
Le Magazine de Polytechnique Montréal
L’entrepreneuriat en version double
Entrepreneuriat

Arrière-plan : Caroline Bazinet, Alexis Maher. Avant-plan : Catherine Bazinet, Charles Tétreault.
Être entrepreneure, Caroline Bazinet en rêvait depuis l’adolescence. La fin de ses études de baccalauréat approchant, elle a senti que c’était le moment à saisir pour se lancer et profiter des diverses ressources accessibles sur le campus.
Promouvoir des projets technologiques pour aider les professionnels de la santé
« On vit actuellement une effervescence dans le domaine du génie biomédical, en particulier avec le boom de l’intelligence artificielle et des objets connectés. Je crois nécessaire de bien définir les besoins réels des professionnels de la santé et de faciliter l’accessibilité des technologies qui peuvent y répondre. C’est pour cela que Santé Sensée a été créée », explique l’entrepreneure.
L’an dernier, celle-ci était membre du CCGP, le comité en consultation en gestion de Polytechnique qui permet aux étudiants de vivre l’expérience de travailler à un projet de consultation auprès d’une entreprise cliente. L’expérience lui a permis de constater l’ouverture des entreprises aux idées émanant des étudiants de Polytechnique, ce qui lui a donné confiance dans sa capacité à convaincre des partenaires et clients potentiels.
Faire preuve de proactivité
Sélectionnée au Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux des HEC, elle développe son idée au cours des mois suivants. Ce programme extracurriculaire lui permet d’aiguiser sa vision et son esprit entrepreneurial.
À la session d’hiver, elle suit le cours du Pr Carl-Éric Aubin, qui évoque devant la classe le volet entrepreneurial de l’Institut TransMedTech qu’il dirige. « Je suis allée aussitôt parler au Pr Aubin de mon projet! Intéressé, celui-ci m’a fait rencontrer l’équipe de TransMedTech au CHU Sainte-Justine qui a accepté de me mentorer et de m’accueillir durant l’été dans le cadre du programme de stage entrepreneurial proposé à Polytechnique. »
Un projet pour traiter les troubles de l’apprentissage
Durant l’été, une des idées de Santé Sensée se distingue et capte l’attention des professionnels : le développement d’outils de réalité virtuelle pour aider les enfants ayant des troubles de l’apprentissage.
La sœur de Caroline Bazinet, Catherine, étudiante en médias interactifs à l’UQAM, embarque avec enthousiasme dans le projet, suivie de Alexis Maher et de Charles Tétreault, étudiants dans le même programme. Durant son stage, Caroline Bazinet a entre autres l’occasion de valider leur projet auprès d’orthopédagogues. Les quatre étudiants fondent alors une nouvelle entreprise, dont le premier produit sera un jeu virtuel pour favoriser la réussite scolaire des enfants dyslexiques.
À l’issue du stage, ce projet reçoit une bourse de 8 000 $ de la Fondation Arbour. « Au-delà du coup de pouce financier, c’est une forme de validation de l’intérêt de notre projet et nous en sommes très reconnaissants ! », déclare Caroline. « Grâce à cette bourse, nous pouvons viser le développement d’un prototype fonctionnel de jeu d’ici la fin de notre année académique, ce qui est très motivant. »
Les cofondateurs participeront cet automne à la World Innovation Summit for Education (WISE 2019) à Doha au Qatar, qui réunira des spécialistes des méthodes d’apprentissage.
Un exercice exceptionnel de leadership
Créer et diriger une entreprise, c’est avant tout mettre en commun les forces de chacun et oser demander de l’aide à ceux qui ont du vécu, s’est aperçue l’étudiante, qui a été agréablement surprise de tous les encouragements qu’elle a reçus.
L’expérience de l’entrepreneuriat a fait comprendre à Caroline Bazinet toute la valeur de la flexibilité. « Savoir se remettre en question et repérer des opportunités du marché fait partie du processus de l’innovation. Et ça, ça demande de prendre de l’expérience sur le terrain! »