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L’homme des routes intelligentes

Par Catherine Florès
12 octobre 2024 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2024)
12 octobre 2024 - Source : Magazine Poly
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De Polytechnique Montréal à Berkeley, François Dion a construit son parcours autour d’une idée fixe : rendre les systèmes de transport urbains plus intelligents.
 

Le diplômé François Dion


Ce titulaire d’un baccalauréat (1992) et d’une maîtrise en génie civil (1994) de Polytechnique Montréal, puis d’un doctorat en génie des transports de l’Université de Waterloo, a franchi la frontière du sud en 1999 pour mener sa carrière d’ingénieur en transport. Après un crochet par Virginia Tech, la Michigan State University et l’Université du Michigan, il s’est établi en Californie. Il y navigue avec agilité dans les méandres des activités de recherche et de conseil en ingénierie des systèmes de transport intelligents, là où se croisent données et voies de circulation.

Pour des voies libérées

Aujourd’hui, au sein du groupe de recherche PATH de l’Institut d'études des transports de l’Université de la Californie à Berkeley, il collabore avec le département des transports de la Californie (Caltrans) à des projets visant à optimiser l’utilisation des infrastructures routières.

En quête de solutions durables assurant une mobilité plus intelligente et respectueuse de l’environnement, il explore des méthodes novatrices alliant nouvelles technologies et algorithmes prédictifs afin de comprendre comment les systèmes de transport sont utilisés, de développer des barèmes de priorisation de projets et de promouvoir la fluidité de la circulation.

Dans certains de ses projets, il lui arrive de faire appel aux expertises de chercheurs de Polytechnique, dont la Pre Catherine Morency. Il a connu cette spécialiste réputée quand elle était encore étudiante.

Course aux données

Parmi les enjeux affrontés par François Dion, la récolte de données est sans doute le plus saillant. « Nous avons besoin d’une grande quantité de données de qualité pour modéliser avec précision la réalité complexe du trafic. Or, même les données issues des téléphones ne représentent qu'une fraction des déplacements réels, souligne-t-il. Idéalement, il faudrait déployer des capteurs sur l’ensemble du réseau routier pour obtenir une vue complète. Cependant, il faut réaliser que ceci devient prohibitif lorsque nous devons tenir compte des coûts associés. Il faut donc chercher des solutions intermédiaires  »

Un passionné pragmatique

Un autre enjeu de l’heure est l’automatisation des transports. Celle-ci promet une meilleure gestion des flux de circulation, mais soulève aussi des questions. « On a tous entendu cette histoire : tu oublies ton manteau quelque part, et hop, tu envoies une voiture automatisée le chercher. C’est bien pratique, mais on risque d’augmenter la congestion. »

L’électrification est une autre grosse pièce du casse-tête. « Les voitures électriques coûtent encore cher. Le problème de l’accessibilité des bornes de recharge se pose aussi, sans parler des disponibilités énergétiques. » La Californie fait certes de gros efforts, mais elle reste encore loin de l'objectif des 100 % d’électricité propre. « En théorie, l’électrification permettra de réduire les GES. En pratique, il y a tout un tas de règles à repenser », estime l’ingénieur, peu adepte de solutions simplistes.

Tous ces défis ne font qu’attiser sa passion pour son domaine. Il se réjouit de voir celui-ci attirer de jeunes ingénieurs aux profils et aux spécialités de plus en plus variés, estimant qu’une telle diversité est un moteur de l’innovation.

Qu’en est-il de son adaptation au mode de vie californien? « Elle a été assez facile. La mentalité californienne est beaucoup plus relax que ce que j’ai connu ailleurs aux États-Unis. Pour notre famille, la Californie, c’est maintenant ″chez nous″. »

 

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