
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Redonner vie à des mains paralysées

Gabriel Lopez-Garcia, finissant du baccalauréat en génie biomédical.
Réparer des corps : une véritable vocation pour Gabriel Lopez-Garcia, finissant du baccalauréat en génie biomédical. « Je rêve de travailler dans le domaine de la réadaptation depuis le cégep. C’est pour cette raison que j’ai choisi d’étudier en génie biomédical », indique-t-il.
D’UN PROJET INTÉGRATEUR AU PROJET D’ENTREPRISE
Avec son projet intégrateur de troisième année, l’étudiant a eu l’occasion de tester sa capacité à concevoir un dispositif pour aider des personnes atteintes de troubles moteurs. « J’ai réalisé un prototype d’exosquelette fonctionnel destiné à redonner une mobilité à des doigts paralysés. Il n’est pas rare que cette situation soit la séquelle d’un AVC ou de l’arthrite, ou encore un effet secondaire d’un traitement de chimiothérapie. Cette prothèse est contrôlée par un système de capteurs électromyographiques (EMG) installés sur les doigts de la main demeurés mobiles », précise-t-il.
L’excellente réception du résultat de son projet intégrateur lui a donné envie de pousser plus loin l’exploration de sa solution. « Le parcours Entreprendre pendant ses études offert par Propolys m’a semblé le cadre parfait pour le faire, d’autant que je caresse l’idée d’avoir ma propre entreprise. »
PROTHÈSES PROGRAMMABLES ET DÉMOCRATIQUES
Le parcours réalisé en 2022 lui a appris beaucoup. « Comment aller à la rencontre de clients potentiels, cerner leurs besoins, savoir reconnaître un marché, adapter son produit à ce marché, ou encore, déterminer les prix, etc. : ces aspects ne sont habituellement pas couverts dans nos cours. De plus, moi qui suis plutôt timide, à force de faire des présentations de ma solution devant beaucoup de gens, j’ai gagné en assurance », déclare Gabriel qui, pour le volet technologique, était encadré par le Pr Réjean Plamondon, du Département de génie électrique, un spécialiste de la modélisation du mouvement humain.
« J’ai réalisé de nouveaux prototypes visant cette fois à rendre une certaine autonomie à la main tout entière, grâce aux capteurs de signaux EMG fixés aux muscles du bras. Ces prothèses sont fabriquées en impression 3D, leur coût de revient serait donc compétitif. De plus, comme mon dispositif permet de programmer des exercices pour la main, il a aussi une visée thérapeutique. »
Un des aspects qui a le plus motivé l’étudiant fut d’aller à la rencontre de patients et de spécialistes de la réadaptation. « Ces échanges m’ont confirmé l’intérêt de ma solution, surtout dans le contexte actuel de difficulté d’accès aux soins en physiothérapie et en ergothérapie. Elle pourrait rendre une autonomie à de nombreux patients, et cela, à un coût accessible », rapporte l’apprenti entrepreneur, qui pense déjà au développement de nouvelles prothèses, destinées cette fois à remplacer des membres amputés.