Sensibiliser et éduquer pour faire face aux biais inconscients
Montréal — Les biais inconscients teintent la plupart des activités des individus, et ce, au quotidien. Il en va de même pour les choix qui sont faits en matière d’études et de carrière. Alors que se déroule actuellement la deuxième édition de la Semaine de la diversité à Polytechnique Montréal organisée par Poly-Out, le comité étudiant LGBTQIA+, Polytechnique a choisi d’aborder de plein front les enjeux liés aux biais inconscients auxquels sont confrontés certains membres de la communauté polytechnicienne en organisant deux panels pour discuter d’équité, de diversité et d’inclusion.
« Il est nécessaire d’éveiller et d’éduquer la communauté étudiante aux enjeux liés aux biais inconscients parce que nous sommes appelés à possiblement occuper des postes importants dans le monde du travail et de la société civile », explique Victor Ouali, étudiant et président de Poly-Out. « D’ailleurs, ce sont des objectifs que toute la société devrait se donner afin d’améliorer la situation d’un grand nombre de personnes qui se sentent en marge ou même pire, qui vivent l’exclusion. »
En présence de l’étudiante Viviane Aubin, récipiendaire de l’Ordre de la rose blanche, de la professeure en génie mécanique, directrice associée à la formation et à la recherche et co-présidente du comité institutionnel sur l’équité, la diversité et l’inclusion de Polytechnique Montréal, Mme Annie Ross, et du conseiller principal, Équité, diversité et inclusion de l’Université de Montréal, M. Dimitri Girier, le premier panel a été l’occasion d’échanges sur la réalité universitaire et sur les moyens à prendre pour déjouer les freins liés aux choix d’études et de carrière. Il a entre autres été question des croyances qui influencent la place des femmes en sciences de même que de la représentativité des communautés gaies et lesbiennes, des minorités visibles, des communautés multiculturelles et des personnes en situation de handicap.
Lors du second panel, c’est le monde du travail et les impacts des biais inconscients qui limitent les opportunités, alors que nous sommes confrontés à une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie du Québec, qui ont été débattus. Les discussions entre les invités, M. Olivier Beaulieu, de Kiewit, Mme Menelika Bekolo Mekomba, d’Hydro-Québec, et Mme Chloé Freslon, d’URelles, ont permis notamment d’explorer des pistes de solutions quant aux actions que les organisations peuvent mettre en place pour minimiser l’impact des biais sur leurs décisions d’affaires. De plus, les principes féminins de gestion, considérés inclusifs, soutenants et collaboratifs, ont été mis de l’avant comme solutions à explorer pour soutenir l’avenir du marché du travail.
Il est reconnu et documenté que les comités de sélection ont naturellement tendance à choisir des candidates ou des candidats qui leur ressemblent plutôt que d’être séduits par la différence. D’ailleurs, il est courant de voir des lettres de recommandation qui emploient un vocabulaire différent pour décrire les forces des hommes et des femmes. Certaines personnes trouveront plus « naturel » de confier les aspects communicationnels d’un projet à une femme alors qu’elles confieront plus volontiers le leadership technique aux hommes, ou attendront d’un patron qu’il soit rigoureux et sûr de lui, mais d’une dirigeante qu’elle soit plutôt empathique et collaborative. « Il s’agit de trop nombreux et malheureux exemples de ce qui se fait encore de nos jours dans le milieu du travail! », soulève M. Ouali. « Ceci démontre d’autant plus la pertinence d’agir dès maintenant auprès des futurs dirigeants et gestionnaires pour éduquer et sensibiliser pour, ultimement, contrer les biais inconscients une fois sur le marché du travail. »
Reconnaître la richesse de la diversité
Polytechnique compte près de 30 % d’étudiantes parmi sa clientèle et l’établissement est devenu cet automne la première université canadienne à obtenir la Certification Parité décernée par l’organisme La Gouvernance au féminin. Polytechnique Montréal s’affiche ouvertement en faveur d’un changement de culture et s’engage à garantir l’égalité des chances pour toutes et tous.
« À Polytechnique Montréal, nous sommes convaincus que la diversité est une force… notre force », assure Philippe A. Tanguy, directeur général. « D’ailleurs, nous avons la chance de compter sur une communauté universitaire aux multiples origines et orientations; un milieu d’autant plus propice pour amener les futurs ingénieurs à réfléchir au potentiel de la diversité, au processus d’acceptation des différences et à l’inclusion. »
À propos de Polytechnique Montréal
Fondée en 1873, Polytechnique Montréal, université d’ingénierie, est l’une des plus importantes universités d’enseignement et de recherche en génie au Canada. Elle occupe le premier rang au Québec pour l’ampleur et l’intensité de ses activités de recherche en génie. Polytechnique Montréal est située sur le campus de l’Université de Montréal, le plus grand complexe universitaire francophone en Amérique. Avec plus de 50 000 diplômés, Polytechnique a formé 22 % des ingénieurs en exercice membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Elle propose plus de 120 programmes de formation. Polytechnique compte 280 professeurs et 9 000 étudiants. Son budget annuel global s’élève à 260 millions de dollars, incluant un budget de recherche de près de 100 millions de dollars.
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