
Transition énergétique : créer des marchés d'échange d'énergie durable pour les parcs industriels
Léo Lamy-Laliberté a poursuivi l’intégralité de ses études à Polytechnique, se spécialisant en génie industriel avec une orientation vers le développement durable. Son projet de recherche avec un parc industriel au Québec l’a conduit à une opportunité entrepreneuriale d’envergure dans le domaine de la transition énergétique visant à décarboner les grandes industries de manière économiquement viable.
Envisager le problème de la transition énergétique sous plusieurs angles
Léo s’intéresse de près à la transition énergétique dont la complexité est sous-estimée, il précise : « la transition énergétique étant un problème multisectoriel, il me semblait important d’avoir plusieurs points de vue, pas juste celui d’ingénieur. ». Pendant ses études, il a élargi son champ de compétences en explorant le monde de la finance, notamment en dirigeant le comité PolyFinances. Cette expérience lui a permis de mieux comprendre l’impact financier dans les projets d’envergure « la finance joue un rôle important et concret dans la transition énergétique, il faut absolument considérer cet aspect pour intégrer les grandes industries dans l’équation ».
La symbiose énergétique comme solution
La symbiose énergétique ou écologie industrielle vise à promouvoir la durabilité et l’efficacité dans les opérations industrielles en favorisant la collaboration et la réutilisation des ressources. Cette approche est au cœur du travail de recherche de Léo, considérant que les entreprises du secteur industriel représentent environ 30 % des émissions de GES du Québec. Il explique : « Les grandes industries ont des rejets de chaleur qu’elles ne valorisent pas, si on est capable de la capter et de la mutualiser avec d’autres entreprises on pourra diminuer la consommation en énergie du secteur et diminuer l’empreinte carbone de ces sociétés. »
C’est en partenariat avec un parc industriel qu’il a pu, avec le Professeur Jean-Marc Frayret, expert en simulation et écologie industrielle et Normand Mousseau, directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier, arriver à des résultats très encourageants (encore confidentiels) tant du point de vue environnemental qu’économique, « on était tous très enthousiastes par les résultats, je ne voulais pas que ce soit juste un article publié, j’ai décidé de me lancer et d’implanter les solutions ». C’est ainsi qu’il a pris le chemin de l’entrepreneuriat en fondant Local Energy Solutions pour lui permettre d’aller plus loin dans la concrétisation de ce projet.
Créer un marché d’échange innovant entre industries
Les solutions existantes pour capter l’énergie rejetée sont individuelles (ex. : pompes à chaleur) et ne permettent pas de partager ces ressources. La proposition de Local Energy consiste à connecter les industries ensemble pour instaurer un système d’échange d’énergie. Cela suppose un gros travail en infrastructure, la création de pipelines notamment et de batteries. En plus du volet infrastructure qui sera géré par les industries, Local Energy prendra en charge la création et la gestion du réseau pour garantir sa fonctionnalité et sa viabilité économique. Il ajoute : « On apporte une valeur ajoutée dans la mutualisation de l’énergie en permettant aux entreprises de vendre ou d'acheter automatiquement à leurs voisines ».
Léo et son équipe ont présenté leur projet en Europe, suscitant un vif intérêt parmi des chercheurs du monde entier. Des parcs industriels à l’île Maurice et au Danemark ont également manifesté leur intérêt pour cette initiative innovante. Il mentionne : « je veux avoir un véritable impact, l’ingénierie me permet de participer à de grands projets de sociétés, aujourd’hui je suis fier de l’opportunité pour un impact encore plus grand. »
Local Energy Solutions est un projet énergétique rassembleur. Le chemin est encore long, si vous souhaitez y prendre part, ou discuter avec Léo de transition énergétique n’hésitez pas à le contacter.