Carrefour de l'actualité

Un sens de l’adaptation à toute épreuve

Grand dossier - Bâtir sa vie en région quand on vient de l'international

Par Catherine Florès
2 novembre 2022 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2022)
2 novembre 2022 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2022)

Faire le choix de travailler dans le domaine minier au Québec implique d’aller à la découverte de vastes territoires bien éloignés de la métropole et de s’intégrer aux collectivités locales. Amadou Traore, Po 2019, ingénieur spécialisé en mécanique des roches chez la compagnie minière Agnico Eagle, en fait l’expérience au quotidien. 

Amadou Traore, diplômé de Polytechnique
Amadou Traore

Riches échanges interculturels

Même hors de la métropole, le Québec est un territoire riche en milieux interculturels, souligne Amadou Traore, qui a séjourné à la Baie-James, en Abitibi et au Nunavut, dans le cadre de ses stages étudiants puis de son emploi. 

« Au Nunavut, où je travaille actuellement, la grande majorité des employés que je côtoie sont des Autochtones. Quand on passe plusieurs mois avec des gens sur un même site, on a forcément des liens qui se créent. De plus, les communautés autochtones organisent souvent des activités d’inclusion et d’intégration, auxquelles j’aime participer. Cela m’a permis de découvrir leur nourriture, leur mode de vie et leur histoire. C’est passionnant de voir comment cette population s’est adaptée aux conditions climatiques extrêmes de la région. Lors de mon précédent mandat, je travaillais à Matagami, où la population qui travaille à la mine vient de partout dans le monde. C’est un grand bain interculturel, où les gens montrent beaucoup d’ouverture. Mes collègues étaient très curieux d’en apprendre plus sur moi et ma culture ivoirienne. »

Un apprentissage permanent

Selon M. Traore, depuis son arrivée au Québec en 2014 pour réaliser son baccalauréat en génie des mines à Polytechnique, sa vie se déroule sur le mode d’une adaptation sans fin : 

« Le premier mois à Polytechnique n’a pas été facile, j’ai dû faire des efforts pour comprendre le système et même le français parlé qui était différent du mien. Après cela, je suis allé de belles découvertes en belles découvertes au sujet de la culture québécoise. 

« La première fois que j’ai mis les pieds dans une mine, c’était lors de mon premier stage, réalisé dans une mine souterraine. J’ai trouvé l’atmosphère oppressante : c’était sombre et le débit d’air était plus faible qu’à la surface. Honnêtement, je me suis demandé ce que je faisais là! Mais rapidement, cette impression s’est dissipée dès que je me suis concentré sur les aspects du travail. Je me suis rendu compte que ce milieu est très dynamique. Les activités minières suivent un rythme intense et demandent une grande rigueur et une mise à jour régulière de nos connaissances des techniques et des réglementations. Celle-ci sont en constante évolution, en particulier celles qui concernent l’environnement. »

Quitter Montréal pour une région éloignée, c’est aussi se confronter à certains aspects d’un changement de mode de vie moins attendus que ceux imposés par la rigueur du climat. « À Montréal, je n’ai jamais eu besoin de posséder une auto, rapporte M. Traore. Mais dès que je suis arrivé en Abitibi pour mon premier stage, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas compter sur le transport en commun. Maintenant, j’ai ma propre auto pour faciliter mes déplacements. » Il ajoute que le rythme de travail de 14 jours d’affilée représente un défi également. 

Ses projets actuels liés à la mécanique des roches le mènent à réaliser une grande diversité de tâches : évaluation de l’état des terrains, analyse de la stabilité des chantiers, validation de la conformité des installations, soumission de recommandations aux départements, etc. « Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte, les terrains varient beaucoup. J’apprécie cet aspect de questionnement permanent induit par les projets. Avoir développé ma capacité d’adaptation sur tous les plans représente une grande source de satisfaction. »

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