Journée du chandail orange
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
30 septembre
Le 30 septembre, la population canadienne est invitée à porter des vêtements de couleur orange afin d’exprimer sa solidarité avec les peuples autochtones dont les enfants ont été forcés de fréquenter des pensionnats qui ont été opérés par des congrégations religieuses et parrainés par le gouvernement du Canada durant plus de 150 ans.
Le 30 septembre est la Journée du chandail orange, qui émane d’un mouvement populaire. Cette journée tire son origine de l'histoire de Phyllis Webstad qui, à l’âge de six ans, a été dépouillée lors de sa première journée au pensionnat du chandail orange neuf que lui avait offert sa grand-mère.
Le gouvernement du Canada a récemment instauré une journée officielle de commémoration, le même jour, qui est appelé la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Cette journée constitue une étape importante du processus de réconciliation. Elle vise à reconnaître l'histoire traumatisante et les effets intergénérationnels des pensionnats autochtones, à commémorer les torts que le système des pensionnats a fait aux familles et aux communautés autochtones – incluant des violences physiques, sexuelles et culturelles – et à honorer les personnes survivantes et les familles touchées par ces injustices.
Qu’étaient les pensionnats autochtones?
Combien d’enfants ont fréquenté ces pensionnats?
La Commission de vérité et de réconciliation du Canada et le Centre national pour la vérité et la réconciliation
Quelle est l’importance du processus de réconciliation?
La Journée du chandail orange
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
Que puis-je faire?
À propos du mot « indien » « Autochtone » est actuellement le terme préféré de nombreuses nations car il désigne les habitants originaux d'un lieu. Au Canada, le terme « Autochtone » englobe les personnes qui s'identifient comme étant des membres des Premières Nations, des Métis ou des Inuit. Le terme « indien », lorsqu’il est utilisé pour identifier les peuples autochtones d’Amérique du Sud, d’Amérique Centrale ou d’Amérique du Nord, tire ses origines d’une erreur commise par Christophe Colomb. C’est en naviguant vers l'Ouest, à la recherche d’un nouveau passage vers les Indes, qu’il est arrivé sur le continent qui plus tard serait renommé Amérique. Croyant être arrivé en Inde, il a appelé « indiens » les peuples qui vivaient déjà sur le territoire. Ce mot est un dérivé du latin India qui désigne bien sûr l’Inde, car les personnes indiennes sont natives de ce pays d’Asie et non pas des habitantes originaires du continent américain. Il est à noter que certains peuples autochtones avaient déjà nommé l'Amérique du Nord « Île de la Tortue ». Bien qu'il conserve certaines significations juridiques et un certain poids au Canada, le terme « indien » est actuellement considéré comme incorrect et désuet. Autant que possible, il est préférable de parler des personnes autochtones en faisant référence de façon précise à leur identité ou à leur nation. Au Québec, on en compte 11 nations autochtones : les Anishinaabe, les Atikamekw, les Eeyou, les Innu, les Inuit, les Kanien’kehá:ka, les Mi’gmaq, les Naskapi, les W8banaki, les Wendat et les Wolastoqiyik. En savoir plus : Gouvernement du Québec – Premières Nations et Inuit – Profil des nations Encyclopédie canadienne – Île de la Tortue |
Qu’étaient les pensionnats autochtones?
- Du début des années 1600 aux années 1990, des ordres religieux ont opéré des écoles de missionnaires pour les enfants autochtones.
- Au début des années 1830, des écoles confessionnelles parrainées par l’État ont été instaurées en vue d’assimiler les enfants autochtones à la culture eurocanadienne, et ainsi éradiquer « le problème autochtone ».
- Les pensionnats canadiens, instruments d’assimilation par l’État et l’Église, ont été en activité durant plus de 150 ans.
- 139 pensionnats autochtones parrainés par l’État et l’Église ont été exploités au Canada.
- Les élèves étaient enlevés de leur foyer de force et séparés de leurs parents à un jeune âge.
- Les élèves avaient l’interdiction et étaient punis s’ils parlaient leur langue maternelle, se livraient à leurs pratiques spirituelles ou culturelles, ou portaient leurs vêtements traditionnels.
- Le dernier pensionnat autochtone a cessé ses activités en 1996.
En savoir plus : Pensionnats indiens au Canada - Encyclopédie canadienne
Combien d’enfants ont fréquenté ces pensionnats?
- On estime que 150 000 élèves ont fréquenté ces établissements.
- Des enfants des Premières Nations, inuits et métis ont été enlevés de force à leurs familles, en vertu d’une loi du gouvernement canadien, pour être envoyés dans des pensionnats.
- La violence psychologique, physique et sexuelle, de même que la malnutrition et les maladies étaient courantes dans les pensionnats autochtones.
- Des enfants ont fait l’objet d’expériences scientifiques contre leur gré et à leur insu
- Plus de 6 000 enfants seraient morts dans les pensionnats autochtones en raison de la maladie, d’abus, de négligence ou d’accidents.
- En 2021, les restes de 215 enfants autochtones ont été trouvés sur le terrain d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique. 751 tombes anonymes ont été découvertes sur le site d’un ancien pensionnat en Saskatchewan. Le nombre de dépouilles d’enfants découvertes continue d’augmenter.
En savoir plus : Où sont les enfants? - Legacy of Hope Foundation
La Commission de vérité et de réconciliation du Canada et le Centre national pour la vérité et la réconciliation
- La Commission de vérité et de réconciliation du Canada, qui a été active au Canada de 2008 à 2015, a été organisée par les parties de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (autochtones.
- Cette commission a été établie dans le but de documenter l'histoire et les impacts intergénérationnels du système des pensionnats pour Autochtones au Canada sur les enfants et leurs familles.
- Elle a fourni aux personnes survivantes des pensionnats la possibilité de partager leurs expériences lors de réunions publiques et privées qui ont été tenues à travers le pays.
- La priorité de cette commission était de révéler à la population canadienne les répercussions des pensionnats pour Autochtones.
- En juin 2015, cette commission a publié un résumé de ses conclusions ainsi que 94 « appels à l'action » concernant la réconciliation entre la population canadienne et les Premiers Peuples.
- En décembre 2015, la commission a publié un rapport final en plusieurs volumes qui concluait que le système scolaire des pensionnats autochtones équivalait à un génocide culturel.
- Le Centre national pour la vérité et la réconciliation, établi à l'Université du Manitoba en novembre 2015, est un centre d'archives abritant les recherches, les documents et les témoignages recueillis au cours des opérations de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada.
En savoir plus : Centre national pour la vérité et la réconciliation
Quelle est l’importance du processus de réconciliation?
- Les pensionnats font partie de notre histoire collective.
- Les relations entre le Canada et les Premiers Peuples ne peuvent être assainies et reconstruites que par l’éducation, la sensibilisation et une meilleure compréhension des séquelles laissées par ces établissements.
- Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada, la réconciliation n’est possible que si sont établies et maintenues des relations mutuellement respectueuses entre les Autochtones et les non-Autochtones (allochtones) du pays.
- Pour ce faire, il faut connaître le passé, comprendre les enjeux présents, reconnaître les dommages infligés, réparer les erreurs et prendre des mesures pour changer les mentalités.
- En tirant des leçons d’une histoire qui comprend les récits des peuples autochtones, on peut cultiver les germes d’une résilience et d’un espoir d’un avenir meilleur, et ainsi assister à l’épanouissement des collectivités autochtones du pays.
En savoir plus : La blessure des pensionnats autochtones - Radio-Canada
La Journée du chandail orange
- Cette journée tire son origine de l'histoire de Phyllis Webstad, une survivante d’un pensionnat; en 1973, lors de son premier jour d’école au pensionnat Mission Saint-Joseph, en Colombie-Britannique, Phyllis, âgée de six ans, a été dépouillée du chandail orange neuf que lui avait offert sa grand-mère et qu’elle n’a jamais revu.
- 40 ans plus tard, en mai 2013, Phyllis a parlé publiquement pour la première fois de son expérience. Son histoire est à l’origine du mouvement de la Journée du chandail orange.
- Cette journée a été instaurée par un mouvement populaire pour attirer l’attention sur la réalité des pensionnats autochtones qui ont existé pendant 165 ans (de 1831 à 1996), et pour démontrer une solidarité envers les personnes survivantes, leurs familles et leurs communautés.
- La date du 30 septembre a été choisie parce qu’elle correspond au moment où les enfants autochtones étaient retirés de leurs familles et envoyés dans des pensionnats.
Lisez l’histoire du chandail orange racontée par Phyllis
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
- Le gouvernement du Canada a récemment adopté une loi pour instaurer une journée de commémoration le 30 septembre, qui est appelée la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
- Cette journée de commémoration a été instaurée la même journée que la Journée du chandail orange.
- Cette journée constitue une étape importante du processus de réconciliation puisqu’elle vise :
- à reconnaître l'histoire traumatique et les effets intergénérationnels des pensionnats autochtones;
- à commémorer l’abus que le système des pensionnats a fait aux familles et aux collectivités autochtones;
- à honorer les personnes survivantes, leurs familles et les communautés qui ont été touchées par cette injustice.
- L’instauration de cette journée commémorative répond à un appel à l'action (no 80) de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada et sert de journée de remémoration, de réflexion, d'action et d'apprentissage.
En savoir plus : Traumatisme intergénérationnel des pensionats
Que puis-je faire?
M’informer et m’instruire sur le sujet
- Autochtones 102 Maïtée Labrecque-Saganash présente les notions de base à maîtriser quand on parle des autochtones
- Histoire des pensionnats « indiens » sur le site du Centre national pour la vérité et la réconciliation
- Chronologie sur l’histoire des pensionnats de l’Encyclopédie canadienne
- Balado Pensionnats indiens de Historica Canada
- L'application mobile La réconciliation : un point de départ est un outil de référence pour apprendre sur les Premières Nations, les Inuit et les Métis, y compris sur des événements historiques clés et des initiatives de réconciliation
- La campagne #LecturesAutochtones favorise la réconciliation entre Autochtones et allochtones en faisant connaître la littérature écrite par les Premières Nations, les Inuit et les Métis
- Actions du gouvernement du Canada pour l’avancement de la réconciliation et le renouvellement des relations avec les Autochtones
- Trousse à outils pour les alliées aux luttes autochtones (.pdf) offre une vue d’ensemble sur quelques concepts importants pour comprendre les communautés autochtones, de même que des lignes directrices pour être un·e bon·ne allié·e
Participer
- Le CNVR offre des ateliers historiques, du contenu vidéo et des activités d’apprentissage, des performances artistiques et culturelles d’artistes des Premières Nations, Métis et Inuit. Consultez la programmation
- Le Musée McCord offre, au musée ou en ligne, des activités éducatives et des expositions au sujet des cultures autochtones. Consultez la programmation
- L’Office nationale du film du Canada (ONF) offre une sélection d’œuvres cinématographiques réalisées par des personnes autochtones en lien avec l’histoire et les effets à long terme causés par les pensionnats autochtones : Sélection Journée du chandail orange
M’impliquer auprès d’organisations communautaires œuvrant pour les communautés autochtones
Pour obtenir de l’aide
- Si vous avez été affecté·e par le système des pensionnats autochtones et avez besoin d'aide, vous pouvez contacter la ligne d'écoute téléphonique de Résolution des questions de pensionnats indiens en tout temps au 1-877-583-2965
- Bureau d’intervention et de prévention des conflits et de la violence (BIPCV) de Polytechnique Montréal
Sources : Centre national pour la vérité et la réconciliation, Encyclopédie canadienne, Gouvernement du Canada, Orange Shirt Society, Wikipédia