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L'École Polytechnique de Montréal fait l'acquisition d'une soufflerie subsonique qui permettra aux chercheurs de comprendre et de mieux contrôler les interactions entre les fluides et les structures

31 octobre 2007 - Source : NOUVELLES
L'École Polytechnique de Montréal a inauguré aujourd'hui un tout nouvel appareil scientifique qu'elle vient d'acquérir grâce à l'appui de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) et du gouvernement du Québec : une soufflerie subsonique, qui permettra aux chercheurs de mieux comprendre les interactions qui existent entre les fluides et différentes structures.

Comment contrôler les écoulements d'air autour des ailes d'avion? Quelle forme donner aux pales des éoliennes pour augmenter la production d'énergie tout en diminuant le bruit? Comment atténuer les vibrations et réduire le bruit près des aéroports? Comment construire des câbles électriques qui résisteront mieux aux pressions du vent? Comment éviter les vibrations à l'intérieur des réacteurs nucléaires?

Voilà autant de questions qui intéressent le professeur Njuki W. Mureithi et ses collègues du Département de génie mécanique qui font office de pionniers dans le domaine. En effet, la modélisation des écoulements demeure un grand défi sur le plan scientifique et peu d'équipes dans le monde ont développé une expertise aussi poussée que celle de Polytechnique en matière d'interactions fluides-structures.

« La soufflerie subsonique que nous venons d'acquérir permet de reproduire l'écoulement du vent à une vitesse de 300 km/heure. Nous sommes donc maintenant en mesure de valider dans des conditions s'approchant de la réalité tous les designs que nous concevons par ordinateur. Nos recherches pourront permettre de diminuer la vibration, l'usure et les dommages de certaines pièces clés au sein d'appareils de haute technologie », a expliqué M. Mureithi, professeur à l'École Polytechnique et titulaire adjoint de la Chaire industrielle CRSNG/EACL/BWC en interaction fluide-structure.

Au cours de l'inauguration, les professeurs Njuki Mureithi et Huu Duc Vo de l'École  Polytechnique ont testé devant les caméras une nouvelle technologie utilisant le plasma pour réduire la vibration d'un cylindre. Une avancée scientifique qui pourrait permettre d'améliorer le design des ailes, la stabilité des avions et la performance de leurs moteurs. Cette technologie prometteuse, encore à l'état de recherche dans seulement quelques institutions à travers le monde, suscite de plus en plus d'intérêt de la part de l'industrie aéronautique.

En plus des transferts technologiques dont bénéficiera l'industrie, la soufflerie subsonique que l'École Polytechnique vient d'obtenir permettra de mener une recherche fondamentale de fort calibre et de former une main-d'oeuvre hautement qualifiée. « À la maîtrise et au doctorat, quelque 14 étudiants s'intéressent actuellement à la dynamique des fluides et des structures. Et ce nombre est appelé à croître au cours des  prochaines années.  Une  relève  scientifique qui  viendra  soutenir l'innovation! », a mentionné M. Christophe Guy, directeur général de l'École Polytechnique de Montréal.

« La Fondation canadienne pour l'innovation est fière de contribuer à l'avancement du savoir et de rehausser la qualité de la recherche et de la formation dans les établissements de recherche partout au Canada », a expliqué le Dr Eliot Phillipson, président-directeur général de la FCI. « Notre contribution financière visant l'infrastructure inaugurée aujourd'hui correspond en tous points à notre mission ».

L'acquisition de cette infrastructure de pointe a été rendue possible grâce à la participation financière de la Fondation canadienne pour l'innovation et du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport qui injectent chacun une somme de 223 104 $. Le projet, qui représente un investissement total de plus de 860 000 $ compte également  sur l'appui de Dantec Dynamics inc., de ELD inc., de SKF Magnetic Bearings, et de l'École Polytechnique de Montréal.

Outre la soufflerie subsonique, le laboratoire de Polytechnique acquiert également une boucle diphasique de précision pour étudier les propriétés dynamiques et la stabilité des écoulements multiphasiques, un banc d'essai à palier magnétique pour l'étude de la dynamique des machines rotatives, ainsi qu'un système PIV (vélocimétrie par image de particules) à imagerie stéréoscopique  permettant la visualisation des écoulements.

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