C'est en septembre 2005 que le professeur Savadogo entreprenait aux cotés de ses partenaires, burkinabés, l'Université de Ouagadougou (UdeO) et l'Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT), la mise en oeuvre de ce projet d'une valeur totale de 1,7 millions de dollars. Grâce à une subvention de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) et à une contribution de l'École Polytechnique de Montréal et de ses partenaires burkinabés, le projet a permis le démarrage d'un programme de formation universitaire en technologies solaires appliquées pouvant accueillir 25 nouveaux étudiants chaque année. Ainsi, depuis la rentrée de 2006, ce sont 60 techniciens supérieurs (dont 15 femmes) qui ont été formés et qui ont reçu le Diplôme universitaire de technologie (DUT). Le DUT a été prolongé en une Licence professionnelle (3 années de formation) qui sera offerte à compter de la rentrée 2011.

Le projet a permis à l'université de se doter d'une salle d'ordinateurs et d'une salle de travaux pratiques au bénéfice exclusif des étudiants de ce programme, une exclusivité à l'Université de Ouagadougou. Chaque étudiant a effectué un stage, souvent en région rurale, où il a eu l'occasion, soit de remettre en état de marche des équipements solaires existants, soit d'installer de nouveaux équipements solaires thermiques ou photovoltaïques (station de pompage, four à pain, séchoir pour la conservation d'aliments, cybercafé solaire, réfrigérateur solaire, etc.). D'autre part, à l'occasion de trois séminaires distincts, 25 professeurs sont venus à Polytechnique recevoir une formation en pédagogie universitaire et en technologies solaires.

Le projet comportait également un volet de sensibilisation rurale. Il s'agissait d'utiliser et renforcer les capacités de formation dont dispose l'IRSAT pour sensibiliser les populations rurales à une utilisation appropriée de l'énergie solaire et à la maintenance des équipements solaires communautaires existants. Le projet a donc permis de rencontrer des centaines de personnes des communautés rurales et former une trentaine de formateurs-multiplicateurs qui seront chargés de relayer la sensibilisation à d'autres villageois.

Enfin, le projet comportait un volet de plaidoyer du solaire. Par l'entremise d'un comité consultatif réunissant des responsables ministériels, des représentants sectoriels des bailleurs de fonds et des industriels, le projet a fait la promotion de l'énergie solaire auprès des décideurs et a constitué un comité chargé d'établir des normes et standards nationaux pour les équipements solaires mis en marché dans le pays.

Maintenant parvenus au terme de ce projet, force est de constater qu'au Burkina Faso, le solaire a pris une place beaucoup plus importante. Des compagnies privées investissent dans des centrales solaires, la compagnie nationale d'électricité, la SONABEL, à l'aide d'une subvention de la Communauté européenne, construira bientôt une centrale solaire de 20 MW. De très nombreux projets comportent maintenant une composante « énergie solaire ». Ce qui a fait dire à l'ambassadeur du Canada que le projet Technologie solaire appliquée était « globalement satisfaisant » !

Le projet Technologie solaire appliquée a été mis en oeuvre de 2005 à 2011 au Burkina Faso grâce à une contribution de l'ACDI dans le cadre du Programme de partenariats universitaires en coopération et développement de l'Association des universités et collèges du Canada (AUCC). Le Bureau des relations internationales de Polytechnique en a assuré la coordination.

Deux étudiantes au DUT en stage dans une station solaire à concentration utilisée dans une boulangerie à Saaba au Burkina Faso. Les stagiaires mesurent et modélisent la performance du système en fonction de la régularité de la maintenance effectuée.

Deux étudiants en stage à Bakié au Burkina Faso pour le compte de l'entreprise Projet Production International. Dimensionnement et installation d'une centrale solaire photovoltaïque destinée à l'alimentation d'une station de télécommunications.
 

Installation de cuisinières solaires en milieu rural dans le cadre d'un stage étudiant dans l'entreprise de distribution Actualité Énergie à Ouagadougou.

Des femmes du village de Lilbouré participent à une séance de sensibilisation. Elles sont encouragées à utiliser les technologies solaires disponibles pour réduire le recours au bois, qui compte encore pour 80 % de l'énergie utilisée au Burkina Faso. Elles seront aussi sensibilisées à la maintenance de la station de pompage communautaire fonctionnant à l'énergie solaire photovoltaïque.

De gauche à droite : le Secrétaire général de l'UdeO; Yves Galipeau du Bureau des relations internationales de Polytechnique; le Président de l'UdeO, Pr Gustave B. Kabré; Oumarou Savadogo, professeur au Département de génie chimique à Polytechnique.