
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Une leçon d’ouverture et de détermination

Amirali Karimi, doctorant au Département de mathématiques et de génie industriel
Aucune frontière ne borne la volonté d’apprendre d’Amirali Karimi. L’étudiant iranien poursuit brillamment un doctorat au Département de mathématiques et de génie industriel sous la direction de la Pre Catherine Beaudry, tout en partant à la conquête du français.
Briser la barrière de la langue
« Le premier jour à Polytechnique, j’étais désemparé. Je ne comprenais pas un seul mot! », témoigne M. Karimi. Diplômé d’un baccalauréat en génie et d’une maîtrise en gestion de l’innovation, celui-ci évoluait auparavant dans le domaine des politiques publiques de soutien à l’innovation en Iran. « Je ressentais le besoin de pousser plus loin mes connaissances et d’élargir ma perspective, c’est pourquoi j’ai voulu me joindre à l’équipe de la Pre Catherine Beaudry, renommée pour ses travaux sur les écosystèmes d’innovation », explique-t-il.
Afin de pouvoir suivre la formation donnée en français à Polytechnique, M. Karimi a combiné – tel un bon ingénieur – technologie et débrouillardise, en utilisant une application mobile de traduction simultanée. Il s’est également attelé à la traduction en anglais de tout le contenu de ses cours. Visant à s’intégrer pleinement au Québec et à approfondir sa compréhension de la situation des personnes immigrantes dans la province, il s’est fixé un défi supplémentaire : suivre le programme gouvernemental de francisation. Ce qui implique des cours à temps plein, de 8 h 30 à 13 h, cinq jours par semaine, qui alourdissent son emploi du temps déjà bien rempli de doctorant. « Je suis reconnaissant envers la Pre Beaudry qui s’est montrée très compréhensive concernant mes disponibilités limitées. Elle et son équipe me donnent un grand soutien et encouragent mes progrès », souligne-t-il.
Amirali Karimi a commencé le programme à l’automne 2021 et ses efforts acharnés paient déjà. Il est aujourd’hui capable d’échanger en français avec ses collègues. « Je commence aussi à lire des publications scientifiques en français! »
Influencer l’intégration de la main-d’œuvre immigrante au Canada
M. Karimi a plus d’une raison d’être fier : la qualité de sa proposition d’étude de l’impact de l’immigration qualifiée, de la diaspora et de la collaboration internationale sur les écosystèmes d’innovation canadiens lui a valu de remporter cette année une bourse d’études supérieures Vanier. De ce fait, il est le premier étudiant de Polytechnique à obtenir cette prestigieuse distinction pour des travaux en sciences sociales.
« Ma recherche se concentre sur l'impact de la collaboration internationale sur la production scientifique et technologique, ainsi que sur le rôle des scientifiques et des inventeurs dans cet écosystème, précise-t-il. J'étudie également comment la collaboration, qu'elle soit nationale ou internationale, influence les performances des entreprises. De plus, j’évaluerai l'impact des immigrants diplômés et qualifiés sur l'innovation. »
Ses résultats pourront fournir des données pour guider les politiques d'innovation et d'immigration liées à la science, à la technologie et à l'innovation. « J’espère qu’ils aideront les entreprises et les universités à améliorer leurs collaborations avec des partenaires étrangers. Sur un plan social, je souhaite que mes travaux contribuent à élaborer des solutions pour favoriser l'intégration des immigrants qualifiés. » Cet aspect représente un des points faibles du Canada, alors que près de 1 personne sur 4 dans ce pays est ou a été un immigrant admis ou un résident permanent, selon le recensement de 2021.
« Toute la chaîne d’innovation canadienne gagnerait à mieux intégrer les compétences de ces personnes », affirme M. Karimi qui lui-même envisage une carrière universitaire au Canada. Porteur d’une telle vision, il saura sans aucun doute inspirer ses futurs étudiants à devenir des acteurs engagés et inclusifs de la science et de la technologie.
En bref
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Amirali Karimi, doctorant au Département de mathématiques et génie industriel sous la direction de Catherine Beaudry, surmonte les obstacles linguistiques en apprenant le français pour suivre ses cours et contribuer à la société québécoise.
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Il a remporté la bourse Vanier pour ses travaux novateurs sur l'impact de l'immigration qualifiée et de la collaboration internationale sur les écosystèmes d'innovation canadiens.
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Il espère que sa recherche orientée vers l'action contribuera à améliorer l'intégration des immigrants qualifiés au sein du milieu de l'innovation canadien, tout en nourrissant sa vision de devenir un mentor inspirant dans le domaine académique.