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Un emploi qui fait « boum »

Grand dossier - Bâtir sa vie en région quand on vient de l'international

Par Catherine Florès
2 novembre 2022 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2022)
2 novembre 2022 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2022)

« Durant mes premiers mois au Québec, tout m’étonnait, tant c’était différent de chez moi, au Bénin. Le métro, la culture québécoise… même la neige m’émerveillait! », raconte Hudson Sottin, arrivé à Montréal en 2014 pour étudier en génie des mines à Polytechnique. 

Hudson Sottin, diplômé de Polytechnique
Hudson Sottin

 

Plus jeune, celui-ci n’avait jamais songé à partir au Canada. « Ma seule motivation, c’était de bien travailler à l’école. Comme je me suis classé parmi les meilleurs à l’examen qui donne accès à l’université dans mon pays, j’ai obtenu une bourse pour étudier à l’étranger. Ce sont des amis installés à Montréal qui m’ont recommandé Polytechnique », précise le diplômé, qui se souvient avoir peiné au début à comprendre le système scolaire québécois. Il salue au passage le Service aux étudiants et les étudiants béninois qui l’ont bien aidé à s’intégrer à Polytechnique et à Montréal.

Selon lui, l’implication dans la vie étudiante constitue un autre facteur important de réussite de l’intégration des étudiants internationaux. « Il faut les inciter à entrer dans les associations, les sociétés techniques ou les comités étudiants. C’est ainsi qu’ils vont développer le réseau qui leur manque à leur arrivée et qui prend une importance si grande au démarrage de la carrière. En contrepartie, il est primordial que les associations, sociétés techniques et comités veillent à être inclusifs et fournissent des efforts pour recruter davantage d’étudiants internationaux. Quand il n’y a que des Québécois dans une équipe, c’est plus intimidant pour un étudiant international. »

À sa sortie de Polytechnique en 2019, il réalise un stage de six mois à la mine d’ArcelorMittal, à Fermont. Au début de l’année 2020, il obtient son premier emploi à Matagami, où il reste jusqu’en octobre 2021. Il découvre ainsi la vie d’une petite localité québécoise, éloignée des distractions citadines, des centres commerciaux et des restaurants. « Là-bas, tout le monde se connaît et sait tout sur tout le monde! Mais ce n’est pas un milieu fermé, bien au contraire, les gens y sont très accueillants et chaleureux; j’ai aimé l’expérience. De plus, je partageais avec des amis que j’avais connus à Polytechnique la même maison mise à notre disposition par notre employeur. Cela a grandement facilité mon séjour », témoigne le diplômé, qui travaillait à la mine de Matagami en tant qu’ingénieur junior en forage et dynamitage. « C’est un travail plein d’action! J’adore ça. »

Depuis novembre 2021, Hudson Sottin travaille chez Agnico Eagle, au Nunavut, toujours en forage et en dynamitage. « L’ambiance est différente ici, mais agréable. C’est une nouvelle expérience à vivre. Le sentiment de déconnexion du monde est peut-être plus grand, surtout qu'il n'y a pas de réseau mobile et que l'Internet n'est pas à son meilleur. Je travaille en rotation, ça change de mon précédent emploi mais j'apprécie ce style de vie. Je profite de mon temps libre pour me former davantage. J’envisage de revenir un jour aux études pour un DESS ou une maîtrise. J’aimerais développer des outils pour aider les compagnies minières à devenir plus performantes. »

Envisage-t-il de retourner au Bénin? « J’aimerais à l’avenir y développer des projets, tout en gardant un pied ici. Je le prends comme la possibilité d'être citoyen du Bénin et du Canada. »

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