Carrefour de l'actualité

Journée nationale de la vérité et la réconciliation : Polytechnique s’engage

Par Émilie Ruffin, conseillère en équité, diversité et inclusion au Bureau de développement durable et sociétal
12 octobre 2024 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2024)
12 octobre 2024 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2024)
Émilie Ruffin, conseillère en équité, diversité et inclusion
Émlie Ruffin.


Le 30 septembre a été l’occasion de souligner la volonté de Polytechnique de mettre en lumière l’histoire, aussi riche que douloureuse, des Premières Nations et des Inuit au Québec. Le parcours vers la vérité et la réconciliation nécessite de reconnaître les torts et les faits historiques, comme les traumatismes vécus et leurs lourdes conséquences. Sur cette voie, Polytechnique Montréal veut mieux faire!

En 2023, Polytechnique a décidé de déclarer le 30 septembre journée fériée, pour poser un geste symbolique et inviter les membres de la communauté à la réflexion individuelle et collective. Un jour, c’est bien, mais c’est seulement un début.

Cette année, l’écrivain et journaliste innu Michel Jean est venu présenter son parcours de vie et sa perspective sur les réalités et les défis que relèvent les Premières Nations et les Inuit. Des défis pour leur survie, pour leur langue et pour le respect. Les traumatismes de plusieurs générations sont encore vifs. Cette conférence a inspiré les membres du public à contribuer à la réconciliation avec les Autochtones dans l’écosystème de Polytechnique. Depuis, les questions fusent : comment attirer et inclure plus de personnes autochtones à Polytechnique? Et en génie? Comment faciliter les projets et partenariats avec les communautés autochtones? Comment intégrer les savoirs autochtones dans les formations et pratiques en ingénierie? Comment bien faire les choses et par où commencer? Tant de questions constructives que nous nous posons et que nous vous posons aussi.

Mettons à profit notre engagement et notre curiosité pour bâtir, ensemble avec les communautés autochtones, des solutions concrètes et durables!
 

Michel Jean, écrivain et journaliste
L'écrivain et journaliste Michel Jean.

 

Faire le point sur le passé et le présent pour mieux préparer l’avenir

Regardons d’abord ce que nous faisons déjà, ce que nous souhaitons pérenniser et ce que nous voudrions améliorer. Avant tout, il est essentiel d’ouvrir le dialogue, de créer des liens pour comprendre, puis de tenir compte des besoins et des aspirations des Autochtones.

Beaucoup reste à faire pour faciliter l’accès aux études en sciences et génie, puis aux emplois en ingénierie. Aujourd’hui, il y a très peu d’étudiantes et d’étudiants autochtones à Polytechnique. D’ailleurs, seulement 0,73 % des ingénieures et ingénieurs au Canada s’identifient comme Autochtones (rapport d’Ingénieurs Canada, 2021)*. C’est encore trop peu. Les solutions sont à co-construire.

Néanmoins, il existe de plus en plus de modèles autochtones inspirants, notamment en génie. Leurs parcours, leurs engagements et leurs réalisations méritent d’être diffusés et soulignés pour encourager la relève. Il y a aussi des entreprises et des firmes de consultation autochtones, ainsi que des conseils de bande ou conseils tribaux qui soutiennent la professionnalisation et emploient des ingénieures et ingénieurs autochtones. Ces actrices et acteurs de changement et figures de la décolonisation seront mis à l’honneur prochainement, à travers diverses initiatives qui feront valoir leur voix.

À Polytechnique, diverses initiatives voient le jour depuis quelques années. Par exemple, des projets de fin d’études ont été réalisés avec des communautés cries et inuit, grâce à l’implication de membres du corps professoral et à la volonté des étudiants et étudiantes. Il en faut plus, de ces collaborations fructueuses.

Quelle suite décider pour mieux faire?

Un changement est en cours. Polytechnique s’engage à élargir l’accès des Autochtones aux études en génie et à stimuler leur présence au sein de la profession. Elle vise, en collaborant étroitement avec les communautés autochtones, à générer un impact tangible qui réponde à leurs besoins urgents et variés. Et l’ingénierie d’aujourd’hui et de demain devrait, grâce à de telles collaborations, pouvoir offrir des solutions aussi pertinentes qu’ambitieuses.

Pour atteindre ces objectifs, Polytechnique doit se baser sur une vision partagée et commencer par explorer, échanger et recueillir des propositions pour améliorer l’inclusion des Autochtones sur le campus et en génie, en s’appuyant sur les réalisations passées et en cours. Il faut aussi ouvrir la porte aux perspectives des ingénieures et ingénieurs en activité et à celles des communautés autochtones.

La constitution d’une nouvelle équipe au Bureau du développement durable et sociétal, détenant une expertise en collaboration et relations avec les Premières Nations et les Inuit ainsi qu’une expertise en inclusion, permettra de structurer et d’orienter les actions en ce sens.

C’est un début, et nous vous invitons à faire partie de la suite!
 

Contactez-nous à l’adresse edi@polymtl.ca et prenez connaissance des actions à venir.
 

* Référence : Big River Analytics. (2021). Les Autochtones en génie au Canada. Rapport commandé par Ingénieurs Canada.

À lire aussi

30 septembre 2024
NOUVELLES

La communauté de Polytechnique Montréal souligne la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

7 décembre 2023
Magazine Poly

Trouver la voix du Nord