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Financement des universités - L'ordre des ingénieurs du Québec et le Comité des doyens d'ingénierie demandent au gouvernement de corriger la situation de sous-financement des écoles et des facultés d'ingénierie

23 mars 2004 - Source : NOUVELLES
Dans le cadre de la présentation d'un mémoire conjoint à la Commission de l'éducation du gouvernement du Québec, le directeur général de l'École Polytechnique, Robert L. Papineau, s'est joint aux représentants de l'Ordre des ingénieurs du Québec et du Comité des doyens d'ingénierie du Québec pour faire part au gouvernement de plusieurs recommandations visant à remédier au sous-financement des écoles et facultés de génie du Québec. Comparativement au Québec, l'Ontario consacre 67 % de plus par étudiant, à l'enseignement en génie.


L'Ordre et le Comité des doyens d'ingénierie demandent au gouvernement :

  • de corriger, de façon permanente et pour tous les domaines du génie, la partie de sous-financement attribuable à la classification actuellement utilisée par le ministère de l'Éducation pour financer l'enseignement universitaire;
  • et de combler l'écart de financement qui singularise le Québec par rapport à l'Ontario, notre concurrent le plus proche.

Comme le souligne M. Gaétan Lefebvre, ingénieur, président de l'Ordre des ingénieurs du Québec : « C'est un impératif de protection du public qui explique la présence de notre Ordre aux côtés des doyens et directeurs d'écoles et de facultés de génie. Car si la qualité de la formation est menacée, c'est la compétence des ingénieurs qui est menacée. Or, la compétence doit être arrimée sur la réalité scientifique et technologique qui évolue très rapidement, et cette obligation se répercute sur les écoles et facultés de génie du Québec. »

En effet, en vertu de son mandat reçu du gouvernement, l'Ordre doit s'assurer que le génie est pratiqué par des personnes compétentes et intègres. Or, le sous-financement dont souffrent les écoles et facultés de génie du Québec a pris des proportions telles qu'il est inévitable que la qualité de la formation donnée aux 15 630 étudiants en génie du Québec n'en soit sérieusement affectée, si aucun correctif n'est apporté dès maintenant.

Les technologies évoluent très rapidement, aussi l'ingénieur doit-il maintenir ses connaissances à jour. Selon M. Lefebvre, « les facultés et écoles de génie du Québec doivent définir l'excellence, et il faut leur en donner les moyens. Il est difficile de ne pas réagir devant une telle disparité, si l'on compare le Québec à l'Ontario en termes de ressources consacrées à la formation en génie. »

Un financement accru permettrait aux universités de mettre en place des mesures assurant la qualité et l'encadrement nécessaires à la formation de professionnels pleinement compétitifs, notamment par l'augmentation du nombre de professeurs et de personnel technique pour appuyer l'enseignement et la recherche. Cela permettra aussi de poursuivre l'ouverture et le développement de nouveaux domaines de recherche et d'enseignement. 

À ce sujet, M. Richard Marceau, ingénieur, président et porte-parole du Comité des doyens d'ingénierie du Québec, doyen de la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke souligne : « L'économie mondiale connaît une reconfiguration fondée sur la maîtrise de la technologie. Nos concurrents investissent lourdement en génie. Pour demeurer dans la course, on ne peut ignorer les besoins criants de nos écoles et facultés de génie. »

L'avenir économique du Québec dépend de la capacité collective à maîtriser et à mettre en oeuvre la technologie. Or, grâce au savoir-faire des ingénieurs du Québec, des réalisations majeures ont vu le jour (hydroélectricité, génie civil, aéronautique, télécommunications, etc.). Au-delà de leur mandat de formation en génie, les écoles et facultés de génie jouent un rôle économique extrêmement important, en développant, par la recherche, des connaissances dont bénéficient les entreprises et la collectivité. M. Marceau ajoute : « Les écoles et facultés de génie ont su se maintenir à niveau, mais au prix de compromis dont on commence à mesurer les effets, par exemple le nombre trop élevé d'étudiants par professeur. Ça ne peut plus durer. »

TÉLÉCHARGER LE MÉMOIRE (PDF) :
http://www.polymtl.ca/salle-de-presse/doc/documents/MemoireCODIQ_OIQ.pdf

 

Sources :   
Ordre des ingénieurs du Québec
Comité des doyens d'ingénierie du Québec

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