Alexandre Warin, rédacteur en chef du Polyscope.
 

Depuis 1967, Le Polyscope, journal de l’Association étudiante de Polytechnique, informe sa communauté sur l’actualité de l’établissement, en toute indépendance. Selon sa page Wikipédia, il serait le doyen des journaux étudiants universitaires du Québec. Mais comme tous les médias imprimés qui veulent continuer à rayonner, il opère aujourd’hui une mue. Témoin et acteur de cette transformation, son rédacteur en chef Alexandre Warin, étudiant en 4^e année de baccalauréat en génie chimique, s’est prêté au jeu d’une entrevue pour s’exprimer sur les défis de son journal et sur sa propre passion pour l’information.  

Exigence et savoir-faire

« Depuis mon entrée à Polytechnique, je m’intéresse à la façon dont l’information se diffuse au sein de sa communauté étudiante. Je considère que les médias étudiants tiennent une place primordiale dans l’écosystème d’une université. Ils constituent une complémentarité essentielle aux communications de l’établissement par leur vision critique sur l’actualité universitaire et leur exigence de transparence, et aussi par le regard qu’ils posent sur des choses parfois ignorées par les autres médias, mais d’intérêt pour notre communauté étudiante », déclare Alexandre.

Réputé pour sa liberté de ton, Le Polyscope traite d’une grande variété de sujets, dans un style où le sérieux côtoie l’humour, voire une certaine impertinence. L’équipe à la manœuvre de la production vit une expérience riche en apprentissages, rapporte le rédacteur en chef. « Nous nous formons à l’écriture journalistique, au graphisme, à l’illustration, à la caricature. Nous apprenons à confronter nos idées à celles des autres et à développer un esprit d’analyse. C'est aussi l’occasion de développer notre sensibilité aux défis liés à la création et à la diffusion d'informations, tout en cultivant notre esprit critique à ce sujet. Nous sommes également en constante recherche de solutions, tant pour la création que pour la gestion. Nous avons à prioriser les projets, à apprendre à gérer des échéances et nos ressources, à appliquer une bonne méthodologie… Bref, c’est une mise en pratique de certaines notions enseignées dans nos cours de génie! »

Plateforme d’information numérique

Sans surprise, le défi majeur de l’équipe du Polyscope est de trouver comment rendre l’information accessible et intéressante pour son lectorat. « Rejoindre la communauté étudiante est aujourd'hui plus difficile en raison de la saturation des canaux de communication, constate Alexandre. Pour maintenir notre rôle, nous avons entrepris une transformation majeure de notre journal en exploitant les possibilités offertes par la technologie. Face à l’augmentation des coûts d’impression, notre publication papier, autrefois bimensuelle, est devenue trimestrielle en 2023. En parallèle, nous avons transité vers le numérique avec notre nouvelle plateforme web, enrichissant nos contenus par l'ajout de médias variés tels que des vidéos de reportages ou de vulgarisation. Nous avons également renforcé la présence du Polyscope sur les médias sociaux. Cette métamorphose ne nous cantonne plus à un simple journal, mais nous positionne désormais comme un média à part entière, offrant de stimulantes occasions d'explorer de nouvelles formes de narration journalistique qui fouettent notre créativité. »

L’équipe du Polyscope a également porté sa réflexion sur les contenus de son média. Elle a défini quatre principaux thèmes à mettre en avant : vie étudiante, affaires universitaires, recherche et technologie, culture et société.

Une démarche saine

Au cours de cette évolution, Le Polyscope a su conserver son ADN.  Sa démarche journalistique rigoureuse et ses contenus présentant une diversité de points de vue demeurent, souligne Alexandre. « Nous ne recherchons pas le divertissement ou le scoop à tout prix. Nous tenons à garder notre milieu d’études engageant et à préserver, dans tous les cas, l’intégrité de notre démarche journalistique. »

Les rétroactions positives émanant d’étudiants, d’employés, de cadres ou d’autres acteurs du milieu universitaire confirment que les publications rejoignent les intérêts de son lectorat. « Nous recevons également des propositions de collaborations qui nous confirment, elles aussi, l’attachement de la communauté universitaire à notre journal », estime Alexandre.

Celui-ci souligne que sa passion de rédacteur en chef se nourrit également de voir son équipe de collaborateurs évoluer en découvrant tous les rouages de la mission d’informer. « Cette mission nécessite de rassembler une variété de talents, en plus de celui pour l'écriture : vidéo, graphisme, développement Web, réseaux sociaux, logistique, etc. Chacun de nous apprend à mettre en lumière des sujets et à répondre aux questions que se posent nos lecteurs, voire aux questions pas encore formulées. Une expérience fascinante pour nous tous. »

 

L'équipe de journalistes du Polyscope.