
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Commencer sa carrière chez Google
International
Pierre To, Po 2019, génie logiciel, développeur chez Google
Plus de deux millions de candidatures : c’est ce que reçoit chaque année Google, reconnue comme une des compagnies les plus attrayantes au monde, au point qu’il est réputé plus difficile d’y être admis qu’à l’université Harvard. Pierre To, qui fait partie des heureux élus, a quant à lui franchi les portes de la multinationale dès qu’il a obtenu son baccalauréat en génie logiciel.
« J’ai choisi Polytechnique pour sa réputation d’excellence et parce que je voulais faire mes études en génie en français. Cependant, mon premier choix fut le génie biomédical. Mais au bout d’un an, je me suis rendu compte que je préférais les processus de développement rapides. J’ai pu changer de programme sans trop de difficultés. »
À cette époque, Pierre To est certain d’une chose : il veut changer le monde en travaillant pour une entreprise qui influence l’utilisation des technologies. Comme bien d’autres futurs ingénieurs, il rêve d’un emploi chez Google, mais cela lui semble assez inaccessible. « Au cours de mes années de baccalauréat, j’avais tenté à deux reprises d’obtenir un stage chez Google mais sans succès. Arrivé en dernière année, j’ai envoyé ma candidature pour un emploi, essentiellement pour ne pas avoir de regrets. Je m’étais bien préparé aux entrevues, mais sans trop d’attentes. Comme alternative, je visais une carrière dans l’industrie des jeux vidéo. »
Les entrevues d’embauche (qui durent plusieurs mois) se passent cependant bien, et le finissant reçoit une offre d’emploi de Google. Au mois de septembre suivant l’obtention de son diplôme, il part travailler au siège social de la multinationale à Mountain View, en Californie.
« Je pense que ce sont les compétences que j’ai développées à Polytechnique qui m’ont permis de me démarquer. C’est-à-dire mes connaissances techniques et théoriques, d’une part, ma capacité à travailler en équipe, mon aisance à communiquer et ma débrouillardise, d’autre part », affirme M. To. Des compétences qu’il a notamment aiguisées au sein de la société technique de la fusée Oronos, puis du comité Poly Games consacré aux jeux vidéo, ainsi que dans les projets intégrateurs. Il ajoute qu’il a aussi réussi à démontrer aux recruteurs de Google son aisance devant les problèmes ambigus. « Ce sont des problèmes qui admettent plusieurs solutions, mais dont les plus optimales sont difficiles à déterminer. Il ne faut pas chercher la réponse à ces problèmes sur Google ! »
Pierre To participe au projet Google Photos, une application infonuagique de stockage et de partage de photos. Il a développé des fonctionnalités autour de la recherche et de la localisation de photos. Dans cet univers où la créativité est reine, il s’est senti bien accueilli et côtoie une grande diversité de profils et de cultures. « Il ne faut pas chercher à s’uniformiser. Quand on est à l’aise avec qui on est, on apporte de nouvelles perspectives et de l’innovation. Par exemple, étant francophone, j’ai pu détecter les problèmes de traduction ou de présentation de la version française de l’application. »
Dans le contexte pandémique qui peut isoler davantage les employés, le défi d’innover est plus grand, mais l’infrastructure de Google était déjà bien adaptée au télétravail et elle offre de nombreuses fonctionnalités qui facilitent le travail d’équipe à distance. « J’apprécie beaucoup chez Google cet aspect collaboratif primordial. Sentir que nos idées sont toujours sollicitées donne confiance en soi », rapporte Pierre To.
Souhaitant devenir gestionnaire dans les prochaines années, celui-ci utilise les nombreuses ressources mises à sa disposition par Google pour continuer à se former, car, est-il convaincu, « dès qu’on cesse d’apprendre, on arrête d’innover ».