L'École Polytechnique de Montréal inaugure le premier baccalauréat canadien en génie biomédical

Un baccalauréat qui a la cote auprès des étudiantes
Lancée à l'automne 2008, cette formation
multidisciplinaire axée sur les sciences de la vie amène plusieurs étudiantes à s'intéresser aux carrières en génie.
Contingenté, le programme accueille présentement 41 étudiants : 26 jeunes femmes et 15 jeunes hommes, soit 63 % d'inscriptions
féminines. En comparaison, les femmes comptent actuellement pour 11,8 % des membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec.
Soulignons que le nouveau baccalauréat attire des étudiants de haut calibre puisque leur cote R moyenne (cote de rendement au
collégial) est de 32,8.
Qu'en disent les premiers étudiants?
"Faire partie de la première cohorte canadienne à suivre un tel programme est très excitant", affirme Alexe
Boudreau-Pinsonneault, une jeune étudiante qui souhaite d'ici quelques années contribuer à la qualité de vie des gens et au
bien-être de la société. "C'est une spécialité très humaine et l'innovation en génie biomédical ouvre des possibilités
exaltantes", abonde William Sanger, un jeune homme passionné qui se dirige vers une carrière en recherche. "Le baccalauréat est
exigeant, mais les cours sont variés et stimulants. Les projets intégrateurs sont un plus dans notre formation. Dès la première
année, nous avons été confrontés à des problèmes réels d'ingénierie et nous avons dû apprendre à travailler en équipe. Un peu à
l'image de pionniers, nous avons la chance d'être initiés à une discipline en émergence qui amène un déferlement d'idées
novatrices", ajoute William.
Le rôle de l'ingénieur biomédical
Ce qui distingue l'ingénieur biomédical d'un ingénieur de formation
classique, c'est qu'il est capable d'analyser un problème à la fois du point de vue de l'ingénieur et de celui du professionnel
de la santé. L'ingénieur biomédical travaille en collaboration avec des professionnels d'autres disciplines : médecins,
biologistes, thérapeutes, administrateurs.
Le nouveau programme de baccalauréat permettra aux étudiants d'acquérir de solides connaissances en biochimie, en biologie cellulaire et moléculaire, en physiologie, en mathématiques, en physique, en chimie, en informatique et en génie. Outre des cours, la structure du programme prévoit des projets intégrateurs ainsi qu'un stage de 4 mois obligatoire.
Où travailleront les ingénieurs biomédicaux formés à Polytechnique Multidisciplinaire, le baccalauréat préparera les étudiants à relever des défis dans les entreprises vouées au développement d'équipements biomédicaux, celles du secteur pharmaceutique et des sciences de la vie, les hôpitaux, les firmes de génie conseil, les centres de recherche d'hôpitaux universitaires, les agences gouvernementales et les universités. La formation les préparera également à poursuivre des études supérieures en génie biomédical ou dans des disciplines connexes telles que la médecine.
"Cette profession est relativement jeune et méconnue, et le secteur industriel québécois est encore en émergence. Au Québec, on compte actuellement 350 PME spécialisées dans les technologies de la santé. Il s'agit d'une industrie encore modeste, mais les exportations enregistrent une croissance de 22 % par an", affirme le Pr Pierre Savard, responsable du nouveau programme de baccalauréat.
"Avec ses projets de construction de deux nouveaux centres hospitaliers universitaires, la région du Grand Montréal représente un pôle de croissance remarquable pour l'industrie des sciences de la vie, et les diplômés de l'Ecole Polytechnique de Montréal sont appelés à y jouer un rôle de premier plan", ajoute Christophe Guy, directeur général de Polytechnique.
Polytechnique, une référence dans la formation en génie biomédical
L'Ecole Polytechnique, qui compte
une vingtaine de professeurs de grande réputation dans ce domaine (dont 7 chaires de recherche du Canada et 2 chaires
industrielles du CRSNG), est une pionnière pour ce qui est de la formation en génie biomédical : elle offre, en effet, des
programmes de maîtrise depuis 1972 et des programmes de doctorat depuis 1980, conjointement avec l'Université de Montréal.
"Certains de nos chercheurs ou de nos diplômés ont participé à la création de nouvelles entreprises québécoises qui se
consacrent à la mise au point d'outils de diagnostic et de traitement novateurs. Pensons notamment à Biorthex (implants
orthopédiques), Biosyntech (régénération du cartilage), Orthosoft (chirurgie assistée par ordinateur), Tomovision (imagerie
médicale), Y3D (analyse du mouvement), Cryocath (arythmies
cardiaques), pour ne nommer que celles-là", indique Pierre Savard.
Soulignons que depuis 2000, Polytechnique a reçu des subventions totalisant plus de 63 M$ pour la création d'infrastructures de recherche et de laboratoires destinés au développement de nouvelles applications biomédicales.
Un peu d'histoire...
Apparue il y a plus d'un siècle avec l'utilisation des rayons X et de
l'électrocardiographie, la pratique du génie biomédical a pris son véritable essor à partir des années 1960 avec la mise au
point du transistor et de l'ordinateur, qui ont rendu possible des applications telles que le pacemaker, la tomodensitométrie
et l'imagerie par résonance magnétique.
De nos jours, le génie biomédical rassemble de nombreuses spécialités, du génie tissulaire au génie orthopédique en passant par la bio-instrumentation. Avec le vieillissement de la population et le besoin constant d'accroître l'efficacité des systèmes de santé par l'innovation technologique, la pratique du génie biomédical connaît une évolution accélérée. Qu'il s'agisse de réparer des cartilages, de permettre aux aveugles de voir, de contrôler la croissance des os pour corriger des malformations ou de cibler avec une précision nanométrique la livraison de médicaments dans le corps, les chercheurs et les ingénieurs biomédicaux posent aujourd'hui les jalons d'une nouvelle médecine plus performante et moins invasive.
Les premiers diplômés du baccalauréat en génie biomédical formés à Polytechnique atteindront le marché du travail en 2012.
À propos de l'Ecole Polytechnique de Montréal
Fondée en 1873, l'Ecole Polytechnique de Montréal
est l'un des plus importants établissements d'enseignement et de recherche en génie au Canada et elle occupe le premier rang au
Québec par le nombre de ses étudiants et l'ampleur de ses activités de recherche. Polytechnique donne son enseignement dans 12
spécialités de l'ingénierie et réalise près du quart de la recherche universitaire en ingénierie au Québec. L'Ecole compte 230
professeurs et près de 6 000 étudiants. A son budget annuel de fonctionnement de 85 millions de dollars s'ajoute un fonds
d'opération et d'infrastructure de recherche de 68 millions de dollars, incluant des subventions et contrats de 38 millions de
dollars.
Une photo de la première cohorte d'étudiants en compagnie de la ministre
Courchesne ainsi qu'une photo des deux étudiants cités dans le communiqué sont disponibles sur demande.
Renseignements :
Annie Touchette,
Service des communications et du recrutement
514 340-4711, poste 4415
514 231-8133
annie.touchette@polymtl.ca