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Rencontre avec quatre nouveaux professeurs

Portraits de professeurs

Par Martin Primeau et Catherine Florès
1 octobre 2020 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2020)
1 octobre 2020 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2020)

Le recrutement de nouveaux professeurs va bon train à Polytechnique Montréal. Depuis le premier juin 2018, ils sont près d’une cinquantaine à avoir rejoint les rangs de notre corps professoral. Qu’ils viennent de partout sur la planète ou du Québec, ils apportent une riche diversité d’expertises dans des domaines de pointe. Nous vous présentons quatre de ces nouvelles recrues.

Pre Camélia Dadouchi, Département de mathématiques et de génie industriel

Professeure Camelia Dadouchi

Le 26 août 2019, Camélia Dadouchi défendait avec succès sa thèse de doctorat. Quelques mois plus tard, à 28 ans seulement, elle retrouvait son ancienne équipe à titre de professeure adjointe au département de mathématiques et de génie industriel à Polytechnique Montréal.

Quel est votre rôle dans l’équipe du Laboratoire en intelligence des données (LID) ?

Je cherche à exploiter au maximum les données pour améliorer l’efficacité des chaînes de valeur que ce soit au niveau des produits ou des services. Dans le cadre de mon doctorat, par exemple, j’ai travaillé à l’intégration des contraintes logistiques dans les systèmes de recommandation de produits. Cela permet d’intégrer, entre autres, comme critère la distance de transport d’un produit. En ajoutant ce genre de contrainte à un algorithme, on propose en premier au consommateur les produits qui ont le plus faible coût monétaire ou environnemental.

Dans un autre projet auquel je contribue présentement, on utilise l’apprentissage automatique pour aider à la prise de décision de routage des cargos en tenant compte des conditions externes. On est appelé à travailler à des sujets très variés.

Quels objectifs vous imposez-vous maintenant comme professeure ?

Je veux d’abord m’assurer de créer du contenu qui soit utile pour tous les profils d’apprentissage. Je suis atteinte d’une forme de dyslexie qui m’a forcée à consacrer plus d’efforts à mes études, mais qui m’a surtout fait prendre conscience que tous n’apprennent pas de la même façon.

Je me préoccupe aussi d’égalité sociale. D’ailleurs, au cours de mes études de doctorat, des étudiants et moi avions démarré une association pour aider les étudiants étrangers à se familiariser avec la culture québécoise. Les différences culturelles peuvent parfois nuire à l’intégration, mais en les comprenant, on réussit mieux à se faire valoir.

Pr Heng Li, Département de génie informatique et génie logiciel

Professeur Heng Li

Après avoir décroché un doctorat puis effectué un stage postdoctoral à l’Université Queen’s, à Kingston, le professeur Heng Li s’est joint au Département de génie informatique et génie logiciel en juillet dernier.

Vous dirigez le laboratoire Maintenance, Operations and Observation of Software with IntelligencE (MOOSE). Quel est son mandat ?

On cherche à rendre plus intelligentes la maintenance et l’évolution des logiciels complexes en focalisant notre attention sur l’extraction des données opérationnelles, ainsi que celles des journaux et des dépôts pour améliorer la performance des logiciels. On y arrive, entre autres, avec des applications centrées sur l’intelligence artificielle qui permettent de révéler comment s’exécutent les opérations à l’intérieur d’un logiciel. On essaie aussi d’apprendre de ces applications en décortiquant les algorithmes qu’ils génèrent.

Vous êtes arrivé en poste à Polytechnique en pleine pandémie. Que retenez-vous de cette expérience jusqu’ici ?

Ça a été plutôt difficile. En temps normal, j’aurais pu avoir des conversations informelles à Polytechnique qui m’auraient permis d’en apprendre beaucoup sur plusieurs sujets, mais jusqu’ici, tout s’est fait par visioconférence. J’ai tout de même la chance de faire partie d’une équipe très attentionnée qui m’aide énormément, en plus de compter sur le soutien d’un parrain à Polytechnique, le Pr Ettore Merlo.

Mis à part le génie logiciel, qu’est-ce qui vous passionne dans la vie ?

Je joue au soccer depuis que je suis tout petit. J’ai continué tout au long de mon cheminement. Dernièrement, je faisais partie d’une équipe à l’Université Queen’s. Ça me manque beaucoup. Sinon, j’adore le contact avec la nature. Je n’hésite pas à partir seul en randonnée à l’occasion.

Pre Firdaous Sekkay, Département de mathématiques et de génie industriel

Professeure Firdaous Sekkay

Engagée comme professeure adjointe au Département de génie industriel en août dernier, la Pre Firdaous Sekkay n’est pas une nouvelle venue à Polytechnique. Elle y a obtenu son doctorat en génie industriel en 2019, après un baccalauréat à l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Meknès (Maroc) suivi d’une maîtrise aux Arts et métiers Paristech (France).

Quels sont vos champs de recherche ?

Je suis spécialiste en ergonomie. Mes travaux visent l’amélioration de la performance des systèmes en termes de santé et sécurité et de productivité de diverses situations de travail. Autrement dit, mon rôle est de créer un équilibre entre les moyens mis à la disposition des personnes pour faire le travail (équipement, machine, outils, etc.), et leurs limites et capacités.

Qu’est-ce qui vous a amenée à votre domaine d’expertise ?

Aux notions d’optimisation et de productivité, je voulais relier les besoins humains. Je souhaite contribuer à la diminution de l’exposition aux risques en santé et sécurité en milieu de travail. De plus, les métiers évoluent en permanence, il y a donc toujours de nouvelles questions qui surgissent.

Quels sont actuellement vos plus grands défis ?

Interagir en ligne avec 160 étudiants ! Je m’efforce de les inciter à poser des questions et j’ai mis en place des forums pour encourager les échanges au sein des groupes.

Sinon, concernant mes recherches, il faut repenser la façon de travailler avec les milieux industriels en attendant de pouvoir revenir sur le terrain.

Pr Quentin Cappart, Département de génie informatique et de génie logiciel

Professeur Quentin Cappart

Le Pr Quentin Cappart a suivi ses études en génie à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique, où il s’est spécialisé en recherche opérationnelle et en apprentissage automatique. Après son doctorat, il est venu réaliser un stage post-doctoral au Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport, à Polytechnique. Depuis septembre dernier, il est professeur adjoint au Département de génie informatique et de génie logiciel de Polytechnique, où il donne des cours sur l’intelligence artificielle.

Quels sont vos principaux champs de recherche ?

Je me consacre à la conception de systèmes d’intelligence artificielle performants qui combinent apprentissage automatique, recherche opérationnelle, et science des données. Les applications visées sont très variées : il peut s’agir, par exemple, de solutions pour réduire les impacts des perturbations des lignes ferroviaires sur les horaires des trains, ou encore, pour améliorer l’efficacité de la radiothérapie administrée aux patients atteints de cancer.

Arriver en poste à polytechnique en pleine pandémie : quelle expérience ?

Pour moi, l’intégration était déjà faite quand j’ai été embauché, car cela faisait deux ans que je travaillais au sein de Polytechnique et que j’encadrais des étudiants. Je ne me sens pas isolé : j’ai des contacts réguliers avec les professeurs et le personnel. Je me sens également privilégié d’être aujourd’hui à Montréal, qui possède un extraordinaire écosystème de la science des données.

Quel genre d’enseignant êtes-vous ?

J’essaie de donner le plus d’outils possible à mes étudiants et leur laisse beaucoup de liberté afin qu’ils deviennent autonomes dans leurs apprentissages.
 

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