
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Valider les meilleurs scénarios du recyclage
Grand dossier : du génie dans nos poubelles
En encourageant la création de nouvelles filières industrielles, le recyclage des déchets peut devenir un levier de croissance économique. À condition d’avoir un marché pour les produits qui en sont issus. Au Québec, faute d’incitatifs, l’industrie du recyclage demeure très fragile. Une quantité importante de déchets recyclables se retrouve en fait vendue à des courtiers qui l’écoulent à l’international.
« Il y a ici un enjeu », relève Valérie Patreau, directrice des opérations au CIRAIG. « Des études réalisées par le CIRAIG montrent que si les déchets recyclables doivent voyager loin pour être traités, l’impact sur l’environnement peut être parfois négatif au point de rendre le recyclage désavantageux. »
« Une analyse du cycle de vie (ACV) rigoureuse, telle que nous en réalisons au CIRAIG, permet de valider les meilleurs scénarios de recyclage, c’est-à-dire ceux dont l’impact est le moindre pour l’environnement. Il faut tenir compte de toutes les étapes du cycle de vie du produit issu du recyclage, du prélèvement des ressources jusqu’à la fin de vie, en passant par la fabrication, le transport et l’utilisation », fait valoir Mme Patreau.
Les résultats d’une ACV peuvent surprendre : par exemple, une étude récente du CIRAIG, commandée par le Bureau du développement durable de Polytechnique, a démontré que l’utilisation de vaisselle jetable à la cafétéria de Polytechnique est moins préjudiciable pour l’environnement que celle de vaisselle compostable. Toutefois, cela vaut uniquement pour une option à usage unique, le meilleur choix demeurant celui de la vaisselle réutilisable.
« Avant de consommer un produit, on devrait toujours se demander si on en a vraiment besoin, et dans l’affirmative, qu’elle est alors la meilleure solution pour combler ce besoin », conclut Mme Patreau.

Valérie Patreau, directrice des opérations au CIRAIG.