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Coup de chapeau à la promotion 2020!

Portraits de diplômés

Par Catherine Florès
20 octobre 2020 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2020)
20 octobre 2020 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2020)

2020 : une drôle d’année de baccalauréat! Les diplômés de la promotion 2020 ont fait preuve d’une détermination exemplaire pour terminer leur dernier trimestre dans les conditions difficiles et inédites du confinement. Avec la présente série de témoignages, nous saluons cette relève qui prend son envol dans un monde rempli d’inconnues, mais aussi de possibilités pour les talents en génie.

Oser le rêve australien

Lila Stahl, Po 2020, génie biomédical

Lila Stahl

Cette année, mes parents, qui vivent en France et en Australie, devaient venir me rendre visite à Montréal à l’occasion de la collation des grades. Après cette célébration familiale, je devais partir m’installer en Australie. Mais le 20 mars, l’Australie a annoncé la fermeture imminente de ses frontières aux non ressortissants. Je n’ai eu que quelques jours pour gérer mon départ. Je suis arrivée en Australie à peine 12 heures avant la fermeture des frontières, ouf !

J’ai eu la chance de recevoir mon statut de résidente permanente quelques mois plus tard. Je remercie beaucoup mes professeurs pour les cours en ligne qui m’ont permis de terminer mon programme à distance. À cause du décalage horaire, il m’est arrivé de passer un examen ou de faire une présentation à 3 h du matin. Après les examens finaux, j’ai eu du mal à réaliser que mes études étaient terminées. Je m’imaginais encore que je reviendrais en juin pour la collation des grades. Je voulais tellement vivre ce beau moment avec mes parents et mes extraordinaires amis de Polytechnique ! Ce n’est que lorsque j’ai reçu mon diplôme par la poste que j’ai vraiment pris conscience que la page se tournait.

Je suis aujourd’hui installée à Sydney. Ici, je dois me reconstituer un réseau et m’adapter de nouveau à une autre culture. Mais je suis optimiste. Et vous savez quoi ? Je viens tout juste de décrocher un emploi d’analyste d’affaires dans une entreprise dynamique !

Retour en Espagne

Isabel Arauz de Robles, Po 2020, génie mécanique

Isabel Arauz de Robles

Ne pas avoir eu de cérémonie de prise du jonc ni de collation des grades fut décevant. Quand on termine son baccalauréat, on attend avec impatience ces célébrations qui récompensent nos années d’effort. Ce sont des rites de passage pour notre nouvelle vie.

Pour me consoler, je me dis qu’un bon côté de la pandémie a été de donner l’occasion
à notre génération de montrer ses grandes capacités d’adaptation. Et s’il y a une collation des grades organisée en rattrapage l’an prochain, je ne la raterai pour rien au monde !

Dans mes projets initiaux, j’hésitais entre travailler au Québec un an ou deux après mon baccalauréat avant de rentrer en Espagne, mon pays d’origine, ou rentrer aussitôt pour ne pas devoir repartir à zéro dans ma carrière. La pandémie a précipité mon choix. Je voulais vivre cette période près de ma famille, alors je suis rentrée dès que j’ai pu au printemps.

Actuellement, je vis près de Madrid, qui revit un confinement sévère. La situation en Espagne n’est pas facile. Je suis à la recherche d’un emploi, mais les offres pour les ingénieurs juniors sont rares en ce moment. En attendant, je prends des cours d’allemand et d’informatique.

Depuis toute petite, je rêve de travailler dans la conception d’avions de chasse. À défaut, le secteur de la défense ou des transports me plairait assez, pourvu que ce soit en conception de véhicules. J’aime ce qui est mobile.

Entreprendre pour avoir un impact

Sébastien Labine, Po 2020, génie logiciel

Sébastien Labine
Simon Landry, Po 2020, génie industriel
Simon Landry

Sébastien : J’ai imaginé une solution de facturation virtuelle durant ma seconde année de baccalauréat. J’ai été frappé par l’absurdité d’imprimer des factures qui vont être jetées aussitôt. Ma solution, Smartbills, permet d’envoyer toutes les factures dans un seul et même compte d’utilisateur. Elle simplifie la vie des utilisateurs et évite le gaspillage de ressources. Pendant deux ans, j’ai travaillé en solo pour la développer, puis j’ai voulu m’entourer pour la commercialiser. La pandémie a fait que j’ai eu à travailler en équipe à distance avec Simon, que je connaissais depuis le cégep. J’ai aimé sa façon d’aborder les problèmes logistiques. Je l’ai convaincu de me rejoindre aux manettes de
Smartbills. Aujourd’hui, nous avons un troisième associé.

Simon : Cette année, nous visons l’augmentation du nombre d’utilisateurs de notre plateforme, en particulier des PME. Nous avons les défis des jeunes entreprises : trouver du financement et bâtir notre crédibilité sur le marché.

Sébastien : Sans compter le défi énorme d’amener un changement dans les façons de faire. Mais la situation sanitaire a un effet positif pour notre entreprise en questionnant la manipulation de factures imprimées, vectrices potentielles de transmission. De plus, on assiste à une émergence de petits commerçants qui sont à la recherche de solutions de commerce électronique.

Simon : Nous sommes des perfectionnistes obstinés qui aiment créer de nouvelles solutions pour résoudre des problèmes autour de nous. Le long marathon de nos études en génie a renforcé notre audace de lancer des projets.

En route vers les études supérieures

Hatim Belgarbi, Po 2020, première année de maîtrise en génie biomédical

Hatim Belgarbi

J’ai terminé mon programme à l’automne 2019 et j’ai reçu mon jonc quelques semaines après. J’en suis heureux, car, pour moi, c’était le point culminant du baccalauréat. La récompense tant attendue pour un parcours rempli d’embûches.

Je démarrais ma maîtrise quand le confinement est arrivé. Cela a été une période compliquée. Je me suis senti chanceux tout de même de vivre avec mes parents, car j’aurais pu souffrir d’isolement d’isolement, comme certains de mes collègues. Heureusement, comme nous étions une petite cohorte au baccalauréat en génie biomédical, nous nous connaissons tous et nous nous sommes encouragés les uns les autres. Quand la situation devient pesante, ou quand on vit des difficultés, pouvoir dédramatiser la situation avec ses amis fait un bien fou !

Je travaille essentiellement de la maison. Au début, comme j’avais commencé à avoir mal au dos, j’ai dû surélever mon bureau avec des seaux de peinture. Vingt dollars bien investis ! Aujourd’hui, je suis plutôt bien équipé.

J’étudie le domaine des ultrasons. Après ma maîtrise, j’envisage soit de poursuivre au doctorat, comme mon directeur, le Pr Jean Provost, m’y encourage, soit de rejoindre le marché du travail. Ayant été plongé dans le domaine de la recherche bien avant de finir mon baccalauréat, je prends déjà confiance en mes compétences de gestion de projet d’envergure. Mon autre objectif à moyen terme : économiser suffisamment pouracheter une maison. Il faut bien finir par quitter le nid !
 

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