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Les systèmes de récupération d’énergie utilisés dans les hôpitaux pour préchauffer l’eau chaude favorisent la prolifération de la Legionella pneumophila

Une nouvelle étude semble indiquer que certaines initiatives en matière d’économies d’énergie dans les établissements de santé pourraient mettre en danger la santé des patients.

22 septembre 2016

NEW YORK et MONTRÉAL – Selon une nouvelle étude dirigée par la professeure Michèle Prévost de Polytechnique Montréal et publiée le 20 septembre dans Infection Control & Hospital Epidemiology (ICHE), la revue de la Society for Healthcare Epidemiology of America (SHEA), les échangeurs thermiques installés dans un hôpital dans le but d’économiser de l’énergie ont favorisé la prolifération de la Legionella pneumophila (Lp) dans son système d’approvisionnement en eau chaude. Les conclusions de cette étude appellent donc les établissements de santé à examiner le fonctionnement et l’entretien des dispositifs de récupération d’énergie installés dans leur système de distribution d’eau dans le but d’empêcher la prolifération de la légionelle et ainsi de réduire le risque d’infection au minimum. La légionelle est une bactérie qui peut causer des infections respiratoires graves, comme la légionellose, chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

« Nous avons été étonnés de voir l’étendue de la contamination dans les échangeurs de chaleur », a indiqué Michèle Prévost, Ph. D., de Polytechnique Montréal, chercheure principale dans cette étude. « Puisque ces dispositifs peuvent agir en tant qu’incubateurs pour les pathogènes présents dans les systèmes d’eau chaude, leur fonctionnement ainsi que leur entretien doivent être revus afin de minimiser ces risques et de prévenir de futures éclosions. »

Après l’apparition de deux cas d’infections nosocomiales à Legionella au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, les investigations ont montré que le système d’approvisionnement en eau chaude était la source de la contamination. Durant l’étude environnementale, 27 des 34 échantillons d’eau prélevés à divers robinets démontraient la présence de fortes concentrations de légionelle (88 % des robinets dans une aile du centre hospitalier et 56 % des robinets dans l’autre aile). Le même constat a été fait dans 7 des 8 échantillons prélevés directement dans l’un des échangeurs de chaleur. Les chercheurs ont déterminé que l’échangeur de chaleur nouvellement installé, qui était utilisé pour préchauffer l’eau chaude, agissait en tant que réservoir de la source de L. pneumophila retrouvée chez les patients et qu’il a ainsi contribué à la contamination généralisée du système qui a mené aux deux cas d’infections.

Le maintien de températures élevées et une circulation continue dans le système d’eau chaude peuvent aider à limiter la prolifération et la persistance de la Legionella en réduisant la stagnation et la formation d’un biofilm. Toutefois, plusieurs hôpitaux subissent maintenant de plus en plus de pressions pour installer des dispositifs de conservation de l’eau et de l’énergie afin de satisfaire aux normes élevées d’efficacité environnementale, comme la certification LEED.

En raison de ces conclusions, les chercheurs suggèrent que les dispositifs de récupération d’énergie que l’on prévoit installer dans les systèmes d’eau chaude soient soumis à une évaluation des risques d’infection avant leur installation, et ce, afin d’éviter les conséquences néfastes et indésirables qu’ils pourraient provoquer. Les chercheurs font également remarquer que les exploitants de systèmes d’eau chaude ne doivent pas se fier au passage de l’eau dans le chauffe-eau pour éliminer les bactéries Lp qui auraient pu s’y développer, puisqu’une brève exposition à de plus hautes températures est insuffisante pour inactiver certaines souches de Lp pouvant résister à des températures élevées.

Après avoir pris connaissance des résultats de cette étude, le centre hospitalier a décidé de cesser d’utiliser les échangeurs thermiques. Pour cet établissement de santé, les économies mensuelles d’énergie atteignaient de 700 à 1 700 $, comparativement aux 34 000 $ que coûte l’hospitalisation d’un patient atteint de légionellose. Par ailleurs, le Dr Louis Valiquette, chef du Service de microbiologie et d’infectiologie du centre hospitalier, conclut que « Aucune économie d’eau ou d’énergie n’est plus importante qu’une vie. »

Références

Bédard, E., Lévesque, S., Martin, P., Pinsonneault, L., Paranjape, K., Lalancette,C.,… Prévost, M. (2016). Energy Conservation and the Promotion of Legionella pneumophila Growth: The Probable Role of Heat Exchangers in a Nosocomial Outbreak. Infection Control & Hospital Epidemiology, (sous presse). doi:10.1017/ice.2016.205.

Communiqué original diffusé en anglais par la Society for Healthcare Epidemiology of America (SHEA)

 

Au sujet de la revue ICHE

Publiée grâce à un partenariat entre la Society for Healthcare Epidemiology of America et Cambridge University Press, la revue Infection Control & Hospital Epidemiology propose des articles scientifiques originaux soumis à un processus d’évaluation par des pairs destinés à toute personne impliquée dans le programme d’épidémiologie ou de lutte contre les infections d’un hôpital ou d’un établissement de santé. Selon les plus récents Web of Knowledge Journal Citation Reports, publiés par Thomson Reuters, la revue ICHE se classe au 13e rang parmi 158 revues dans son domaine.

SHEA est une société professionnelle représentant des médecins et d’autres professionnels de la santé du monde entier qui possèdent une expertise en matière d’épidémiologie des infections nosocomiales, de prévention des infections et de gestion de l’utilisation des agents antimicrobiens et qui s’y intéressent de près . La mission de la SHEA est de prévenir et de contrôler les infections nosocomiales, d’améliorer l’utilisation des antibiotiques dans les établissements de santé et de faire progresser le domaine de l’épidémiologie des infections nosocomiales. La SHEA améliore les soins aux patients ainsi que la sécurité des travailleurs de la santé dans tous les types d’établissements de santé au moyen biais d’importantes contributions dans le domaine de l’épidémiologie des infections nosocomiales et d’une meilleure l’utilisation des antibiotiques. La société, chef de file dans ce domaine, promeut la science et la recherche, milite pour des politiques efficaces, offre de la formation et des programmes d’information de grande qualité et élabore des directives et des conseils pratiques appropriés. Visitez la SHEA en ligne sur les plateformes suivantes : 

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À propos de Polytechnique Montréal

Fondée en 1873, Polytechnique Montréal est l’un des plus importants établissements d’enseignement et de recherche en génie au Canada. Polytechnique occupe le premier rang au Québec pour le nombre de ses étudiants et l’ampleur de ses activités de recherche. Avec plus de 45 757 diplômés, Polytechnique Montréal a formé près du quart des membres actuels de l’Ordre des ingénieurs du Québec. L’institution offre plus de 120 programmes. Polytechnique compte 250 professeurs et plus de 8 200 étudiants. Son budget annuel de fonctionnement s’élève à plus de 210 millions de dollars, dont un budget de recherche de plus de 71 millions de dollars.

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