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Deux étudiantes de Polytechnique honorées au concours national Excelle Science
Marie-Pier Éthier, étudiante au baccalauréat en génie chimique, a remporté le Grand prix du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, alors que Geneviève Gariépy, étudiante au baccalauréat en génie physique a mérité le prix Relève du même Ministère.
Les distinctions ont été remises le 5 mai dernier à l'occasion d'un gala national auquel assistait la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille, Michelle Courchesne. « Chapeau à ces battantes, des femmes inspirantes, des modèles de réussite, des passionnées de leur métier », a-t-elle souligné.
Monique La Rue, ministère du Développement économique,
de l'Innovation et de l'Exportation, remet deux
Grands prix Excelle Science à Karine Beaulieu Desrochers
et Marie-Pier Éthier.
De g. à d. :Monique La Rue, ministère du Développement économique,
de l'Innovation et de l'Exportation, et Mme Courchesne,
ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport,
remettent le prix Relève d'Excelle Science à Geneviève Gariépy.
Soulignons que la Chaire Marianne-Mareschal de l'École Polytechnique de Montréal a offert cette année, de concert avec la Chaire CRSNG/Industrielle-Alliance pour les femmes en sciences et génie au Québec, un prix Stage dans un laboratoire universitaire. Les professeures Suzanne Lacroix et Nathalie de Marcellis-Warin étaient présentes pour remettre le prix à la jeune lauréate, Kim Mantha.
PROFIL DES DEUX LAURÉATES DE POLYTECHNIQUE
Marie-Pier Éthier, génie chimique
Gagnante du Grand prix du MDEIE
Avec Marie-Pier Éthier, l'image du chimiste cloîtré dans son labo avec ses fioles fumantes en prend
pour son rhume. Si cette future ingénieure chimiste a récemment acquis de l'équipement pour installer un laboratoire chez elle,
c'est pour y brasser de la bière. Directrice - et unique fille - de PolyBroue, société de recherche et développement technique
en fabrication de bière de l'École Polytechnique de Montréal, elle bouscule à elle seule bien des préjugés.
« La profession que j'ai choisie consiste à travailler dans un milieu industriel, explique-t-elle. Les tâches à accomplir sont très vastes : superviser la production, contrôler la qualité, valider les procédés, les concevoir... » Un milieu qui n'attend toutefois pas toujours les femmes à bras ouverts, comme Marie-Pier a pu le constater durant l'un de ses stages. « Certains travailleurs m'ont tenue à l'écart et ont fait des commentaires déplacés parce que j'étais une femme, raconte-t-elle. J'ai dû discuter avec eux pour leur faire remarquer que j'avais ma place. »
Si certains jugent la chimie ardue et rébarbative, cela n'a jamais été le cas de Marie-Pier. « Je trouve fascinant d'imaginer des phénomènes à l'échelle moléculaire. Ça relève presque de la magie. » Elle n'en a pas moins une vision très pragmatique de son futur métier. Surtout intéressée par la sauvegarde de l'environnement et des ressources naturelles, elle compte se spécialiser en décontamination des sols. L'automne prochain, elle entamera ainsi une maîtrise en recherche en génie minéral sur les rejets de l'industrie minière. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à brasser de la bière dans son labo.
Geneviève Gariépy, génie physique
Lauréate du Prix Relève du MDEIE
La qualité primordiale pour briller dans un monde masculin? La confiance en soi, répond d'emblée Geneviève
Gariépy. « Il est plus facile de gagner l'estime des autres lorsqu'on s'estime soi-même, dit-elle. En prenant les devants, les
autres nous perçoivent d'abord comme une coéquipière utile et agréable, et non comme une intruse. »
Armée de cette belle philosophie, Geneviève n'a eu aucun mal à faire sa place en génie physique à l'École Polytechnique de Montréal et compte poursuivre ses études au-delà du baccalauréat. « Je suis très enthousiaste face à ma formation et à ma future carrière, dit-elle. Les ingénieurs physiciens ont pour mandat de transférer les nouvelles connaissances en physique au monde de l'ingénierie et de l'industrie. Leur travail consiste à réaliser ce qui n'a jamais été fait, ni même imaginé. »
En attendant, Geneviève collectionne les expériences enrichissantes - bénévolat, emplois rémunérés ou stages collant à sa formation, comme celui qu'elle a décroché à l'Institut national de la recherche scientifique avant même d'entrer à l'université. Son déclic pour la science s'est pourtant produit « très tard », dit-elle : durant son cours de physique en 5e secondaire. Stimulée par son entourage, elle s'est dès lors mise à dévorer des livres d'astrophysique, nourrissant son émerveillement et sa curiosité.
Jamais le fait que sa future profession soit essentiellement masculine n'a refroidi son ardeur. « Je sais qu'il nous reste du chemin à faire pour que le génie physique ne soit plus un programme à prédominance masculine, dit-elle. Mais nous sommes sur la bonne voie : on trouve déjà moins de sexisme dans ma génération, alors imaginez la prochaine! »
L'École Polytechnique tient à féliciter ses étudiantes lauréates et à leur souhaiter le meilleur succès dans leur cheminement
professionnel.