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Ora : un outil pour l’aide à la marche

Entrepreneuriat

Par Martin Primeau
10 septembre 2020 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2020)
10 septembre 2020 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2020)

Ce n’est pas un, mais deux prix qu’Ora solutions a remportés le 17 septembre lors de la présentation des projets appuyés cet été par le bureau de soutien à l’entrepreneuriat de Polytechnique Montréal. En plus de décrocher le coup de cœur du public, la jeune pousse a obtenu le 1er prix de la compétition, assorti d’une enveloppe de 1 200 $.

Sarah Lambert, cofondatrice d'Ora
    Sarah Lambert, 3e année au baccalauréat de génie mécanique, cofondatrice d’Ora
 

Aider des enfants à marcher

Cet appui arrive à un bon moment pour l’entreprise, alors qu’elle s’apprête à tester son prototype auprès d’une clientèle de niche : des enfants atteints d’un retard de développement moteur souvent causé par une paralysie cérébrale. Ora s’est donné comme mission de les aider à apprendre à marcher. Pour ce faire, elle a développé un outil portatif d’assistance à la marche.

« Présentement, l’enfant doit se rendre dans un centre de réadaptation pour s’entraîner avec des professionnels », explique Sarah Lambert, étudiante de 3e année au baccalauréat de génie mécanique, mais aussi bachelière en physiothérapie et cofondatrice d’Ora. « Pour les parents, ça implique plusieurs allers-retours chaque mois. Avec notre aide à la marche, des séances d’entraînement pourraient être données à la maison. »

De plus, l’outil développé par Ora s’adapte à la progression du bambin, au contraire des marchettes déjà offertes à cette clientèle. « Avec notre outil, l’enfant ne peut pas compenser ses faiblesses en se tenant sur des appuie-bras, explique-t-elle. Il est plutôt retenu par la taille, et au fur et à mesure qu’il s’améliore, on ajuste le mécanisme de façon à ce qu’il supporte de plus en plus son poids. »

De la physiothérapie au génie

Sarah Lambert avait cerné les problèmes liés à l’aide à la marche voilà plusieurs années, à l’occasion d’un stage en physiothérapie pédiatrique. Ce n’est que l’automne dernier, après avoir rencontré un autre étudiant en génie mécanique, Louis St-Pierre, qu’elle a entrepris d’offrir une solution aux familles qui vivent cette épreuve. « Je ne me suis jamais imaginé avoir une entreprise, explique-t-elle, mais il faut saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. » 

« On verra où ça va mener, ajoute-t-elle, mais pour l’instant, je trouve l’expérience vraiment motivante parce qu’elle me permet d’appliquer ce que j’ai appris à du concret. »
Après avoir sondé le terrain tout au long de l’été pour bien connaître la réalité des physiothérapeutes, le duo et son équipe ont entrepris d’assembler cet automne leur prototype avec le soutien du PolyFab.

L’objectif du groupe est de démarrer cet hiver une première étude clinique auprès de 30 jeunes, en collaboration avec Laurent Ballaz, professeur au Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et chercheur au Centre de réadaptation Marie-Enfant du CHU Sainte-Justine.

« On souhaite aussi appuyer notre notoriété sur des preuves scientifiques solides », ajoute Sarah Lambert pour expliquer sa démarche.

Si les résultats de ces tests se révèlent fructueux, ce sont environ 2 000 jeunes Québécoises et Québécois qui profiteront de cette innovation. À l’échelle du continent, jusqu’à 75 000 enfants pourraient en bénéficier.
 

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