Le mémoire propose aussi des changements audacieux dans la formation de la relève dans le secteur de l'ingénierie, recommande un accroissement des investissements consacrés à la recherche dans le domaine de l'énergie et la mise en place de mécanismes permettant au grand public de participer aux débats touchant les enjeux énergétiques.

Les recommandations ont été formulées par des ingénieurs de l'Institut de l'énergie Trottier (IET) de Polytechnique Montréal et du Trottier Institute for Sustainability in Engineering and Design (TISED) de l'Université McGill. La déclaration commune « Vers un Québec autonome et 100 % énergie propre » est le plus récent d'une série de projets de collaboration entre ces deux instituts.

Le document, comptant 16 pages, se veut une réponse à la consultation publique lancée cet automne dans toutes les régions du Québec par la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, sur les enjeux énergétiques.

Une des recommandations principales du TISED et de l'IET est de demander au gouvernement du Québec de reformuler les objectifs de la future politique énergétique afin de mettre en relief les buts à atteindre plutôt que les moyens pour y arriver. Les deux instituts sont d'avis que cette « reformulation » contribuerait à assurer l'avenir à long terme de la politique et « rendrait son application moins dépendante des choix politiques du gouvernement en place ».

Bien que les stratégies énergétiques récemment exposées dans le cadre de la Commission sur les enjeux énergétiques soient encourageantes, l'IET et le TISED considèrent qu'elles sont insuffisantes pour atteindre les objectifs à long terme du gouvernement.

Les deux instituts proposent donc trois stratégies additionnelles :

• fournir aux Québécois divers outils pour qu'ils puissent faire des choix éclairés en matière d'énergie;
• développer une expertise québécoise qui assurera l'atteinte des objectifs de la politique;
• financer la recherche pluridisciplinaire de pointe dans le secteur des énergies propres et du développement durable.

Selon le mémoire des instituts, la compréhension du grand public et les choix politiques sont intimement liés. Des outils doivent donc être créés pour faire en sorte que le grand public ait accès aux mêmes connaissances factuelles en matière d'énergie que celles dont disposent les politiciens pour élaborer les politiques.

Une initiative permettant d'endosser ce rôle serait la création d'un centre de l'énergie, sous la forme d'un espace muséal (réel ou virtuel) en constante évolution, regroupant les connaissances scientifiques actuelles sur les domaines des énergies renouvelables et non renouvelables. Selon l'IET et le TISED, le centre donnerait une base de connaissances vulgarisées par le biais d'activités ludiques pour capter le public adulte, mais aussi le public plus jeune.

Rappelons que l'Institut de l'énergie Trottier se donne pour mission de « promouvoir la recherche de solutions qui permettront d'assurer l'avenir énergétique du Québec, du Canada et de la planète. » Sa particularité est de reposer sur une approche systémique et globale mettant dans la balance les dimensions techniques, sociales et économiques des enjeux énergétiques. L'Institut de l'énergie Trottier a été créé en mai dernier grâce au don exceptionnel de 10 M$ de la Fondation familiale Trottier dans le cadre de la grande campagne de financement Campus Montréal.

Voir aussi :

Mémoire « Vers un Québec autonome et 100 % énergie propre » - TISED-IET – Octobre 2013
Site web de l'Institut de l'énergie Trottier (IET)
Processus de consultation