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Panasonic World Solar Challenge : l'équipe d'Esteban IV raconte son périple à travers le désert australien
Il s'agit de Robin Dubé, porte-parole officiel du groupe, Jean-François Désilets, Manuel Gonzalez-Gaete, Amar El-Tarazi, Yannick Sigmen et Loïc Moquin-Léger, le directeur du projet. Les quatre absents, Éric Allard, Bruno Croteau-Labouly, David Ménard et Hugo Provencher ont décidé de prolonger quelque peu leur séjour en Australie ou sont retournés terminer leur stage à l'étranger.
Une première pour Esteban
La trentaine d'étudiants de 19 à 26 ans que compte la société technique
Esteban a mis deux ans pour concevoir et construire, et ce en marge de leurs études de génie pourtant déjà très exigeantes, le
prototype Esteban IV, le quatrième « fils du soleil », à la fois plus fiable, plus léger et plus puissant que ses
prédécesseurs, capable d'atteindre 110 km/h en utilisant pas plus d'énergie qu'un séchoir à cheveux.
Le Panasonic World Solar Challenge, qui a fêté ses 20 ans cette année, est une course bisannuelle de véhicules solaires se déroulant sur une distance de 3 000 km entre Darwin, au nord, et Adelaïde, au sud, pour promouvoir et célébrer les moyens de transport non polluants. Sans conteste la plus prestigieuse compétition internationale de voitures solaires et l'une des plus grandes aventures scientifiques de notre époque, le Challenge australien permet à des étudiants de se distinguer dans les domaines de l'ingénierie, de la physique, de l'électrochimie et des mathématiques pour concevoir et construire un véhicule capable de relever le défi en jouant sur les quatre variables que sont la vitesse, l'autonomie, la gestion de l'énergie et la planification stratégique. L'épreuve réunit une quarantaine de prototypes provenant d'entreprises et d'universités du monde entier. Esteban IV est la seule équipe québécoise parmi les quatre équipes canadiennes à y avoir participé.
« C'est la première fois qu'un de nos prototypes passe avec succès l'étape des tests et des qualifications, souligne Loïc Moquin-Léger. En plus, les juges nous ont félicités pour la sécurité et la qualité du montage de la batterie, et aussi pour la performance de notre moteur, parce qu'il présentait la résistance interne la plus basse. Ensuite, pendant les qualifications sur circuit fermé, nous avons pris la 16e place parmi les 38 participants inscrits dans les deux catégories représentées, c'est-à-dire Adventure, la nôtre, et Challenge. »
Une course à obstacles
L'équipe d'Esteban IV est arrivée 14e sur 19 concurrents dans la catégorie Adventure et c'est tout un exploit, surtout compte
tenu de leurs mésaventures en début de compétition. « On a eu beaucoup de problèmes au début. Pour commencer, le véhicule est
arrivé avec quatre jours de retard, après un voyage de presque deux mois sur un cargo. C'était d'autant plus stressant qu'on
avait prévu de retravailler sur le circuit électrique des panneaux solaires et qu'on savait que c'était indispensable. Ensuite,
on a dû démonter, réduire et reconstruire la boîte d'expédition pour la mettre à la dimension de la plateforme que nous avons
pu trouver sur place. Le résultat a été positif, parce qu'on s'est fabriqué une remorque particulièrement efficace avec quatre
battants ouvrables, mais on aurait quand même pu se passer de ce problème-là », confie Robin Dubé.
Ce n'était pourtant que le début des réjouissances! « Après seulement 500 mètres dans les rues de Darwin, Esteban IV s'est immobilisé. On a grillé un fusible. Après la réparation, on s'est rendu compte que le système de télémétrie fournissant tous les renseignements essentiels (vitesse, charge de la batterie, consommation, etc.) ne fonctionnait pas. On a dû faire un autre arrêt, puis réduire sensiblement la vitesse en voyant le niveau d'énergie, ce qui nous a fait rater l'arrivée à la première étape dans les temps. La deuxième journée, on a eu une crevaison et on a dû remplacer un embout de bielle. C'est le moment où il y a eu le plus de tension entre nous quant à la stratégie à adopter compte tenu du retard accumulé. Après, on peut dire que ça s'est super bien passé », se souvient Robin.
À la troisième étape, Esteban IV était bon dernier, mais par la suite il a réussi à remonter et dépasser cinq équipes Challenge et quatre équipes Adventure. « Dans les derniers jours, on était vraiment au point, affirme Robin. La veille de l'arrivée, on a fait 300 km en pleine tempête de sable, on ne recevait plus que 250 watts de puissance, alors que le potentiel est de 1 850 watts! Malheureusement pour nous, le temps était tellement mauvais que la dernière section de la course a été annulée. Si seulement elle avait pu durer quelques jours de plus! »
Une aventure riche d'enseignements
Les jeunes gens ont aussi parlé de leurs moments de détente, de
leurs nuits passées à la belle étoile dans le désert, de leurs échanges avec leurs concurrents internationaux et de toutes les
leçons personnelles qu'ils ont tirées de cette expérience unique, sans oublier de rendre hommage à leur capitaine, Loïc,
l'instigateur du projet et le véritable moteur d'Esteban, à les en croire.
Plus une récompense de l'AQME!
En plus de cette place honorable dans une compétition internationale de
ce calibre, l'équipe d'Esteban IV a aussi obtenu quelques jours avant son retour un prix Énergia, dans la catégorie « projet
étudiant », décerné par l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie (AQME).
M. Christophe Guy, directeur général de Polytechnique,
remet le prix Énergia à Loïc Moquin-Léger, directeur d'Esteban IV
À noter que plusieurs membres de l'équipe Esteban IV seront présents lors de la Journée portes ouvertes de l'École Polytechnique le dimanche 18 novembre de 10 h à 16 h.
Pour en savoir plus :
Site Web du Panasonic World Solar Challenge : http://www.wsc.org.au/
Site Web de l'équipe Esteban : http://www.polymtl.ca/esteban/