur Raman Kashyap
Fiche d’expertise du professeur Raphaël Trouillon
Site du Département de génie chimique
Site du Département de génie électrique
Site du Département de génie physique