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Financement fédéral de la recherche scientifique : un important renouveau pour le milieu universitaire
François Bertrand, directeur de la recherche, de l’innovation et des affaires internationales de Polytechnique Montréal, salue la vision du gouvernement canadien à l’égard des activités de recherche des universités par l’entremise du budget de 2018.
En vertu des mesures dévoilées par le ministre des Finances Bill Morneau, l’attention que le gouvernement fédéral accorde à la recherche dans son budget constitue un véritable vent de fraîcheur.
Unanimement, la communauté scientifique du Canada salue les appuis renouvelés et le soutien additionnel du gouvernement envers les travaux en recherche scientifique qui sont réalisés au pays : le U15 – Regroupement des universités de recherche du Canada affirme que « les importants investissements prévus revitaliseront la recherche scientifique canadienne »; l’Association francophone pour le savoir – Acfas « se réjouit que le financement public de la recherche soit au rendez-vous »; Universités Canada qualifie « d’historiques » les investissements du budget de 2018 dans l’avenir de la recherche au Canada.
Au nom de Polytechnique Montréal, un acteur de premier plan en recherche universitaire au Québec et au Canada, je me joins à leurs voix et me réjouis des orientations du gouvernement fédéral quant au soutien des initiatives vouées à l’avancement du génie et de la science.
Une recherche fondamentale, des infrastructures évoluées, une diversité accrue
En prévoyant consacrer 3,8 milliards de dollars en cinq ans, le gouvernement fédéral annonce le plus grand investissement dans le domaine de la recherche scientifique depuis plusieurs années. Cet appui financier considérable aura de nombreuses retombées positives pour Polytechnique Montréal et l’ensemble des établissements de recherche universitaire canadiens.
Notamment, le gouvernement canadien prévoit augmenter sur cinq ans les budgets du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) de 354,7 millions de dollars, ceux des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) de la même somme et ceux du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) de 215,5 millions. Durant la même période, 275 millions de dollars seront consacrés à un nouveau fonds de soutien à la recherche internationale, interdisciplinaire et demandant des résultats rapides, 108 millions par année seront alloués au Conseil national de recherches Canada (CNRC) et 231 millions seront dédiés au Fonds de soutien à la recherche pour le financement des coûts indirects.
Il est important de souligner que ces mesures auront un impact marquant sur les activités en recherche fondamentale des établissements universitaires. Comme je le soulignais récemment*, la recherche fondamentale, qui vise la production et la transmission de connaissances, est fondée sur l’exploration et la curiosité intellectuelle des chercheurs. Or, sans elle, il n’y aurait pas de percées majeures en recherche appliquée. En redonnant enfin un soutien important et récurrent à la recherche fondamentale, le gouvernement contribue ainsi à l’essor de la recherche appliquée, mais aussi à la croissance économique, à l’innovation et à la création d’emplois.
Soulignons aussi le financement additionnel de 210 millions sur cinq ans pour le Programme des chaires de recherche du Canada. Ce programme, établi en 2000, est crucial pour l’attrait et la rétention dans les établissements postsecondaires de chercheurs en début de carrière. Par cet appui financier, jusqu’à 250 Chaires de recherche du Canada pourraient être établies dans divers domaines, dont celui du génie. De la sorte, Polytechnique Montréal pourra accueillir des femmes et des hommes, issus d’ici ou d’ailleurs, qui contribueront à notre richesse collective par leurs travaux en recherche et développement, en formation et en enseignement.
Pour les infrastructures de recherche, 763 millions de dollars seront consacrés sur cinq ans à l’infrastructure de recherche scientifique par le biais de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), dont 160 millions pour le Fonds des initiatives scientifiques majeures. Aussi, 572,5 millions de dollars serviront au soutien de l’infrastructure de recherche numérique durant cinq ans, auxquels s’ajouteront 52 millions par année par la suite. Également, une stratégie nationale relative aux grandes installations de recherche sera établie dès cette année. Ces mesures aideront Polytechnique Montréal à se doter et à maintenir l’équipement et les laboratoires qui sont essentiels à la réalisation des travaux de ses chercheurs.
Par ailleurs, le gouvernement fédéral prévoit dédier 21 millions de dollars à l’accroissement de la diversité dans les sciences. Cet appui est en phase avec les orientations de Polytechnique en matière d’équité, de diversité et d’orientation, qui ont fait l’objet d’une déclaration d’engagement de la part de notre établissement à l’automne 2017, tout comme avec les valeurs institutionnelles de l’École.
En somme, les mesures visant les activités de recherche scientifique du budget de 2018 se traduiront par des travaux à plus grande portée, l’utilisation d’infrastructures de pointe et l’apport d’une diversité qui auront des conséquences directes sur l’enrichissement du savoir et des connaissances scientifiques. Ces mesures auront des retombées positives sur les actions de nos chercheuses et nos chercheurs dans les laboratoires, sur le terrain et au cœur des collectivités.
Un avenir prometteur
Pour la communauté scientifique canadienne, le financement accru de la recherche par le gouvernement fédéral constitue un levier qui était espéré et attendu depuis longtemps.
Grâce à ce soutien, les chercheurs et les intervenants en recherche et en innovation de Polytechnique Montréal, de concert avec leurs partenaires industriels et académiques, poursuivront leurs travaux de façon efficiente et diligente, avec la rigueur, la raison et la passion qui les animent jour après jour.
À terme, les mesures prévues par Ottawa procureront des bénéfices tangibles tant à la collectivité canadienne qu’à l’international. Les travaux de recherche scientifique universitaires résulteront en des découvertes et des avancées qui changeront la donne, tout comme ils serviront à la formation des chercheurs, des enseignants et des ingénieurs qui contribueront à l’avancement de la société.
Ainsi, c’est avec optimisme que j’entrevois l’avenir de la recherche scientifique à Polytechnique Montréal et dans la communauté scientifique canadienne.
François Bertrand est le directeur de la recherche, de l’innovation et des affaires internationales de Polytechnique Montréal.
* « Plaidoyer pour un réinvestissement dans la recherche fondamentale », Magazine Poly, novembre 2017, p. 14
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Profil de François Bertrand, directeur de la recherche, de l'innovation et des affaires internationales de Polytechnique Montréal

(Photo : Pixnio, licence CCO)