
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Ils s’initient à l’art du « pitch » grâce au profil Technopreneur

Acquérir un autre regard sur l’innovation
Vous avez peut-être déjà vu cette photo de jolis tourbillons colorés, gagnante du premier prix du Jury du concours Acfas « La preuve par l’image » en 2015. Les tourbillons, formés par des nanoparticules d’alliages or-argent en suspension dans l’eau, illustrent le projet de doctorat de génie physique de David Rioux mené sous la direction du Pr Michel Meunier. Ce projet vise l’utilisation des nanoparticules en tant que marqueurs en imagerie médicale pour la détection du cancer.
C’est la demande d’une subvention Innov qui a amené David Rioux à s’intéresser au programme Technopreneur offert par le Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM. « Les conseillers d’Univalor, avec qui j’étais en relation pour ma demande de subvention, m’ont suggéré de le suivre afin d’étudier le potentiel commercial de la technologie à laquelle je travaillais », explique-t-il. Aujourd’hui stagiaire post-doctoral au Département de génie physique, David Rioux confirme que le programme lui a donné un autre regard sur l’innovation. « En recherche, on cherche des solutions à un problème. Dans la démarche entrepreneuriale, on a une solution à laquelle on cherche des besoins à combler ! Je me suis rendu compte de l’importance du marché. S’il est trop restreint, le développement commercial d’une innovation n’est pas justifié. »
Cette expérience l’a fait réfléchir aux applications envisageables de sa technologie, qui ne se limitent pas au domaine biomédical. Des utilisations seraient ainsi possibles par exemple dans les peintures ou encore dans des procédés pour détecter des contrefaçons. Il a pris également conscience qu’un développement commercial de sa technologie serait pour l’instant prématuré. « Suivre le programme m’a appris à mieux démontrer l’utilité d’une innovation, donc à mieux la "vendre" aux organismes subventionnaires. J’ai aussi appris à évaluer les coûts de mise en marché, à fixer le prix d’un produit et à comprendre le fonctionnement des brevets, etc. »
Apprendre à convaincre investisseurs et clients
Étudiant français à la maîtrise en génie électrique à Polytechnique, Paul Berthier souhaitait s’initier aux aspects concrets de la commercialisation d’une innovation. Inscrit au programme Technopreneur, il s’est joint à l’équipe du projet Cloptimus. Cette solution d’optimisation de la planication et de l’opération des centres de données dans des systèmes infonuagiques est issue des travaux de la Pre Brunilde Sansò au Groupe d’études et de recherche en analyse des décisions. « C’est vraiment intéressant de découvrir toutes les étapes à suivre pour qu’une idée devienne un produit commercialisé. Cette question n’avait pas été abordée dans mes études d’ingénieur en France. J’ai appris entre autres à faire un "pitch" de vente. »
En janvier, le projet Cloptimus, présenté à des entrepreneurs et investisseurs invités par le Centre d’entrepreneuriat pour la validation des hypothèses de l’équipe, a reçu leur feu vert. « Nous passons maintenant à l’étape de validation de l’intérêt des clients. Nous appelons de potentiels clients pour leur présenter notre solution et entendre leurs commentaires, pour vérifier si notre argumentaire correspond bien à leurs besoins et à leurs attentes », indique Paul.
Par ailleurs, un autre membre de l’équipe Cloptimus, Ali Sekkouri-Alaoui, étudiant au baccalauréat génie industriel, a intéressé Paul à une de ses propres idées de produit. Les deux étudiants envisagent aujourd’hui de s’associer après leurs études pour développer ce projet d’Ali. « J’ai toujours voulu être entrepreneur », déclare ce dernier, qui ne se cache pas d’être très ambitieux. « J’ai choisi le génie pour acquérir le bagage scientifique qui me permettra de concevoir des solutions à commercialiser. »