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Les projets de recherche de quatre membres du corps professoral de Polytechnique Montréal appuyés par la FCI et le gouvernement du Québec
Les professeures Sampada Bodkhe, Elmira Hassamzadeh et Pooneh Maghoul et le professeur Marco Bonizzato ont obtenu des contributions du Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) et du gouvernement du Québec pour mener à bien leurs projets de recherche.

Rangée du haut : Sampada Bodkhe et Marco Bonizzato. Rangée du bas : Elmira Hassanzadeh et Pooneh Maghoul.
L'honorable Randy Boissonnault, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles, au nom de l’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, et de l'honorable Mark Holland, ministre de la Santé, a annoncé l’octroi de plus de 113 millions de dollars à 396 projets d’infrastructure de recherche. Polytechnique Montréal fait partie des 56 universités qui ont reçu du financement provenant du Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI pour des projets présentés dans le cadre de ce programme.
Cette contribution, par l’intermédiaire du Fonds des leaders John-R.-Evans (FLJE) de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), aidera les universités à être plus concurrentielles pour recruter et retenir des chercheuses et des chercheurs exceptionnels en les aidant à acquérir les laboratoires, les équipements et les installations de pointe nécessaires pour faire des découvertes qui auront des retombées pour la population canadienne.
« Les chercheurs, les étudiants et les établissements postsecondaires sont une source d’innovation et stimulent la croissance économique. C’est pourquoi notre gouvernement est fier d’appuyer les chercheurs les plus talentueux, dont les découvertes permettent de relever certains des défis les plus pressants de notre époque. Grâce à ce financement, nous investissons dans la prochaine génération de chercheurs et les incitons à continuer de faire du Canada un chef de file mondial de la recherche et de l’innovation », déclare le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable François-Philippe Champagne.
« Tous les jours, des chercheurs et chercheuses mettent leurs connaissances et leurs compétences à contribution pour trouver des réponses à des questions d’une importance capitale aux yeux de la population canadienne, notamment l’amélioration de la situation environnementale, des soins de santé et de l’accès à l’éducation. Ces hommes et ces femmes contribuent à un avenir meilleur pour l’ensemble de la population canadienne. À la Fondation canadienne pour l’innovation, soutenir leurs efforts nous remplit de fierté car nous savons que nous mettons à leur disposition des laboratoires bien conçus et les outils dont elles et ils ont besoin et ce, dans les communautés et les milieux où ces équipements seront le plus efficacement utilisés », déclare Roseann O’Reilly Runte, présidente-directrice générale de la Fondation canadienne pour l’innovation.
Voici un descriptif des quatre projets qui bénéficient d’un appui de la FCI et du gouvernement du Québec :
Projet : Fabrication avancée de structures aérospatiales adaptatives
Titulaire : Sampada Bodkhe, professeure adjointe au Département de génie mécanique
Au cours des dernières années, l'évolution du transport aérien a fait naître le besoin d'une fabrication d'avions reconfigurables moins lourds et énergétiquement plus efficaces en utilisant des technologies plus intelligentes. La fabrication additive (FA) multimatériaux permet ainsi l'ajout de matériaux intelligents dans les composants structurels avec une grande facilité. Ces matériaux qui changent de forme en fonction d'une modification de leur environnement, peuvent, pour la reconfiguration, remplacer les actionneurs hydrauliques et mécaniques encombrants des avions.
Cependant, les limitations de l'adhésion interlaminaire, la porosité plus élevée, les faibles taux de productivité et l'indisponibilité de matériaux imprimables à haute performance empêchent toujours la FA d'être adoptée par les normes aérospatiales. En outre, le placement automatisé des fibres (PAF) est plus fiable et capable de créer des structures composites conformes que la fabrication manuelle. Mais le PAF ne permet que la fabrication de composites structurels et non la création de formes complexes et de panneaux sandwichs. Ces composants sont largement utilisés dans les structures aérospatiales légères.
À travers ce projet de recherche, la professeure Bodkhe propose une nouvelle approche de fabrication : une installation combinant de nouveaux équipements PAF utilisés pour la fabrication de composites haute performance avec des équipements FA existants pour intégrer des éléments fonctionnels comme des capteurs, des actionneurs et des systèmes de contrôle et pour créer des moules et des structures sandwichs.
La flexibilité et l'évolutivité de cette plateforme de fabrication compacte et peu coûteuse, comparée aux solutions d'infrastructure onéreuses réservées aux grandes industries, permettront d'aider au développement de petits fabricants canadiens de taxis aériens, de fabricants de drones ainsi que d'autres PME et de cégeps au Québec.
La professeure Bodkhe reçoit un soutien de 250 000 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un appui de 250 000 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. La valeur totale du projet est de 687 204 dollars.
Projet : Plateforme de technologies neuroprosthétiques intelligentes
Titulaire : Marco Bonizzato, professeur adjoint au Département de génie électrique
Les neurotraumatismes, tels que les lésions de la moelle épinière (LMÉ), perturbent les connexions que notre système nerveux utilise pour effectuer les tâches fondamentales de l'expérience humaine : bouger, ressentir et communiquer. Un déficit de ces fonctions peut gravement affecter la qualité de vie. Une LMÉ peut signifier une paralysie partielle ou complète. Cette condition touche environ 15 000 à 20 000 Québécoises et Québécois.
Des « neuroprothèses » sont de nouvelles stratégies pour restaurer l'interaction sensorimotrice après une paralysie. Parmi celles-ci on retrouve la neuromodulation, soit la microstimulation électrique du tissu nerveux. Le professeur Bonizzato vise à développer des thérapies neuroprothétiques permettant la restauration de l'expérience sensorimotrice après un traumatisme, à partir d'une découverte chez le rongeur, soutenue par l'infrastructure proposée.
À terme, le projet de recherche répond explicitement au besoin de doter le système de santé de nouvelles techniques pour la neuroréadaptation, tout en formant du personnel hautement qualifié et en positionnant le Québec comme un chef de file dans le domaine de la neuromodulation.
Le professeur Bonizzato reçoit un soutien de 147 554 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un appui de 147 554 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. La valeur totale du projet est de 368 940 dollars.
Projet : AI-SEPGD : analyses intégrées du système d'eau pour soutenir les plans de gestion durable
Titulaire : Elmira Hassanzadeh, professeure agrégée au Département des génies civil, géologique et des mines
La qualité et la quantité de l'eau se dégradent dans plusieurs lacs et zones humides du Québec. La pression sur les systèmes d'eau continue d'augmenter en raison du réchauffement climatique et des développements socioéconomiques.
Pour faire face aux défis de la sécurité de l'eau, il est nécessaire de procéder à des analyses intégrées des systèmes d'eau pour soutenir les plans de gestion durable (AI-SEPGD) dans le but de répondre aux besoins de l'être humain et de l'environnement et de renforcer la résilience des sociétés. Les recherches menées par la professeure Hassanzadeh visent, d’une part, à développer des outils pour la représentation intégrée des systèmes d'eau, compte tenu des effets de rétroaction au sein et entre la quantité et la qualité de l'eau . D’autre part, elles visent à évaluer de manière intégrée les vulnérabilités futures des systèmes d'eau dans des conditions naturelles et anthropiques changeantes. Enfin, elles visent à proposer des solutions de gestion intégrée de l'eau par l'engagement des parties prenantes et en tenant compte de la diversité des points de vue des utilisatrices et utilisateurs d'eau.
Ce programme de recherche, facilité par les infrastructures requises, fournit une nouvelle génération d'outils pour la conception et l'exploitation des infrastructures d'eau et est en synergie avec la vision québécoise de gestion durable des ressources et de lutte contre les changements climatiques.
La professeure Hassanzadeh reçoit un soutien de 166 279 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un appui de 166 279 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. Avec les contributions supplémentaires à ce projet, la valeur totale du projet est de 425 038 dollars.
Projet : Infrastructure pour la gestion adaptative des géo-infrastructures dans le contexte de la non-stationnarité climatique
Titulaire : Pooneh Maghoul, professeure agrégée au Département des génies civil, géologique et des mines
L'absence d'intégration adéquate des informations sur les conditions climatiques futures dans la conception, l'exploitation et la gestion des infrastructures constitue un obstacle majeur pour améliorer la résilience climatique de ces dernières, notamment aux échelles temporelles et spatiales pertinentes pour les problèmes d'ingénierie spécifiques au Canada.
Dans ce contexte, les travaux de recherche menés par la Pre Maghoul proposent de développer des technologies de pointe pour créer un outil de gestion adaptative intelligent des géo-infrastructures civiles et minières, en particulier dans les régions nordiques et froides du Canada. Cette plateforme numérique se basera sur le comportement géomécanique en temps réel des sols pour prédire la résilience des géo-infrastructures, en considérant la non-stationnarité climatique, en utilisant l'intelligence artificielle.
Ces avancées technologiques permettront de mieux comprendre les comportements des géo-infrastructures face aux changements climatiques, notamment dans les régions nordiques où la dégradation du pergélisol est de plus en plus fréquente. De plus, elles ouvriront la voie à l'adoption de l'Industrie 5.0 dans la gestion des actifs, en favorisant l'utilisation de systèmes interactifs basés sur l'intelligence artificielle pour surveiller les déformations des infrastructures linéaires. Enfin, un simulateur prédictif alimenté par l'intelligence artificielle, en combinant les données de surveillance in situ probantes, sera un outil précieux pour évaluer les impacts des changements climatiques sur les géo-infrastructures et pour contribuer à la construction de collectivités résilientes et durables, conformément aux priorités du gouvernement canadien.
La professeure Maghoul reçoit un soutien de 169 737 dollars du Fonds des leaders John-R.-Evans et un appui de 169 737 dollars du gouvernement du Québec pour ce projet de recherche. La valeur totale du projet est de 426 337 dollars.
Dans le cadre de cette annonce, le gouvernement a également annoncé l'apport d'un soutien à des professeures et professeurs de Polytechnique par la création et le renouvellement de chaires de recherches du Canada et l'attribution de prestigieuses bourses Vanier, Banting et au doctorat à des membres de notre communauté étudiante.
Félicitations aux professeures Bodkhe, Hassanzadeh et Maghoul et au professeur Bonizzato!
En savoir plus
Fiche d’expertise de la professeure Sampada Bodkhe
Fiche d’expertise du professeur Marco Bonizzato
Fiche d’expertise de la professeure Elmira Hassanzadeh
Fiche d’expertise de la professeure Pooneh Maghoul
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