Willow Dew, récipiendaire de la bourse de l'ordre de la rose blanche 2021
UNE FEMME DE TÊTE AU GRAND CŒUR
Certains louent ses capacités intellectuelles et sa moyenne académique parfaite, d’autres son leadership affirmé et son implication sociale exceptionnelle. Quand on lui demande de se décrire, Willow Dew, récipiendaire 2021 de l’Ordre de la rose blanche, se présente beaucoup plus humblement. « Je suis une personne curieuse qui aime apprendre », dit-elle, simplement.
Dès son plus jeune âge, elle montrait déjà cette grande soif de connaître. « C’est dans mes gênes, mais ça vient aussi de la façon dont mes parents m’ont élevée », reconnaît l’étudiante qui vient de terminer un baccalauréat en génie chimique à l’Université de l’Alberta. Alors qu’elle était toute petite, ses parents tentaient de la divertir lors des longs trajets en voiture dans son Alberta natale en nommant chacune des rivières qu’ils croisaient. « Je connais beaucoup de rivières même si je n’y suis jamais allée », raconte-t-elle, en riant.
C’est aussi dans cette province de l’Ouest canadien, reconnue pour ses énergies fossiles, que l’étudiante en génie acquiert ses premières expériences techniques dans cette industrie. Elle y développe une solide compréhension des systèmes énergétiques, mais surtout, elle raffermit ses convictions : l’avenir est aux énergies renouvelables. « On sait tous que nos moyens de produire de l’énergie ne sont pas durables », soutient l’étudiante de 23 ans, qui a remporté une dizaine de prix et bourses pour son excellence académique. Souhaitant faire une différence dans la lutte aux changements climatiques, elle est actuellement inscrite à une maîtrise conjointe dans trois universités européennes pour étudier les bioproduits et les bioprocédés qui privilégient l’emploi des matières premières renouvelables dans la production des produits chimiques.
Durant son baccalauréat, sa passion pour la chimie verte s’est particulièrement révélée grâce à ÉcoCar, un groupe d’étudiants et d’étudiantes qui développent des véhicules à pile à combustible à hydrogène zéro émission. Fille d’équipe, Willow Dew en devient même la cheffe et parvient à propulser ses collaborateurs au fil d’arrivée. En 2020, l’un de leurs véhicules leur vaut la première place dans les Amériques, et la deuxième place dans le monde à une compétition internationale d’efficacité énergétique virtuelle qui est normalement organisée annuellement en Californie.
Mais l’une de ses grandes fiertés au sein d’ÉcoCar, confie-t-elle, est d’avoir réussi à y augmenter la participation des femmes; d’une poignée d’étudiantes sur environ 60 membres, l’équipe a réussi à atteindre la parité, un exploit considérant la moyenne nationale de seulement 22 % d’étudiantes en génie. « Il faut que plus de 50 % de la population participe à la réflexion sur les changements climatiques. Les femmes doivent pouvoir en faire partie », dit-elle.
Que ce soit par des activités de mentorat pour encourager les femmes à embrasser le domaine des STIM ou des cours de danse ou de violoncelle qu’elle a donnés bénévolement à des enfants dans le besoin, Willow Dew trouve sa force dans l’engagement social et a toujours eu à cœur de redonner au suivant. « Je ne pense pas que je serais celle que je suis aujourd’hui sans ces personnes inspirantes qui m’ont montré la voie », dit celle qui confie avoir eu plusieurs modèles dont sa mère, également ingénieure en chimie. « Si je peux être cette personne pour quelqu’un, j’aurai réussi. »

Photo : Denis Bernier