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COVID-19 : L’Institut TransMedTech en voie de permettre la réutilisation des masques N95
En moins de trois semaines de travail, plusieurs innovations émergent déjà des activités de mobilisation de l’Institut TransMedTech. On compte parmi elles deux procédures de réhabilitation des masques N95, des initiatives auxquelles contribuent, entre autres, des professeures et des professeurs de Polytechnique Montréal.

Les masques N95 pourraient bientôt être réutilisés grâce à des procédures adaptées par des professeures et des professeurs de Polytechnique. (Photo : Debora Cartagena, USCDCP, licence CC0/Pixnio)
L’Institut TransMedTech a lancé le 19 mars dernier un appel à besoins, innovations technologiques et expertises, sous la forme d’un concours baptisé « Initiatives collaboratives pour répondre aux défis de la COVID-19 », pour identifier et régler des problématiques urgentes en lien avec la désormais fameuse pandémie.
Parmi la soixantaine de propositions soumises, une douzaine ont reçu la désignation de « procédure ultrarapide » (« ultra fast-track » en anglais). En quelques jours, des équipes formées de 15 à 20 ingénieurs et professionnels de la santé se sont mobilisées autour des premiers projets.
En amenant des équipes interdisciplinaires à se pencher en mode agile sur des problématiques exprimées par le milieu de la santé, et dans la lignée de son approche de laboratoire vivant (living lab, en anglais), l’Institut TransMedTech réussit durant la pandémie à accélérer le développement et déploiement d’outils et de protocoles qui, en temps normal, mettent plusieurs mois avant de voir le jour. Et l’Institut est en voie d’arriver à ses fins.
« On avance à une vitesse grand, grand, grand V », reconnait Carl-Éric Aubin, directeur exécutif et scientifique de l’Institut TransMedTech, professeur titulaire au Département de génie mécanique à Polytechnique Montréal, membre de l’Institut de génie biomédical et chercheur au CHU Sainte-Justine.
Réutiliser les masques N95
L’ingénieur souligne au passage que les équipes qui se sont formées ne lésinent pas sur la sécurité des équipements ou des protocoles qu’elles développent. Il montre en exemple les projets de réhabilitation des masques N95 sur lequel travaillent deux équipes.
L’une d’elles, composée entre autres de la professeure titulaire Michèle Prévost, du professeur adjoint Étienne Robert et du professeur titulaire Benoit Barbeau, du Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique, cherche à établir un protocole basé sur la vaporisation de peroxyde d’oxygène, une solution récemment homologuée. La médecin responsable en prévention et contrôle des infections du CHU Saint-Justine, Dr Caroline Quach-Thanh, et son équipe assurent la faisabilité de l’intégration de ce nouveau protocole dans les flux de travail des professionnels de la santé. L’interdisciplinarité des chercheurs impliqués est essentielle à la mise en œuvre de ces solutions innovantes.
« Le problème, c’est que les cliniques et les CHSLD n’ont pas tous la capacité de désinfecter de cette façon », explique Carl-Éric Aubin. « On cherche donc à adapter des systèmes existants, comme des "nébulisateurs", pour leur permettre. »
Une autre équipe, impliquant Caroline Boudoux, professeure titulaire au Département de génie physique, cherche à voir comment la désinfection des masques aux rayons ultraviolets pourrait être employée à large échelle.
« Dans tous les cas, le problème, c'est qu'il ne suffit pas de désinfecter le masque », indique Carl-Éric Aubin. « Il faut aussi s'assurer de conserver ses propriétés de filtration. »
Le chercheur explique que les bandelettes en métal qui s'adaptent à la forme du nez peuvent difficilement être réajustées pour une autre personne. Guy Charron, conseiller principal en innovation à l'Institut TransMedTech, s'est d'ailleurs penché sur ce problème et a conçu un outil pour reformer les bandelettes d'ajustement.
Selon le professeur Aubin, des protocoles validés et fonctionnels de réhabilitation des masques N95 devraient être dévoilés prochainement.
« Grâce à l'incroyable mobilisation de beaucoup d'acteurs, on espère avoir complété les tests nécessaires pour déployer un système d'ici deux ou trois semaines », dit-il.
Rappelons que l’Institut TransMedTech unit les talents de cinq institutions fondatrices, soit Polytechnique Montréal, l’Université de Montréal, le CHU Sainte-Justine, le CHUM, ainsi que l’Hôpital général juif de Montréal, en plus d’une cinquantaine d’institutions partenaires.
En savoir plus
Site de l’Institut TransMedTech
Fiche d’expertise du professeur Carl-Éric Aubin
Fiche d’expertise de la professeure Michèle Prévost
Fiche d’expertise du professeur Étienne Robert
Fiche d’expertise du professeur Benoit Barbeau
Fiche d’expertise de la professeure Caroline Boudoux
Site du Département de génie mécanique
Site du programme de génie biomédical
Site du Département des génies civil, géologique et des mines
Site du Département de génie physique
Site de l’Institut de génie biomédical
Site du CHU Sainte-Justine