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Deux professeures de Polytechnique reçoivent des appuis de 1,65 M$ pour leurs programmes de formation et de mentorat
Les professeures titulaires Clara Santato en génie physique et Isabelle Villemure (à droite sur la photo), en génie mécanique, ont reçu chacune une subvention de 1,65 M$ du Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l'expérience en recherche (FONCER) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG).

De gauche à droite : Clara Santato, professeure titulaire au Département de génie physique; Isabelle Villemure, professeure titulaire au Département de génie mécanique (photo : Gaëlle Vuillaume).
Une mine d’or dans les déchets d’équipements électroniques
La Pre Clara Santato a reçu un appui du gouvernement fédéral pour un programme de recherche et de formation collaborative en électronique et en écoconception durables (Collaborative Research and Training Experience in Sustainable Electronics and Eco-Design, ou CREATE SEED en anglais) dont elle est l’investigatrice principale. Dans le cadre de ce programme, des étudiantes et étudiants stagiaires ainsi que des chercheuses et des chercheurs s’intéresseront aux problèmes liés aux déchets d'équipements électriques et électroniques par l'optimisation de la récupération et du recyclage des composants des déchets existants.
La demande croissante de produits électroniques produit des quantités énormes de déchets. En 2016, celles-ci se sont élevées à 44,7 mégatonnes (dont 724 kilotonnes représentant la contribution du Canada). Les déchets d’équipements électriques et électroniques contiennent des substances dangereuses pour la santé et l’environnement, mais aussi des métaux précieux, qui présentent un intérêt économique pour l’industrie du recyclage. Par exemple, il y a 100 fois plus d'or dans une tonne de téléphones portables que dans une tonne de minerai d'or. La valeur matérielle à elle seule vaut 62,5 milliards de dollars.
Afin de contribuer à résoudre le problème croissant de la production de déchets électriques et électroniques et de la perte de ce gisement en métaux précieux, la Pre Clara Santato a développé avec ses partenaires de recherche un programme de recherche et de formation collaborative en électronique et en écoconception durables. La professeure Santato et ses partenaires de recherche estiment que l’adoption des principes de développement durable au sein de l’industrie de l’électronique nécessite un changement de paradigme pour passer son économie du mode linéaire au mode circulaire.
Leur programme poursuit à la fois des objectifs de formation et des objectifs de recherche. Les premiers visent le changement des paradigmes de la pensée conceptuelle des produits électroniques, le bris des silos d’information et l'élimination d’angles morts, notamment en matière d’écotoxicologie, et la sensibilisation au caractère transfrontalier du problème des déchets des équipements électriques et électroniques. Les seconds consistent à repenser la conception des produits électroniques en ayant recours au meilleur de l'électronique inorganique conventionnelle et des technologies organiques émergentes et le développement de processus de fabrication qui minimisent l'empreinte environnementale des déchets d’équipements électriques et électroniques.
Les professeures Sophie Bernard, Daria Camilla Boffito et Maleknaz Nayebi, les professeurs Jamal Chaouki, Jinghui Cheng, Jean-Marc Frayret, Stéphane Kéna-Cohen, Manuele Margni, David Ménard, Yvon Savaria et Alberto Teyssedou ainsi que le stagiaire postdoctoral Guillaume Majeau-Bettez, de Polytechnique Montréal, participent aux activités de CREATE SEED.
Des chercheuses et des chercheurs de l’INRS (Pr Federico Rosei, Chaire UNESCO), de l’Université McGill (Pre Audrey Moore, Pre Noémie Dorval-Courchesne et Pr Saji George), de l’Université de Toronto (Pr Nazir Kherani), de l’Université de Waterloo (Pr Marcel O'Gorman) et de l’Université de Colombie-Britannique (Pre Maria Holuszko) font partie du projet. Plusieurs collaborateurs font partie aussi de CREATE SEED, soit le Conseil national de recherche du Canada, l’École de technologie supérieure (ETS), HEC Montréal, l’Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité, l’Université de Montréal, l’Université de Sherbrooke, le Queen's College de New York City University, l’Université du Nigéria à Nsukka et l’Université des Nations Unies.
Plusieurs partenaires sont également impliqués dans le projet, soit la European Chemical Society, Bioastra Technologies, Celestica, le Centre de Collaboration MiQro Innovation (C2MI), le Groupe Optel, Insertech, Intel, Medtronic, Sacré-Davey Engineering et Pyrocycle, une entreprise en démarrage établie par Mohamed Khalil, doctorant en génie chimique à Polytechnique Montréal. L'équipe de CREATE SEED tient particulièrement à remercier Sumitra Rajagopalan, fondatrice et présidente-directrice générale de Bioastra pour son rôle clé joué pendant un certain nombre de séances ainsi que ses réflexions incroyablement stimulantes portant notamment sur les perspectives industrielles apportées à la définition du programme.
Comment exploiter le plein potentiel créatif d’une équipe scientifique multidisciplinaire
FONCER appuie le programme de formation OPSIDIAN (Optimisation du Potentiel Synergique et Interinstitutionnel D’équipes Interdisciplinaires Académiques Novatrices), développé par la Pre Isabelle Villemure et son équipe. Ce programme vise l’acquisition des compétences transversales nécessaires pour évoluer dans les écosystèmes de recherche et développement, où le processus de cocréation de connaissances et de technologies s’intègre avec les besoins et les réalités des industries, des décideurs et des collectivités.
OPSIDIAN représente un modèle unique de formation autonome, applicable à tous les domaines de sciences, de génie et au-delà : il reconnait l’importance stratégique des compétences permettant d’exploiter le plein potentiel créatif dynamiques d’équipes diverses et interdisciplinaires. Cette approche novatrice de la formation transversale est unique en son genre au Canada et le premier programme de ce type de toute l’histoire du programme de subvention FONCER/CRSNG. OPSIDIAN aborde tant les diversités scientifiques (intersectorialité), issues des différentes formations académiques, que les diversités identitaires (intersectionnalité), qui se combinent en une diversité de perspectives propres à optimiser la créativité et l’innovation.
D’une durée de six années, ce programme repose sur un mode d’apprentissage expérientiel engageant pleinement les étudiantes et étudiants dans leur processus de formation. Les stagiaires acquerront les connaissances théoriques et les mettront en pratique via des activités dynamiques et interactives optimisant leurs interactions collaboratives et créatives au sein d’équipes interdisciplinaires et diversifiées. Les compétences transversales incluent notamment la communication, l’écoute, le leadership, la gestion de conflits et l’organisation du travail en équipe. Ces compétences, qui sont transférables et évolutives, procureront aux stagiaires un avantage décisif en leur permettant d’évoluer dans les écosystèmes de cocréation du savoir, qui constituent le futur et la nouvelle réalité de l’industrie R&D au Canada et ailleurs dans le monde.
En approchant de façon concertée les aspects d’intersectorialité et d’intersectionnalité, OPSIDIAN entend présenter à ses stagiaires les réalités et les avantages de l’environnement de R&D canadien. Naturellement, les chercheuses et les chercheurs impliqués dans le programme OPSIDIAN œuvrent dans différents domaines qui reflètent cette réalité, du génie (biomédical, civil, industriel, informatique et mécanique) mais aussi dans des disciplines complémentaires, telles que la pédagogie, les arts du cirque, les arts technologiques, la gestion, la kinésiologie, la linguistique, la médecine dentaire, la musique, l’orthophonie et l’audiologie, la réadaptation et la sociologie.
Les stagiaires OPSIDIAN, une fois diplômés, seront les ambassadeurs de l’importance stratégique de la diversité et l’interdisciplinarité dans les écosystèmes de cocréation du savoir. À long terme, OPSIDIAN a pour ambition de transférer son modèle de formation à d'autres universités canadiennes, d'un océan à l'autre.
Les professeures Catherine Beaudry, Farida Cheriet, Sarah Dorner et Annie Ross, de Polytechnique Montréal, ainsi que Nandita Basu (Waterloo), Marilou Bélisle (Sherbrooke), Patrick Cohendet (HÉC Montréal), Ève Langelier (Sherbrooke), Catherine Laporte (ÉTS) et Larry Lessard (McGill) complètent l’équipe dirigée par la professeure Villemure pour ce programme de formation. Plusieurs collaborateurs clés, dont Judith Cantin et Renée-Pascale Laberge de Polytechnique, ainsi que les sociologues Sirma Bilge (Montréal) et Louise Vandelac (UQAM), joueront également un rôle pivot dans ce programme de formation.
Toutes nos félicitations aux professeures Santato et Villemure !
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Fiche d’expertise de la professeure Clara Santato
Portrait vidéo de Clara Santato de la campagne « 40 femmes/40 semaines »
Fiche d’expertise de la professeure Isabelle Villemure
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