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Une percée scientifique du Pr Daniel Therriault reconnue comme Découverte de l'année par le magazine Québec Science
Considérée comme une utopie il y a quelques années, la manipulation d'objets individuels de taille nanométrique constitue aujourd'hui un domaine de recherche très dynamique.
Les nanomatériaux, et plus particulièrement les nanotubes de carbone, présentent des propriétés physico-chimiques
exceptionnelles (haute rigidité mécanique et haute conductivité électrique) et sont très prometteurs pour d'innombrables
applications technologiques. Pensons notamment à l'utilisation de nanotubes de carbone comme renfort mécanique dans les
matériaux nanocomposites à haute performance pour l'industrie aérospatiale, ou encore, leur utilisation dans la fabrication de
polymères conducteurs utiles à l'industrie de la micro-électronique.
Les chercheurs se heurtent toutefois à des défis de taille, non seulement pour contrôler la synthèse des nanotubes et leur intégration dans le polymère, mais également lors de sa mise en forme aux échelles micro et macroscopiques. « Au cours des dernières années, un grand nombre de procédés de fabrication ont été développés pour la création de structures nanocomposites unidirectionnelles (filature de fibres) ou planaires (lithographie de couches minces), mais rares sont les procédés qui peuvent être adaptés à la fabrication de véritables structures 3D en nanocomposites », explique Daniel Therriault.
En collaboration avec My Ali El Khakani, de l'INRS, l'équipe du Pr Therriault vient de mettre au point un procédé de fabrication d'écriture directe assistée par rayonnement UV. Le système consiste en l'extrusion robotisée d'un nanocomposite polymérisant rapidement sous rayonnement UV pour la réalisation de micro/macro-structures 2 D ou 3 D. Cette technique innovatice et unique au monde a permis de construire des micro-ressorts, des micro-bobines organiques conductrices, ainsi que des échafaudages complexes de poutres microscopiques.
L'approche a récemment fait l'objet d'une publication dans la prestigieuse revue Advanced Materials et a été brevetée aux États-Unis.
« Nous envisageons que ce procédé de fabrication avancé trouvera de nombreuses applications. Pensons
notamment à la fabrication de microstructures 3D renforcées pour l'industrie aérospatiale, de composantes de systèmes
micro-électro-mécaniques (MEMs) tels que les micro-ressorts, capteurs et engrenages, ou encore, des connexions électroniques
flexibles localisées, des grilles de blindage électromagnétique ou des inductances pour l'électronique organique. La
fabrication de micro-prothèses et d'échafaudages polymériques pour l'ingénierie tissulaire dans le domaine biomédical est un
des aspects que nous désirons approfondir dans nos prochains travaux », souligne le jeune chercheur qui a commencé sa carrière
de professeur-chercheur il y a peine cinq ans à Polytechnique.
Démonstration
En vue de faire comprendre au public cette avancée scientifique, le professeur
Therriault invite les représentants des médias et la communauté de Polytechnique à une démonstration où l'on fabriquera, en
quelques secondes, des structures 3D en nanocomposites grâce au nouveau procédé. Cette présentation se tient au Laboratoire de
mécanique multi-échelles (LM2), local 5135 du pavillon J.-Armand-Bombardier, le vendredi 8 janvier à 10 heures.
Trois honneurs pour les chercheurs du campus
Outre M. Therriault, deux autres chercheurs du campus figurent au palmarès de Québec Science cette année. Le professeur de
biochimie Sergey Steinberg et son étudiant Konstantin Bokov ont mérité cet honneur pour avoir reconstitué l'évolution du
ribosome, cette énorme molécule qui traduit les messages contenus dans le génome de tous les organismes. Le chercheur Olivier
Daigle, du Département de physique de l'Université de Montréal, figure également au palmarès pour ses travaux de
doctorat, menés sous la direction du professeur Claude Carignan et qui ont conduit à la création de la caméra la plus
sensible au monde, permettant de photographier avec plus de précision de lointaines galaxies et, bientôt, de capter la lumière
émise par les tumeurs cancéreuses du corps humain.
Votez pour la plus grande découverte de l'année!
On peut prendre connaissance du palmarès des découvertes de l'année sur Cybersciences.com, le site Internet de Québec Science.
Le public est invité à voter pour ce qu'il considère être «La découverte de l'année». L'équipe de recherche qui aura
obtenu le plus grand nombre de votes recevra le Prix du public Québec Science Découverte de l'année 2009. À vos
souris!
Pour en savoir plus sur les travaux du Pr Daniel Therriault : http://www.polymtl.ca/lm2/
Site de Québec Science : http://www.cybersciences.com/cyber/fr/index.html