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Une écrivaine en habits d’ingénieure

Michèle Lamarre, Po 82, génie civil

Par Catherine Florès
1 mars 2017 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Mars 2017)
1 mars 2017 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Mars 2017)

Attachée à ses valeurs humanistes, Michèle Lamarre est parvenue à concilier une carrière passionnante d’ingénieure, une vie de famille bien remplie, et de nombreux accomplissements intellectuels. Son secret? Une passion et une curiosité gardées intactes, ainsi que le sens des priorités.

Dépisteuse des risques posés par les catastrophes naturelles

Après ses études de baccalauréat en génie civil à Polytechnique (une voie toute naturelle quand on est la fille de Bernard Lamarre, une grande figure du génie civil québécois), Mme Lamarre travaille en tant qu’ingénieure en structures dans l’entreprise de son père, Lavalin, à Toronto et au Guatemala. En 1984, elle part en Californie accomplir des études supérieures à la prestigieuse Université Stanford. « J’avais en tête de me spécialiser dans les structures de plateformes de forage, mais j’ai pris finalement une autre voie : le génie sismique. Je me suis découvert une passion pour les catastrophes naturelles! »

Son projet de thèse est consacré à la conception d’un outil de modélisation pour évaluer les risques sismiques sur tout le territoire californien. Son professeur crée l’entreprise Risk Management Solutions pour commercialiser l’outil. Michèle Lamarre préfère toutefois  tenter sa chance à New York avec Brent, un Canadien rencontré à Stanford, où elle conçoit des ponts et des antennes radio chez Ammann & Whitney. « À New York, en tant qu’ingénieurs, nous manquions de défis stimulants; nous sommes donc revenus au Canada deux ans plus tard. »  

Le couple se marie et passe les quatre années suivantes au Québec. Mais Mme Lamarre, qui fait du design de gratte-ciel à Lavalin, s’ennuie du génie sismique. Elle se réjouit de repartir en Californie où son mari, inventeur de technologies, souhaite commercialiser des brevets. Cette fois, elle rejoint l’équipe de Risk Management Solutions. « Nos outils de modélisation permettaient d’évaluer et de prévenir les dommages de nombreux risques naturels. La demande était forte sur le marché international. Comme on m’avait confié les fonctions de marketing et de développement commercial, j’ai énormément voyagé pendant plusieurs années. »

Un nouvel équilibre et un nouvel horizon

Sous le soleil californien, la dolce vita n’est pas de mise pour qui veut réussir professionnellement. « Dans cette région, créativité et esprit d’innovation vont de pair avec un esprit de compétition féroce. Pour réussir ici, il faut travailler avec acharnement, exceller, et le faire savoir ! »

Le succès professionnel n’est pas tout pour Mme Lamarre, qui s’appuie sur son solide sens de l’organisation afin de rester très présente auprès de ses enfants. « Lorsqu’ils atteignent l’âge d’entrer au collège, les jeunes Américains se retrouvent souvent éloignés de leur famille. Leur apprentissage de la vie se fait sans leurs parents. Ce n’est pas ce que je souhaitais pour mes enfants. Afin de leur donner le meilleur soutien possible, j’ai assumé de ne pas enchaîner les longues heures le soir au bureau, à la différence de mes jeunes collègues. » Bon sang ne saurait mentir, car son fils et sa fille étudient tous deux à Stanford aujourd’hui.

Les années n’ont pas tari la soif de nouveaux horizons de Michèle Lamarre. Et c’est désormais l’écriture qui est son territoire d’exploration. En 2005, elle obtient une maîtrise en écriture créative et enseigne depuis dans ce domaine. Elle s’apprête à publier un recueil de nouvelles et un roman.

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