« Opération ciel d'octobre » - Oronos Polytechnique teste trois fusées haute puissance du côté de Drummondville

Des tests expérimentaux de pointe
Oronos Polytechnique fait appel à presque tous les domaines de l'ingénierie. Ses membres se divisent en trois
départements : propulsion, avionique et aéronautique. « On est jeune, mais ce n'est pas une petite compétition de lance-pierre,
prévient Gabriel LaRoche-Johnston, 21 ans, étudiant en troisième année de génie mécanique et directeur général d'Oronos
Polytechnique. Un tel projet nécessite le développement de technologies de pointe dans le domaine de l'astronautique. »
Dire qu'Oronos Polytechnique connaît du succès dans l'établissement est un euphémisme. Comptant une quinzaine d'étudiants en génie au moment de sa mise sur pied en avril 2010, la société en compte déjà une cinquantaine aujourd'hui. « Ce n'est pas difficile de recruter parmi les étudiants de Poly. Il y en a pas mal qui rêvent de lancer des fusées depuis qu'ils savent marcher! D'ailleurs, tous les membres d'Oronos ont réellement l'ambition de mettre de vraies fusées-sondes en orbite dans l'espace avant d'avoir leur baccalauréat! », assure Gabriel.
Déjà de belles réalisations
Malgré son jeune âge, Oronos Polytechnique a déjà procédé à plusieurs lancements réussis : celui de son premier
prototype (TCMK-1) en mai 2010 et celui d'Everest, sa première fusée en matériau composite, en octobre 2010. Puis, elle a
récidivé en mai 2011 pour tester des composantes électroniques à bord d'Everest (devenue son cheval d'essai et surnommée Tintin
en raison de son damier rouge et blanc rappelant l'engin illustré dans « Objectif Lune »), avant de participer à l'édition 2011
de cette même compétition internationale, avec une nouvelle fusée, Hélios, laquelle a connu des difficultés fatales, son nez
s'étant détaché et son parachute principal étant resté coincé dans son réceptacle. Un superbe jouet atteignant quand même 0,9
Mach (environ 900 km/h)!
« Ce sont des choses qui arrivent quand on travaille dans l'expérimental, dit Gabriel avec philosophie, mais nous avons revu toute notre stratégie pour réduire les risques de ce genre de contre-performance l'an prochain, notamment en rejetant d'emblée tous les équipements et technologies ne répondant pas aux plus hauts critères de fiabilité. »
Les grands objectifs de ces lancements sont l'intégration de nouveaux étudiants à la société technique, la certification d'un nouveau lanceur auprès de l'Association Canadienne de Fuséologie (ACF), les fondateurs d'Oronos désirant étoffer l'équipe en vue d'assurer la relève, et bien sûr l'acquisition de données pour la construction en cours de Phobos et Deimos, les deux fusées qui prendront part à la compétition.
3 000 pieds en moins de cinq secondes!
Samedi, une nouvelle fusée, baptisée Phénix, décollera deux fois en vue de l'obtention de cette certification
indispensable. Le vol d'Everest et celui de Zénith (l'ancienne TCMK-1 entièrement rénovée), qui devraient atteindre chacune une
hauteur de 3 000 pieds en moins de cinq secondes, sont destinés à tester des technologies qui seront intégrées aux fusées
prenant part à la prochaine compétition.
Everest (la plus imposante avec 7 pieds de haut pour 10 kg) emportera à son bord de nouveaux capteurs inertiels lui permettant de déterminer sa position et sa trajectoire précises dans l'espace, un système de transmission de données relayant les données de vol à une base au sol et un système GPS permettant de la retrouver après l'atterrissage.
Équipée d'une caméra vidéo, Zénith décollera avec un moteur hybride, c'est-à-dire employant un combustible solide et un comburant liquide, en l'occurrence du HTPB (hydroxyl-terminated polymère de butadiène) et du protoxyde d'azote (N2O), un moteur plus simple et plus sécuritaire que ceux qu'on utilise aujourd'hui dans l'industrie, mais pas encore assez puissant en l'état actuel des connaissances. Oronos Polytechnique travaille d'ailleurs depuis quelque temps à la fabrication de son propre moteur hybride.
Ce beau projet est emblématique du leadership de l'École Polytechnique de Montréal en matière de génie aérospatial dans la mesure où l'institution est depuis 2009 la seule au Québec à offrir un programme de baccalauréat dans ce domaine.
À propos de l'École Polytechnique de Montréal
Fondée en 1873, l'École Polytechnique de Montréal est l'un des plus importants établissements d'enseignement et
de recherche en génie au Canada. Elle occupe le premier rang au Québec pour le nombre de ses étudiants et l'ampleur de ses
activités de recherche. Avec plus de 37 000 diplômés, Polytechnique a formé 25 % des membres actuels de l'Ordre des ingénieurs
du Québec. L'École donne son enseignement dans 16 spécialités du génie. Elle compte 241 professeurs et plus de 6 900 étudiants.
Son budget annuel de fonctionnement s'élève à plus de 200 millions de dollars, dont un budget de recherche de 72 millions de
dollars.
Site internet d'Oronos : www.oronospolytechnique.com/
- 30 -
Source :
Chantal Cantin
École Polytechnique de Montréal
Renseignements :
Andrée Peltier
Relations publiques Andrée Peltier
514.846.0003