À son arrivée sur notre campus, Kim Thúy, qui en carrière a écrit près de dix livres et ouvrages et travaillé comme couturière, interprète, avocate et restauratrice, a été accueillie par deux membres de la communauté étudiante, soit Sophie Beaudry, étudiante au baccalauréat en génie biomédical, qui représentait l'Association étudiante de Polytechnique (AEP), et Alexandre Warin, étudiant au baccalauréat en génie chimique, qui est rédacteur en chef du journal Le Polyscope.

Invitée à signer le livre d'or de notre université d'ingénierie, Mme Thúy y a apposé sa signature, mais également un joli mot d'appréciation.

De gauche à droite : Sophie Beaudry, Kim Thúy et Alexandre Warin. (Photo : Denis Bernier).

Ensuite, Kim Thúy s'est rendue au Laboratoire des systèmes embarqués hétérogènes, un laboratoire de cybersécurité en avionique et en aérospatiale au Département de génie informatique et génie logiciel qui est dirigé par Gabriela Nicolescu, professeure titulaire et directrice du département. Avec l'assistance d'Hans Obas, étudiant au doctorat et pilote d'avion, et de Jean-Yves Ouattara, associé de recherche, Mme Thúy a fait l'essai d'un simulateur de vol qui est utilisé aux fins de recherches en sécurité des communications.

Kim Thúy et Hans Obas, dans le simulateur de vol au Département de génie informatique et génie logiciel (Photo : Denis Bernier)

Durant cette visite, Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique, et Camille Pillot, présidente de l'Association étudiante des cycles supérieurs de Polytechnique (AECSP), se sont jointes à la rencontre et ont fait connaissance avec Mme Thúy.

De gauche à droite : Alexandre Warin, Camille Pillot, Gabriela Nicolescu, Kim Thúy, Maud Cohen, Hans Obas, Sophie Beaudry et Jean-Yves Ouattara. (Photo : Denis Bernier)

Une conférencière attachante et inspirante

Dans une salle comble à l'Amphithéâtre Bernard-Lamarre, avec générosité et beaucoup d'humour, Mme Thúy a raconté durant une conférence intitulée « Le succès de mes échecs » ses difficultés, mais aussi sa persévérance durant ses études universitaires en traduction et en droit.

La femme originaire du Vietnam, qui est arrivée au Québec lors de l'exode des boat people dans les années 1970, a confié qu'il y avait peu de personnes d'origine vietnamienne qui pouvaient être des modèles en droit au Québec lorsqu'elle a amorcé sa pratique dans les années 1990. Toutefois, les sources d'inspiration se trouvaient en génie.

« Il y avait des personnes modèles parmi les ingénieurs, parce qu'à Polytechnique, il y avait un programme de bourse pour les étudiants vietnamiens. Plusieurs ont étudié ici et sont restés ensuite au Québec », a-t-elle raconté en donnant l'exemple d'un de ses cousins. « Le mot "Polytechnique" existe dans ma vie depuis très longtemps. »

Kim Thúy durant sa conférence à l'Amphithéâtre Bernard-Lamarre. (Photo : Denis Bernier)

Mme Thúy a raconté son expérience également marqué par la persévérance dans le domaine de la restauration, puis a expliqué comment l'écriture est arrivée dans sa vie par hasard. À ce jour, ses livres ont été vendus en plus de 850 000 exemplaires, traduits en 31 langues et distribués dans 43 pays et territoires dans le monde.

Lors de sa conférence, Mme Thúy a souligné l'importance du soutien d'amis qui l'ont épaulée durant ses études. Elle s'est remémorée les personnes qui ont l'ont accueillie avec humanité et compassion à Granby alors qu'elle avait dix ans, avec d'autres personnes réfugiées. Elle a dit écrire « pour partager la beauté et la force des humains », elle pour qui « la langue québécoise est une langue d'amour ».

L'écrivaine a surtout exprimé son admiration à l'endroit des étudiantes et des étudiants à Polytechnique, nombreux dans la salle, qui constituent la relève en ingénierie. « Vous allez construire. Avec ce qui s'en vient, la tâche est énorme et inimaginable. C'est une chance que vous existiez! »

(Photo : Denis Bernier)

En terminant, Kim Thúy a convenu qu'il pouvait être cliché de dire que l'échec fait partie de la réussite, mais elle a affirmé que de vivre un échec permettait d'obtenir un autre point de vue.

« Lorsqu'on marche, on voit toujours la même chose droit devant. Mais lorsqu'on tombe, on voit le ciel, on voit autre chose! a-t-elle souligné. Ce n'est pas toutes les épreuves qui nous rendent plus fort, mais on y gagne toujours quelque chose. »

Au nom de la communauté de Polytechnique, merci Madame Thúy!