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Concours Excelle science 2009 : sept étudiantes de Polytechnique honorées

8 mai 2009 - Source : NOUVELLES
Pour favoriser la diversification des choix de carrière des jeunes filles, le concours provincial Chapeau les filles! et son volet universitaire Excelle science récompensent chaque année des femmes qui déploient détermination et persévérance pour s'épanouir dans des domaines d'études et de carrière à prédominance masculine, dont le génie. Cette année, sept étudiantes de Polytechnique sont au nombre des lauréates! Elles ont été honorées le 4 mai dernier lors de la remise des prix nationaux qui se tenait au Monument-National, à Montréal.

Bouchra Ouatik (génie physique) a reçu le Grand prix d'une valeur de 5 000 $, Amélie Dagenais (génie informatique) a mérité le Prix de la relève d'une valeur de 3 000 $, Catherine Cadieux (génie physique) s'est vue remettre le prix Stage dans un laboratoire universitaire, alors que Laurence Lebel (génie mécanique), Isabelle Vallières-Riendeau (génie logiciel), Marie-Christine Vanier (génie industriel), et Amélie Verville (génie industriel) ont toutes quatre reçu un prix de 2 000 $.


Les lauréates Excelle Science de l'École Polytechnique de Montréal.
De g. à d. première rangée  Catherine Cadieux, Amélie Verville,
Isabelle Vallières-Riendeau, Marie-Christine Vanier.
Deuxième rangée : Laurence Lebel, Amélie Dagenais et Bouchra Ouatik.



Soulignons que la Chaire Marianne-Mareschal de l'École Polytechnique de Montréal a offert cette année encore, de concert avec la Chaire CRSNG/Industrielle-Alliance pour les femmes en sciences et génie au Québec, le prix Stage dans un laboratoire universitaire. La professeure Nathalie de Marcellis-Warin était présente pour remettre le prix.


De g. à d. : Mme Marie-Ève Myrand, Chaire CRSNG/Industrielle-Alliance et Mme Nathalie de Marcellis-Warin, Chaire Marianne-Mareschal de l'École Polytechnique de Montréal remettent le prix Stage dans un laboratoire universitaire à Catherine Cadieux.

Le directeur général de Polytechnique, Christophe Guy, était également présent. Il a remis au nom de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec un prix Excelle Science à Mathilde Jean-St-Laurent (Université Laval).


PROFIL DES LAURÉATES DE POLYTECHNIQUE

Catherine Cadieux
Prix Stage dans un laboratoire universitaire de la Chaire CRSNG/Industrielle-Alliance pour les femmes en sciences et génie au Québec et la Chaire Marianne-Mareschal

Des carrières nécessitant une intelligence exceptionnelle et un labeur acharné. Voici comment les ‎enseignants présentaient les professions scientifiques lorsque Catherine Cadieux était au ‎secondaire. Si elle les avait écoutés, elle ne serait pas devenue l'étudiante en génie physique ‎passionnée qu'elle est aujourd'hui. ‎

Pour Catherine, le manque de confiance en leur potentiel est la principale cause de la sous-‎représentation des femmes en sciences. Un bon moyen d'y remédier, suggère-t-elle, serait de ‎rendre les cours de sciences obligatoires pour tous au secondaire. « Cela donnerait à tout le ‎monde l'occasion de continuer dans cette voie et de se bâtir une confiance face à la science. » ‎Pour sa part, c'est au collège Dawson  -  où elle a pris l'audacieuse décision d'étudier en anglais ‎et dans un programme scientifique enrichi  -  que la future ingénieure a développé son intérêt ‎pour l'ingénierie. ‎

‎« Chaque semaine, un chercheur universitaire venait nous présenter ses découvertes, raconte-t-‎elle. C'est ainsi que j'ai constaté que la recherche n'était pas un travail isolé, avec de rares succès. ‎On y trouve plutôt une communauté conviviale où les petites découvertes de chacun permettent ‎de faire avancer la science. » Le prix qu'elle remporte aujourd'hui va lui permettre de réaliser l'un ‎de ses rêves les plus chers : faire un stage en laboratoire dès la fin de sa première année ‎universitaire. ‎

Si elle souhaite qu'on en finisse avec l'image surhumaine des scientifiques, ce petit bout de ‎femme n'en impose pas moins le respect. Gardienne des Carabins de l'Université de Montréal, ‎elle cumule 27 heures de cours par semaine et 25 de soccer  -  décrochant d'excellents résultats ‎scolaires et la troisième place au Championnat universitaire canadien. C'est ce qui s'appelle ‎toucher au but!‎

Amélie Dagenais
Prix Relève du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation et du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport
Cinq filles sur une centaine d'étudiants. S'il est un domaine du génie où les filles sont encore très minoritaires, c'est bien celui de l'informatique. « Ça n'a pas toujours été facile de faire ma place », témoigne Amélie Dagenais, qui termine sa première année dans ce programme à l'École Polytechnique de Montréal. Persévérante et confiante en ses capacités, cette passionnée de sciences, de mathématique et de programmation n'en a pas moins réussi son intégration.

Fille d'un ingénieur informaticien, Amélie reconnaît avoir eu la chance d'entendre parler très tôt de son futur métier. Consciente qu'il y a encore du chemin à faire pour motiver les filles à suivre sa trace, elle a de bonnes idées pour renverser la vapeur. D'abord, il faudrait parler du génie informatique avant le collégial. « Seuls les étudiants en sciences pures et appliquées au cégep suivent un cours de programmation. C'est pourtant ce cours qui a eu le plus d'impact sur mon choix de carrière. L'informatique étant de plus en plus présente dans notre quotidien, dommage que si peu de gens aient accès à cette simple introduction à la matière. »

Amélie croit aussi que trop de jeunes filles se découragent d'opter pour une carrière scientifique parce qu'elles ont échoué un examen de physique ou trouvent le cours de mathématique ennuyant. Lauréate du prix « Relève », Amélie contribuera à faire sauter ce bogue et à propager le virus de l'informatique chez les jeunes filles.


Laurence Lebel
Prix Excelle Science du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation
« Les sentiers les moins fréquentés sont souvent ceux qui mènent le plus loin. » Future ingénieure ‎mécanique, Laurence Lebel a le sens de la formule. D'abord attirée par les arts visuels, elle ne se ‎destinait pas à une carrière dans un domaine scientifique ou de génie - contrairement à la majorité ‎des membres de sa famille. Mais, petit à petit, cette grande curieuse s'est laissé tenter. « Ma soeur, ‎également étudiante en génie, a joué un rôle majeur dans ma prise de conscience : elle m'a permis ‎de voir le génie comme un moteur de changement et une source de solutions aux problèmes ‎d'énergie et de pollution. »‎

Si décider d'étudier dans un milieu masculin est une chose, tenir bon en est une autre.  ‎‎« Immergée dans une marée d'hommes confiants en leurs qualités de futurs ingénieurs, ma ‎première session en génie mécanique a représenté une réelle période d'adaptation, confie-t-elle. ‎Des doutes m'ont souvent habitée, me faisant oublier les raisons pour lesquelles j'avais choisi ‎cette formation. Heureusement, mes proches m'ont incitée à voir plus loin que le diplôme et à ‎penser aux projets que j'aimerais entreprendre. » ‎

Car des projets, Laurence en a de grands. Soucieuse de l'environnement, elle compte s'orienter ‎vers la conception de véhicules moins polluants. Non pas pour l'industrie automobile mais pour ‎celle de la navigation  -  afin de réduire l'impact écologique laissé par le transport maritime, en ‎utilisant des technologies vertes fonctionnant avec des ressources comme les énergies éolienne, ‎solaire, ou encore, celle de la houle. Nul doute que Laurence est sur la bonne vague!‎

Bouchra Ouatik
Prix du ministère du Développement économique, de l'innovation et de l'exportation

Amusante, la science? Pour Bouchra Ouatik, cela a toujours été le cas. Animée depuis l'enfance par la passion de décoder le monde et le fonctionnement des choses, elle a toujours pris plaisir à réaliser ses propres expériences. Une curiosité innée qu'elle a pu alimenter pendant ses études primaires à l'école à vocation scientifique Fernand-Séguin de Montréal. Aujourd'hui étudiante en génie physique, elle n'a rien perdu de son appétit d'apprendre. Au contraire! « Ce programme répond à mon désir de comprendre la nature dans son aspect le plus fondamental, dit-elle. Il me permet aussi de participer au développement de technologies pouvant remédier aux problèmes actuels de la société. »

Oubliez le cliché du physicien reclus dans son laboratoire : Bouchra n'est pas du style à s'enfermer. Impliquée dans une foule de projets  -  tant au sein d'Ingénieurs sans frontières que de l'association étudiante - elle trouve aussi le temps de nourrir sa fibre artistique en jouant de la trompette jazz et de cultiver son corps en pratiquant des arts martiaux. Des activités traditionnellement masculines où elle a su faire sa place - être la cadette de deux frères lui ayant donné une excellente formation maison. Si elle déplore qu'encore trop peu de jeunes filles se dirigent vers le génie et la physique, Bouchra n'en est pas moins optimiste. « D'année en année, l'écart entre les sexes diminue au cégep et à l'université, observe-t-elle. De plus en plus de femmes scientifiques se font connaître du public et contribuent à changer l'image de leurs carrières. » Bouchra est déjà de celles-là!


Isabelle Vallières-Riendeau
Prix Excelle Science du ministère de L'Éducation, du Loisir et du Sport

Des « geeks », les informaticiens? Pas du tout! jure Laurence Vallières Riendeau, étudiante en génie logiciel à l'École Polytechnique de Montréal. « On ne passe pas notre journée devant un ordinateur », dit cette sportive, adepte d'arts martiaux et d'escalade. « Pas plus en tout cas qu'une secrétaire, une comptable ou une étudiante dans n'importe quel autre programme. Mais moi, je conçois des logiciels au lieu de les utiliser. » Et, contrairement à la croyance populaire, insiste-t-elle, les étudiants en informatique ne sont pas antisociaux. « Ce domaine met à l'avant-plan le travail d'équipe. »

Isabelle n'a d'ailleurs eu aucun mal à s'intégrer parmi ses collègues masculins - professeurs et étudiants se montrant très ouverts à la présence des filles. « Les filles n'ont pas à changer quoi que ce soit dans leur comportement pour évoluer dans un milieu où elles sont minoritaires. Pour ma part, j'ai décidé d'être moi-même, de foncer et de ne pas me laisser impressionner. » Elle s'est aussi impliquée dans différentes activités de promotion de Polytechnique, notamment lors d'une journée spéciale auprès des étudiantes du secondaire où elle était responsable d'un atelier informatique.

Le plus bel avantage du génie logiciel, selon elle, est qu'il mène à tout : foresterie, jeux vidéo, aviation, systèmes de sécurité, électricité, etc. Il ouvre sur le monde, aussi : Isabelle se prépare à partir pour une session d'études en France. « Quand je reviendrai, je pourrai parler de mon voyage et convaincre encore plus de filles qu'en génie logiciel on ne reste pas rivée à son ordi! »

Marie-Christine Vanier
Prix Excelle Science du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation
Comme bien des jeunes filles fortes en sciences, Marie-Christine Vanier a d'abord eu le réflexe de s'inscrire en médecine à l'université. Or, un an plus tard, elle abandonnait ce programme où elle ne se sentait pas à sa place. Après avoir pris le temps de réfléchir à ses aspirations profondes et de se renseigner précisément sur les possibilités de carrière qui s'offraient à elle, elle a enfin trouvé sa voie : le génie industriel. « Une profession soucieuse de l'être humain et collant à mon intérêt pour les sciences, dit-elle. Si j'avais été bien informée sur le génie, je serais sûrement entrée à Polytechnique dès ma sortie du cégep. »
Marie-Christine veut faire sa part pour changer la donne. Au sein de la chaire Marianne-Mareschal pour la promotion du génie auprès des femmes, l'étudiante s'occupe notamment du programme Poly-Cégep  -  qui jumelle des étudiantes de Polytechnique avec des cégépiennes. Elle est également impliquée dans Folie Technique, un organisme à but non lucratif visant à faire découvrir la science aux 9-15 ans.

Persévérante, ouverte d'esprit et sociable, Marie-Christine a tout ce qu'il faut pour réussir dans un milieu masculin. « J'exprime toujours mon point de vue lorsqu'il le faut et garde en tête que les hommes ne sont pas meilleurs que les femmes, et vice-versa; ils ont plutôt des qualités différentes qui complètent bien les nôtres. » Passionnée par le génie industriel, l'ex-future médecin n'a pas renié pour autant le monde de la médecine. Elle compte faire une maîtrise en gestion des soins de santé et travailler un jour à l'amélioration des services dans ce secteur. Mais comme ingénieure!

Amélie Verville
Prix Excelle Science du ministère de L'Éducation, du Loisir et du Sport

Lauréate du concours Chapeau, les filles! en 2005, Amélie Verville terminait alors sa première année de cégep en technique d'environnement, hygiène et sécurité au travail. Cette étape décisive, qui lui a permis de décrocher un stage d'été comme inspectrice pour le ministère du Développement, de l'Environnement et des Parcs, cumulée à différentes expériences de travail l'ont amenée à réviser son choix de carrière et à s'inscrire en génie industriel à l'École Polytechnique de Montréal.

« J'ai senti le besoin de poursuivre ma démarche, d'aller chercher des connaissances qui me permettrait de gérer des projets environnementaux et de prendre mes propres décisions, explique-t-elle. Afin de me sentir encore plus utile. » Ses projets d'avenir? Entre deux options, son coeur balance encore : devenir directrice en environnement et en santé-sécurité au travail dans une grande entreprise ou se spécialiser en gestion des matières résiduelles. Mais une chose est claire dans son esprit : elle aura les moyens de réaliser ses rêves de changement.

Selon elle, la désinformation que subissent les jeunes filles par rapport aux sciences ne vient pas de l'école mais plutôt des préjugés des parents et de la société. « Il faut leur montrer que ces études peuvent mener à un travail captivant où il n'est pas si difficile de s'intégrer », dit-elle. Pour sa part, un stage sur un chantier de construction lui a confirmé l'été dernier son aisance à travailler dans un milieu masculin. « Mon truc est simple : rester naturelle, dit-elle. En étant sociable et en s'intéressant aux gens et à leurs activités, on est automatiquement intégrée dans le groupe. »

 

L'École Polytechnique tient à féliciter les lauréates et leur souhaite le meilleur succès dans leur cheminement professionnel.

Photos : François Nadeau

 

 

 

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