Ordre de la rose blanche

2024

Plus haut que le ciel

Enfant, Makenna Kuzyk rêvait d’être parmi les étoiles, que ce soit en chantant sur Broadway ou en devenant astronaute. « Mes parents m’encouragaient, ils m’ont toujours dit qu’en travaillant très fort, tout était possible. Pour eux, “sky isn’t the limit” », lance en souriant la lauréate de l’Ordre de la rose blanche de 2024, bachelière en génie mécanique de l’Université d’Alberta.

Brillante et allumée, la jeune femme de 23 ans s’apprête maintenant à réaliser l’un de ses rêves, en plus de briser un plafond de verre: elle est la première femme — et la deuxième civile — à être acceptée à la maîtrise à l’International Test Pilots School en génie des essais en vol. Son but? Mener des recherches sur les impacts de la microgravité.

Loin de se reposer sur ses lauriers, Makenna Kuzyk, qui a un parcours académique cinq étoiles, est aussi investie d’une autre mission: faire briller les autres. «En étudiant à cette école, j’espère contribuer à accroître la visibilité des femmes dans l’aérospatiale pour les encourager à postuler dans ce programme», soutient l’étudiante, qui vient de remporter la bourse internationale Brooke Owens, dédiée aux femmes de l'industrie.

Ce n’est pas d’hier que Makenna Kuzyk a pris conscience de la sous-représentation féminine dans certains domaines. N'ayant jamais eu peur, à l’adolescence, d'être LA seule fille parmi les gars à jouer au basketball ou de persévérer jusqu'à devenir ceinture bleue de Jiu-Jitsu brésilien, une discipline très masculine, la jeune sportive a vite compris qu'elle pouvait en inspirer plus d’une.

À l’université, le fait d’être la seule femme dans son cours d’aérodynamique la convainc de fonder Mission SpaceWalker, un club étudiant axé sur l'avancement de la recherche spatiale… 100% féminin. «Je voulais que les étudiantes sachent que leur rêve d’aller dans l’espace ne devait pas rester un simple rêve, qu’il pouvait devenir réalité», a dit celle qui est aujourd’hui mentor pour Zenith Pathways, une bourse visant à offrir aux étudiants une expérience de stage au sein de l’industrie aérospatiale canadienne dont elle a bénéficié il y a deux ans.

Pour cette leader-née, Mission SpaceWalker est en quelque sorte la rampe de lancement qui lui a permis, grâce aux multiples réalisations technologiques de son équipe, de se propulser dans le monde de l’Espace. Elle s’est même rendue jusqu’aux Nations Unies, où elle a contribué à la réflexion pour attirer plus de femmes — à peine 11% d’entre elles sont astronautes — dans ce milieu d’hommes.

Les yeux constamment rivés au ciel, Makenna Kuzyk garde néanmoins les deux pieds sur terre, en s’inspirant des valeurs de résilience de sa mère ayant immigré du Vietnam — la femme «la plus forte» qu’elle connaisse. « Quand quelque chose est difficile, je dis toujours que c’est mon “entraînement d’astronaute”! »

Ses passe-temps favoris? Faire de la musique — l’une de ses chansons a été écoutée plus de 1,5 million de fois sur Spotify — et… voler! « Je ne sais pas si on peut appeler ça un passe-temps parce que c’est aussi pour ma carrière, mais je suis en train de faire ma licence de pilote et j’adore ça! » Donnez-lui des ailes et elle vous décrochera la lune.

 

Makenna Kuzyk

Crédit : Annie Diotte