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Un atterrissage en Suisse… avant la Lune ou même Mars
Si tout va comme prévu, l’équipe de Giovanni Beltrame, professeur titulaire au Département de génie informatique et génie logiciel, se déplacera à Lucerne en Suisse en juillet 2021 en compagnie de ses trois astromobiles et de son robot-chien. La mission de groupe : cartographier un terrain qui lui est totalement inconnu.

L'équipe du professeur Beltrame testera son système de cartographie à l'aide d'un robot-chien et de trois astromobiles comme ceux-ci. (Photos : Unitree Robotics; équipe de Pr Giovanni Beltrame)
L’équipe de Polytechnique Montréal fait partie des treize organisations sélectionnées par le Swiss Space Center et l’ESA_Lab de l’Agence spatiale européenne pour joindre la cohorte 2021 d’IGLUNA, une plateforme qui encadre le développement de technologies spatiales. Plus de 200 étudiantes et étudiants universitaires provenant de neuf pays prennent part au projet.
Pour sa troisième édition, IGLUNA s’attardera principalement au développement de technologies d’exploration, mais aussi à des approches ciblant la survie, comme la production de nourriture et d’oxygène, la construction d’habitats et l’installation d’un système électrique. Pour ce faire, l’organisation proposera aux participants un environnement qui reproduit les conditions d’exploration rencontrées sur notre satellite naturel ou sur la planète rouge.
Les équipes sélectionnées ont franchi un premier jalon ces dernières semaines en présentant chacune leur concept à un comité d’experts. Elles se préparent maintenant à une prochaine rencontre intermédiaire prévue pour mars 2021, puis à l’étape finale des tests qui auront lieu l’été prochain.
Chaque groupe déploiera alors son arsenal dans les hauteurs du mont Pilatus, aux abords de la ville de Lucerne. Les participantes et les participants communiqueront à distance avec leurs instruments, depuis le Musée Suisse des Transports de Lucerne.
Avec son terrain escarpé et rocheux et ses conditions météorologiques difficiles, le site sélectionné permet de recréer en partie les conditions d'exploration d’un territoire lunaire ou martien. Un retard artificiel des communications entre le terrain et la salle des commandes ajoutera au réalisme d’une mission spatiale lors de l’événement de juillet.
Trois astromobiles et un robot-chien
Pour l’occasion, l’équipe associée au Laboratoire MIST Lab (pour « Making Innovative Space Technology ») que dirige Pr Beltrame dépêchera sur les lieux une flotte de robots commerciaux armés de caméras 3D et de lidars.
Ces outils produiront une carte précise de leur environnement de travail, profitant de la plateforme informatique créée par le laboratoire de Polytechnique Montréal pour collaborer tout au long du processus.
« L’objectif, c’est de démontrer que nos robots sont capables de travailler en exploration semi-autonome, explique le chercheur. Avant d’établir une colonie sur la Lune ou sur Mars, ce sera une étape absolument cruciale. »
Selon lui, le recours à une flotte de robots pour ce type de mission permet non seulement de travailler plus rapidement, mais aussi avec plus de précision. « Avec plusieurs robots, on collecte une série de mesures qui nous permettent de réduire le bruit de fond, et donc de produire des cartes plus précises », précise le professeur Beltrame.
L’expérience IGLUNA constitue selon lui une expérience en or pour les étudiants de son groupe qui prendront part au projet. « Ça nous permet de regrouper plusieurs projets de Ph. D. autour d’un même objectif, mais aussi de profiter d’une expérience terrain exceptionnelle », dit-il.
Le chercheur et son équipe ont commencé à tester leurs robots commerciaux voilà quelques jours à peine. Il est possible que vous les voyiez se déplacer autour des pavillons de Polytechnique Montréal au cours des prochains jours. Ce projet est réalisé en collaboration avec l’Agence spatiale canadienne, qui le soutient notamment par un appui financier.
En savoir plus
Fiche d’expertise du professeur Giovanni Beltrame
Site du Laboratoire MIST
Site de la campagne IGLUNA 2021