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Bioéthique : un conseiller à la Direction de la recherche et de l’innovation de Polytechnique Montréal coauteur d’un article dans la «Revue canadienne de bioéthique»
Guillaume Paré, conseiller au directeur de la recherche et de l’innovation et personne chargée de la conduite responsable en recherche, a corédigé un article consacré à la conception de la bioéthique du biochimiste et oncologue américain Van Rensselaer Potter (1911-2001) – considéré comme celui ayant popularisé le domaine – ainsi qu’aux implications de sa pensée sur les missions de l’université et les objectifs de développement durable.

Guillaume Paré, conseiller au directeur de la recherche et de l’innovation à Polytechnique Montréal.
L’article intitulé « Van Rensselaer Potter : penser la bioéthique autrement » a été corédigé avec Michel Bergeron, professeur associé au Département de médecine sociale et préventive de l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Récipiendaire de la Distinction pour services rendus de l’Association canadienne des comités d’éthique de la recherche, M. Bergeron siège aussi à la Commission de l'éthique en science et en technologie du gouvernement du Québec, en plus d’être membre du comité d’éthique de la recherche de Polytechnique Montréal.
L’article propose une analyse de l’ouvrage phare de Potter intitulé Bioethics: Bridge to the future (1971), 50 ans après sa parution. Potter a une pensée originale en ceci qu’il cherche à mieux anticiper les conséquences des développements technologiques et scientifiques sur la survie de l’humain et de l’environnement dans lequel nous évoluons. Pour ce faire, il propose de développer une forme de métacognition – une sagesse – sur nos connaissances et leurs finalités :
« Potter envisage la sagesse comme la capacité d’arbitrer les connaissances entre elles aux fins du bien commun : “Bioethics […] would attempt to generate wisdom, the knowledge of how to use knowledge for social good from a realistic knowledge of man’s biological nature and of the biological world” (2, p. 26). »
Également, Guillaume Paré et Michel Bergeron s’intéressent aux répercussions de la pensée en bioéthique de Van Rensselaer Potter sur les trois missions de l’université que sont l’enseignement, la recherche et le service aux collectivités. Ils traitent aussi des répercussions de cette pensée dans les domaines de l’environnement et du développement durable, en soulignant les points en commun entre la bioéthique de Potter et les 17 objectifs du développement durable de l’Organisation des nations unies (ONU).
Les auteurs relèvent que le projet de Potter propose une certaine méthodologie faisant reposer l’enseignement sur « l’imagination, l’appel à la raison plutôt qu’à l’autorité, le réalisme fondé sur des faits, l’indépendance intellectuelle reposant sur une écoute active des critiques et avis d’experts reconnus, l’universalité de la science et le fait que la science doit donner espoir. »
Enfin, l’article souligne que la bioéthique de Potter appelle à l’inclusion de perspectives ayant trait aux compréhensions variées du vivant, des savoirs ancestraux et des savoirs communs et la perspective des groupes minoritaires, des personnes défavorisées ou autres, ce qui donne un sens particulier au respect de la dignité humaine, selon les auteurs Paré et Bergeron.
Arrivé à Polytechnique à la fin de 2019, Guillaume Paré travaille en éthique et conduite responsable en recherche depuis une quinzaine d’années. « Ce fut un réel plaisir d’avoir pris le temps d’écrire cet article avec Michel afin d’approfondir notre compréhension respective du champ de réflexion qu’est la bioéthique et des outils qu’elle propose », explique-t-il. « C’est grâce à lui si ma trajectoire professionnelle s’est inscrite sous le signe de l’éthique : depuis 2005, c’est mon mentor dans le domaine. »
L’article « Van Rensselaer Potter : penser la bioéthique autrement » de Guillaume Paré et Michel Bergeron peut être consulté en ligne par le biais du portail Érudit.
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