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Forum de la recherche et de l’innovation: des idées pour amplifier l’impact de Polytechnique Montréal

26 mai 2025 - Source : NOUVELLES

Deux ans après le Forum sur l’ingénieur de demain, la communauté de Polytechnique Montréal s’est de nouveau mobilisée le 21 mai dernier à l’occasion du Forum de la recherche et de l’innovation pour un moment fort de consultation et de dialogue. Pendant une journée, près de 200 membres de la communauté polytechnicienne se sont ainsi réunis au Centre des sciences de Montréal afin de réfléchir collectivement aux actions à entreprendre pour amplifier l’excellence, la portée et les retombées concrètes de la recherche menée à Polytechnique, au bénéfice de la société.

Le Forum de la recherche et de l'innovation de Polytechnique Montréal. (Photo : Thierry du Bois)
(Photo : Thierry du Bois)


L’enthousiasme était palpable dans la salle lumineuse du Vieux-Port de Montréal alors que des membres du corps enseignant, des équipes de recherche ainsi que des membres du personnel, de la direction et du conseil d’administration prenaient le temps d’un pas de recul pour réfléchir et échanger sur l’avenir de la recherche au sein de l'université d'ingénierie.

La tenue de l’événement s’inscrivait dans la continuité de la publication, en début d’année, du plan de soutien à la recherche et à l’innovation (PSRI) de l’établissement lié au déploiement de son plan stratégique institutionnel 2024-2028. Élaboré avec la participation de la communauté polytechnicienne, le PSRI met de l’avant les grandes orientations stratégiques de l’organisation en matière de recherche et d’innovation. Le forum visait à faire jaillir des idées concrètes pour mettre ce plan en action.
 

Maud Cohen, directrice générale, François Bertrand, directeur de la recherche et de l'innovation, Marc Balestrino, directeur de la stratégie, de l'impact et des données institutionnelles, et Annie Ross, professeure titulaire. (Photos : Thierry du Bois)
Rangée du haut : Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal (à gauche), et François Bertrand, directeur de la recherche et de l'innovation (à droite), ont accueilli les participantes et les participants au Forum de la recherche et de l'innovation. Rangée du bas : Marc Balestrino, directeur de la stratégie, de l'impact et des données institutionnelles (à gauche), a présenté des données sur la recherche réalisée à Polytechnique, et Annie Ross, professeure titulaire au Département de génie mécanique et directrice adjointe à la recherche (à droite), a parlé de la recherche collaborative aux membres de l'auditoire. (Photos : Thierry du Bois)


Une mobilisation riche et participative

Au cours de la journée, les participantes et les participants de chaque table ont pris part à trois ateliers qui avaient été conçus pour les amener à jouer un rôle actif dans l’évolution de leur institution avec trois objectifs essentiels, soit renforcer le leadership institutionnel en recherche et innovation, identifier les initiatives de soutien prioritaires aux équipes de recherche, et optimiser les retombées des partenariats publics et privés.

Si les sourires et le dynamisme observés durant les échanges sont des indicateurs, on peut déjà conclure que les objectifs de la journée ont été atteints. L’énergie communicative des membres présents a favorisé des discussions animées et prometteuses.


Des participantes et des participants au Forum de la recherche et de l'innovation de Polytechnique Montréal. (Photos : Thierry du Bois)
(Photos : Thierry du Bois)


Des invités d’honneur pour ouvrir les discussions

Pour lancer les discussions, trois invités d’honneur ont été conviés à ouvrir la journée en amorçant un dialogue constructif entre les écosystèmes de la recherche québécois, canadien et européen.

Marilyne Fiaschi, présidente et directrice générale de Science|Business, une organisation qui connecte la recherche, l'industrie et les politiques publiques pour stimuler l’innovation en Europe, Geneviève Tanguay, vice-conseillère scientifique en chef du Canada et Luc Sirois, innovateur en chef du Québec et directeur général du Conseil de l'innovation du Québec, ont ainsi pris place sur la scène, accompagnés par Nathalie de Marcellis-Warin, professeure titulaire au Département de mathématiques et de génie industriel et présidente-directrice générale du CIRANO, qui campait le rôle de modératrice. Ces personnalités ont notamment discuté du rôle central que peuvent jouer des universités comme Polytechnique Montréal pour rassembler des acteurs des deux côtés de l’Atlantique.

Marilyne Fiaschi a présenté les grandes lignes du programme Horizon Europe, doté d’un budget de 140 milliards de dollars canadiens sur 7 ans. Elle a rappelé que le programme est ouvert aux scientifiques canadiens collaborant avec des partenaires européens. Alors que la prochaine phase se prépare pour 2028, elle a lancé cet appel aux membres du corps enseignant : « C’est déjà le moment de se préparer, a-t-elle souligné. Depuis la Guerre froide, l’Europe n’a jamais été aussi prudente dans le choix de ses partenaires internationaux, surtout dans les domaines sensibles comme l’IA, le quantique, l’espace et la cybersécurité, mais vous êtes chanceux parce que le Canada a passé le test. »

Luc Sirois a quant à lui souligné l’importance de prioriser certains axes de recherche sans pour autant négliger l’ensemble de la recherche libre et orientée. Les exemples qui démontrent qu’on ne sélectionne pas toujours les idées gagnantes sont multiples, a-t-il rappelé, prenant l’exemple de l'entreprise PremierTech pour le démontrer : « On n’aurait jamais pu imaginer qu’une entreprise qui vend de la mousse de tourbe deviendrait un jour un fleuron de l’économie québécoise. »

Enfin, Geneviève Tanguay a rappelé que le Canada s’était concentré sur cinq axes de recherche avec la création du programme des supergrappes de l’innovation en 2018 qui a notamment mené à la création de la grappe Scale AI en intelligence artificielle. Selon elle, il faut maintenant s’attendre à ce que les allocations destinées à la défense nationale soient en augmentation, ce qui pourrait se traduire en de nouvelles opportunités de financement pour la recherche.

 

Nathalie De Marcellis-Warin, Luc Sirois, Geneviève Tanguay et Marilyne Fiaschi au Forum de la recherche et de l'innovation de Polytechnique Montréal. (Photo : Thierry du Bois)
De gauche à droite : Nathalie De Marcellis-Warin, Luc Sirois, Geneviève Tanguay et Marilyne Fiaschi. (Photo : Thierry du Bois)


Des exemples mis de l’avant

Deux panels tenus durant le Forum de la recherche et de l'innovation ont permis de mettre en lumière des initiatives concrètes et inspirantes.

Le premier, animé par Olivier Grenier, directeur associé – Innovation et impacts à Polytechnique Montréal, portait sur l’Institut multidisciplinaire en cybersécurité et cyberrésilience (IMC2) et réunissait Frédéric Cuppens, professeur titulaire au Département de génie informatique et génie logiciel et directeur de l’IMC2, Nora Boulahia Cuppens, professeure titulaire au Département de génie informatique et génie logiciel et directrice adjointe à la recherche de l’IMC2, ainsi que Marc Gervais, directeur exécutif de l’Institut et Gabriela Nicolescu, professeure titulaire et directrice du Département de génie informatique et génie logiciel.

Ce panel a permis de mieux comprendre l’impact d’un institut interuniversitaire, notamment comme outil de recrutement des talents, et sur l’établissement de nouvelles collaborations à travers le territoire québécois.
 

Frédéric Cuppens, Nora Boulahia Cuppens, Marc Gervais et Gabriela Nicolescu. (Photo : Thierry du Bois)
De gauche à droite : Frédéric Cuppens, Nora Boulahia Cuppens, Marc Gervais et Gabriela Nicolescu. (Photo : Thierry du Bois)


Le dernier panel, qui a pour sa part abordé le thème de la valorisation, a rassemblé Roger Miller, chef de section – valorisation, et Michèle W. MacLean, conseillère à la valorisation de l’innovation au Bureau de la recherche et Centre de développement technologique, ainsi que Gunes Karabulut Kurt, professeure titulaire au Département de génie électrique, et Louis Laberge Lebel, professeur titulaire au Département de génie mécanique.

Ces deux derniers ont témoigné de leur expérience de transfert technologique, même s’ils avouent candidement ne pas être animés par une fibre entrepreneuriale. « L’important pour moi, ça a toujours été que mon travail en laboratoire ait un impact, a notamment mentionné le professeur Laberge Lebel. Je n’ai pas pour ambition de diriger une entreprise, mais s’il faut passer par la création d’une startup pour arriver à démontrer que ce qu’on propose peut apporter de la valeur à des entreprises, je suis prêt à aller dans cette voie. »

Roger Miller a pour sa part fait réagir l’auditoire en révélant ce constat issu de son expérience chez Axelys, l’organisme chargé de la valorisation de la recherche au Québec : « Durant les deux années où j’ai été là-bas, en consultant les projets des 20 dernières années, j’ai constaté qu’environ 50 % des technologies valorisées au Québec provenaient de Polytechnique ». Une affirmation qui révèle comment la première université de génie au Québec agit déjà, et pour de nombreuses années encore, comme un moteur important de l’innovation au Québec.
 

Olivier Grenier, Roger Miller, Gunes Karabulut Kurt, Michèle W. MacLean et Louis Laberge Lebel. (Photo : Thierry du Bois)
De gauche à droite : Olivier Grenier, Roger Miller, Gunes Karabulut Kurt, Michèle W. MacLean et Louis Laberge Lebel. (Photo : Thierry du Bois)


En savoir plus

Site de la recherche et de l'innovation à Polytechnique Montréal

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