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Caroline Boudoux et Nicolas Godbout lancent Castor optique, une nouvelle entreprise dérivée de Polytechnique Montréal
À leur retour des États-Unis et d'Europe, où ils avaient eu l'occasion de présenter leur coupleur à fibre optique à des partenaires potentiels, Caroline Boudoux et Nicolas Godbout savaient ce qu'il leur restait à faire. Pour accélérer la commercialisation de leur invention, les deux professeurs et chercheurs du Département de génie physique de Polytechnique Montréal devaient démarrer leur propre entreprise. En juin dernier, avec le soutien d'Univalor, ils fondaient Castor optique. Une incursion dans le monde de l'entrepreneuriat qu'ils abordent avec enthousiasme et lucidité.
« Se lancer en affaires ne faisait pas partie de notre plan de carrière, confie candidement Caroline Boudoux. Nous cherchions à nous associer à une compagnie qui se chargerait de la production et du transfert technologique du coupleur, mais nous n'en avons trouvé aucune capable de couvrir tous les champs d'application. Assurer nous-mêmes la commercialisation nous est apparu comme la meilleure façon de rendre la technologie disponible à l'ensemble du marché. »
Castor optique commercialise le coupleur à fibre optique conçu par Caroline Boudoux et Nicolas Godbout. Il trouve de nombreuses applications en imagerie optique, notamment dans le domaine biomédical. Munis d'un coupleur de Castor optique, les appareils d'imagerie, dont ceux utilisés en endoscopie et en tomographie par cohérence optique (TCO), génèrent une image de meilleure qualité et permettent d'améliorer le diagnostic de plusieurs maladies.
« C'est une technologie qui a fait ses preuves en ophtalmologie et qui commence à être utilisée en cardiologie, explique Caroline Boudoux. Combiné à l'imagerie par fluorescence ou à la spectroscopie Raman, le coupleur permet des avancées significatives pour le diagnostic des pathologies de la rétine, la classification des plaques d'athérosclérose et le dépistage des tumeurs au poumon. Il peut aussi être utile dans l'industrie lourde, comme par exemple l'industrie pétrolière, où on utilise des appareils d'imagerie dans des environnements hostiles. »
« En fait, nous ne craignons pas que le marché soit trop petit, mais plutôt qu'il soit trop gros », ajoute Nicolas Godbout.
Des entreprises dérivées pour créer de la valeur
Depuis sa création en 2001, Univalor a contribué à
créer une quarantaine d'entreprises dérivées.
L'essaimage d'entreprises en milieu universitaire est toutefois une équation à plusieurs variables. « Fondamentalement, explique Thomas Martinuzzo, on a besoin de quatre éléments pour créer une entreprise dérivée : une technologie qui répond à une opprotunité de marché, des chercheurs qui ont la volonté de faire bénéficier la société de leur invention, des ressources et du financement. »
Dans le cas de Castor optique, tous ces ingrédients étaient réunis. « L'objectif d'Univalor est d'aider les chercheurs à concrétiser leur vision d'entreprise, poursuit Thomas Martinuzzo. Nous avons aidé Caroline et Nicolas à créer la structure légale de l'entreprise, nous les avons mis en contact avec des gens d'affaires et des investisseurs potentiels, nous avons débloqué des fonds pour investir dans l'entreprise et nous leur consacrons une journée par semaine pour les aider à développer leur plan d'affaires. Bref, nous les aidons à faire leurs premiers pas comme entrepreneurs et à gérer l'entreprise à l'étape du démarrage. Lorsque l'entreprise prendra un certain rythme, on les aidera à mettre en place une équipe pour les soutenir dans la phase de croissance. »
Un modèle d'affaires en mouvance
Castor optique pourrait d'ailleurs se trouver en situation de
croissance rapidement. L'entreprise, qui a déjà reçu des commandes, prévoit faire ses premières ventes au cours des prochains
mois.
« Il y a déjà de l'intérêt de la part de compagnies qui commercialisent des composantes pour l'industrie biomédicale ou qui vendent des systèmes d'imagerie optique comme les TCO, explique Nicolas Godbout. Pour le moment, nous assurons nous-mêmes la production du coupleur pour répondre à la demande mais, lorsque nous serons en mode croissance, nous devrons sans doute envisager d'autres solutions. À terme, nous pourrions avoir un modèle d'affaires selon lequel Castor optique créerait le design de coupleurs adaptés à chaque marché pour accorder ensuite les droits de fabrication et de distribution à d'autres entreprises du secteur. Castor pourrait aussi aider ces entreprises à développer d'autres coupleurs spécialisés. »
« Ce qu'on souhaite au final, c'est que nos produits soient intégrés à des systèmes d'imagerie optique disponibles en clinique ou dans l'industrie et qu'ils bénéficient directement aux personnes et aux entreprises, conclut Caroline Boudoux. Nous avons la chance de pouvoir choisir la direction qui nous convient le mieux pour y arriver et nous profitons pleinement de cette étape de démarrage pour nous entourer des bonnes personnes et peaufiner notre modèle d'affaires. »
Fiche d'expertise de Pr Boudoux
Fiche d'expertise de Pr Godbout
Source et photo : Univalor