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Pas de tour d'ivoire sur l'échiquier de Noela Lomandong

Par Catherine Florès
10 novembre 2024 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2024)
10 novembre 2024 - Source : Magazine Poly
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Noela Lomandong
Noela Lomandong.


À dix-sept ans, Noela Lomandong a fait le grand saut. Quitter la France pour le Canada, troquer ses rêves d'architecture pour le génie civil (« Sans regret! », précise-t-elle), laisser derrière elle un titre de championne de France d'échecs – autant de « coups » audacieux qui témoignent d'une volonté précoce de privilégier ses aspirations par rapport aux chemins tout tracés.

On peut briller dans les tournois et rejeter l’esprit de compétition dans les études. C’est son cas : « En France, j'avais l'impression que les études supérieures valorisaient surtout la performance individuelle, se souvient-elle. Or, je cherchais une autre approche, plus axée sur la collaboration. » Cette quête l'a menée à Polytechnique Montréal, où elle termine aujourd'hui son baccalauréat en génie civil. Elle y a trouvé ce qu'elle cherchait : une culture de l'entraide qui correspond mieux à sa vision de l'excellence scolaire.

Des bourses comme tremplin

Le parcours n'a pas été sans défis. Les heures passées dans les tournois l’ayant tenue éloignée de certains cours, elle est donc arrivée à Polytechnique avec quelques lacunes qu’elle a su combler par des efforts acharnés. Les bourses qu’elle a décrochées durant ses études au baccalauréat, sept au total, lui ont paru comme autant de signes qu'elle avait pris la bonne voie. « Leur impact va bien au-delà de l’aspect financier. C'est un message qui vous dit que vos efforts sont reconnus, que votre vision a de la valeur », explique Noela.

En s’impliquant activement dans la vie associative étudiante, notamment dans le comité de génie civil, Poly-L et Poly-Monde, celle-ci a transformé sa gratitude en actions. Au point d’avoir contribué directement au soutien de sa communauté étudiante : six nouvelles bourses sont nées de son initiative auprès d'entreprises de génie civil. « Aider, c'est contagieux! », affirme-t-elle avec enthousiasme.

Sa curiosité l'a même poussée à collaborer avec la Fondation et Alumni de Polytechnique Montréal (devenue, depuis, la Direction Philanthropie et Relations avec la communauté diplômée), pour comprendre les rouages de cette machine complexe qu'est la philanthropie, « un mot dont j’ignorais la signification, avant, confie-t-elle. Maintenant, je perçois tout le travail nécessaire pour créer ces ponts entre donateurs, équipes de Polytechnique et communauté étudiante. » Une expérience qui lui a ouvert les yeux sur l'importance de la générosité faisant partie de la culture de l’établissement.

La partie continuera après le baccalauréat

Aujourd'hui, c'est en Malaisie que Noela termine son baccalauréat, grâce à une bourse de mobilité. À l'Université de Technologie de Malaisie, elle s’adapte à une approche d’apprentissage essentiellement axée sur la pratique.

Réfléchissant à l’avenir, elle déclare : « Je tiens naturellement à continuer d’aider les étudiants et les étudiantes quand je serai sur le marché du travail. » Tout le monde peut le faire, rappelle-t-elle, car aider ne signifie pas forcément donner de gros montants. « S'impliquer, partager ses connaissances et son expérience, c'est aider aussi. » C’est ce qu’elle a vécu lors de sa participation à Poly-Monde quand elle a vu d’anciens membres, maintenant diplômés, soutenir la future mission, créant ainsi une chaîne de solidarité entre générations.

Et les échecs? Si Noela a quitté la compétition, elle n'a pas abandonné le jeu –   elle a même ouvert une école d'échecs pour les enfants à Montréal. On dirait bien qu'à travers chaque initiative, elle met en pratique sa vision de l'excellence partagée. Une philosophie qui résonne particulièrement dans le monde du génie, où le travail d'équipe prime souvent sur l'exploit individuel. Et si c'était ça, finalement, le meilleur coup de Noela? Non pas chercher l'échec et mat, mais créer un jeu où chaque pièce aide les autres à avancer.

 

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