
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Se dépasser, dans ses études et sur deux roues
La relève en lumière
Elle s’appelle Mylène Archambault-Caron. Dernière année en génie électrique, automation et systèmes. Attirée par la robotique. Brillante. A aussi au compteur 18 000 kilomètres en cyclotourisme : un tour d’Europe, une boucle dans l’Ouest américain et la traversée du Canada. Onze pays différents. Et un regard sur elle-même affiné par l’effort physique et l’endurance mentale que représentent les trois longs voyages qu’elle a faits pendant son bac. « L’année supplémentaire de baccalauréat nécessaire en valait amplement la peine, dit-elle. C’est une affaire de distance, celle parcourue en duo avec mon ami François, mais aussi celle parcourue dans ma tête pour me prouver que je peux me donner des défis difficiles et les réaliser. »
Avaler l’asphalte est une façon de se dépasser. Un peu comme l’autre Mylène, Mylène Paquette, celle qui a traversé l’atlantique à la rame. Sourire du destin, les deux Mylène partagent la même date de naissance.
Le professeur Réjean Plamondon, spécialiste de la modélisation de l’écriture et poète, décrit Mylène comme une « jeune femme simple, à la fois audacieuse et craintive, pragmatique, méthodique et motivée, cultivée, férue de littérature, de peinture, d’architecture et d’écriture ».
C’est pour ces qualités qu’il n’a pas hésité à l’accueillir au laboratoire qu’il dirige. Elle fait partie de ces perles rares pressenties par les professeurs, toujours à l’affût d’étudiants passionnés, pour faire des études aux cycles supérieurs. Elle participe actuellement à des travaux de modélisation des mouvements humains, dans le cadre d’une bourse d’initiation à la recherche (UPIR).
Mylène utilise les modèles basés sur le profil de vitesse établis par Réjean Plamondon pour étudier le contrôle neuromoteur, en développement chez les enfants et en régression chez les personnes atteintes de maladies dégénératives, qu’on appelle la « lognormalité ». Mylène y voit même le moyen d’anticiper « l’apparition des maladies d’Alzheimer et de Parkinson, qui impliquent un éloignement progressif de la lognormalité ». Coïncidence heureuse, elle pense que le vélo stationnaire serait un excellent moyen d’aider ces patients.
Maintenant, quel avenir attend Mylène Archambault-Caron ? Laissons à Réjean Plamondon, l’amoureux des mots, celui de la fin : « Comme bien des finissants, Mylène est un papillon en pleine expansion, elle déploie finement ses ailes, prête à s’envoler… Seule son étoile sait où elle se posera et quel défi elle osera relever.
Mylène Archambault-Caron.