Nouvelles
Démarrage d’un projet pour rendre les drones autonomes
Les projets se multiplient pour le groupe d’étudiants de Giovanni Beltrame, professeur au Département de génie informatique et génie logiciel. Alors qu’une partie de son équipe termine des préparatifs en vue de sa participation au projet IGLUNA en juillet prochain, une autre entame des travaux qui permettront éventuellement à des drones sans pilote de se déplacer librement, et ce, avec la bénédiction de Transport Canada.

Le logiciel développé par l’équipe du Pr Giovanni Beltrame sera contenu dans un ordinateur attaché à la tête du drone.
En collaboration avec l’équipe de Sebastien Fishmeister de l’Université de Waterloo et le programme IA au service de la logistique du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), le groupe de Polytechnique Montréal tentera plus précisément de développer un système d’atterrissage autonome pouvant fonctionner entièrement dans un petit ordinateur greffé à n’importe quel drone commercial.
« L’objectif principal, c’est de faire en sorte qu’un drone qui rencontre un problème en vol soit capable de visualiser son environnement pour se poser sans causer de problème », explique le chercheur. L’outil devra également permettre au drone d’éviter de survoler des individus, et de garder une distance d’au moins 30 mètres avec ceux-ci.
Pour ce faire, l’équipe de Polytechnique mettra au point un outil d’intelligence embarquée, un logiciel relié au contrôleur de vol du drone qui utilisera pour seules mesures ce qui provient des accéléromètres et des gyroscopes du drone, ainsi que des images de deux caméras attachées à celui-ci. Un défi de taille puisque l’ordinateur et les caméras devront demander un minimum de ressources tout en étant les plus légers possible.
Si le projet remplit ses promesses, il nous rapprochera un peu plus du jour ou des drones seront autorisés à voler de façon autonome pour livrer, par exemple, des colis urgents. Les solutions développées pourraient également être introduites dans des drones commerciaux afin de les empêcher de survoler des installations sensibles, comme les environs d’un aéroport ou d’une autoroute.
D’une durée de trois ans, le projet bénéficiera d’une enveloppe globale d’environ 1,5 million de dollars. À Polytechnique Montréal, au moins quatre étudiants au doctorat, deux stagiaires postdoctoraux, ainsi qu’un étudiant à la maîtrise et un étudiant au premier cycle seront mis à contribution.
Implication de l’équipe en cybersécurité
En parallèle, Pre Gabriela Nicolescu et Pr José Fernandez, tous deux rattachés au Département de génie informatique et génie logiciel, se pencheront sur des aspects de cybersécurité afin d’assurer que les outils informatiques embarqués dans les drones autonomes soient exempts de failles qui pourraient empêcher ces derniers de mener à bien leurs missions.
« La sécurité est un aspect central à l'exploitation des drones », explique à ce sujet Pre Nicolescu. « Notre équipe proposera des solutions tant au niveau logiciel que matérielles pour améliorer le degré de protection des équipements embarqués. »
Son équipe espère aussi doter les drones d’une capacité de détection rapide et précise des attaques.
Par ailleurs, les chercheurs du Centre de recherche sur les technologies numériques du CNRC valideront les vols intérieurs et extérieurs ainsi que les éléments de sécurité de l’ensemble du projet.
À terme, l’équipe de Polytechnique prévoit remettre à Transport Canada une série de documents d'orientation technique et de validation afin que leur approche serve de standard dans l’industrie, nous rapprochant un peu plus du jour où des drones se déplaceront dans le ciel de façon autonome.
En savoir plus
Fiche d’expertise du professeur Giovanni Beltrame
Fiche d’expertise du professeur José Fernandez
Fiche d’expertise de la professeure Gabriela Nicolescu
Site du laboratoire MIST
Page du projet sur le site du CNRC