Savoir saisir les occasions d’affirmer son positionnement comme établissement de rang mondial et de faire reconnaître son arrimage aux enjeux d’avenir est un talent stratégique que Polytechnique s’active à développer. Dans le but de faire valoir à l’extérieur l’impact socioéconomique des technologies développées par sa communauté de recherche et des ingénieurs et des ingénieures qu’elle forme, notre université a ainsi pris part cet automne au Sommet de la Science (Science Summit) pour la première fois. Cette conférence internationale s’est tenue à New York du 13 au 30 septembre dernier, en marge de la 77^e Assemblée générale des Nations-Unies. La participation de Polytechnique s’est concentrée sur la période du 19 au 21 septembre 2022.

Reconnaissance de notre positionnement stratégique

La 8^e édition du Sommet de la Science avait pour thème le rôle et la contribution de la science aux décisions prises par les États pour atteindre les objectifs de développement de durable (ODD) des Nations-Unies. L’événement visait en particulier à encourager le développement et le déploiement de collaborations scientifiques soutenant la réalisation des ODD, ainsi que la création d’un environnement (politiques publiques, réglementations, financement et mécanismes contractuels) plus propice à la science. Il avait aussi pour objectif de stimuler la collaboration et la coopération entre les nations, en particulier entre les pays développés et ceux en développement, à l’échelle des communautés locales.

En participant à ce sommet, Polytechnique a saisi une occasion unique d’apporter sa contribution aux grands débats de société sur la scène internationale, en s’appuyant sur des fondements scientifiques et technologiques. Je remercie à cet égard M^me Stéphanie Dion, conseillère à la stratégie internationale et gestionnaire de projets multilatéraux à la Direction de la recherche et de l’innovation de Polytechnique, qui est à l’origine de cette initiative à laquelle Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique, et moi-même avons souscrit immédiatement.

Nos pôles d’excellence en recherche sont, rappelons-le, les piliers de la vision de Polytechnique en matière d’impact du développement technologique sur la société. Souhaitant positionner stratégiquement Polytechnique dans le programme du Sommet de la Science, nous avons choisi de présenter deux panels mettant respectivement en lumière deux pôles d’excellence en recherche directement alignés sur les ODD : Énergie, eau et ressources dans un monde en transition, ainsi que Santé humaine. 

Par ailleurs, le pôle Matériaux innovants était aussi représenté au Sommet, en la personne de la P^re Clara Santato, spécialiste de l’électronique durable, invitée à prendre la parole lors d’une séance animée par Brookhaven National Laboratory aux États-Unis, au sujet de l’accès aux données produites par de grandes infrastructures de recherche, notamment dans une perspective de collaborations Nord-Sud.

Synergies et renforcement de nos partenariats

En tandem avec Rémi Quirion, le scientifique en chef du Québec, j’ai donné une conférence sur l’influence des organismes de financement dans la promotion de programmes de recherche innovants axés sur l’atteinte des objectifs généraux des ODD. Rémi Quirion a ainsi présenté la vision stratégique des Fonds de recherche du Québec, tandis que j’ai montré l’effet positif de l’investissement de fonds publics sur la recherche universitaire telle que menée par Polytechnique.

Ensuite, dans un volet consacré à l’innovation ouverte en technologies médicales dans un écosystème en transformation, le P^r Carl-Éric Aubin a abordé l’approche laboratoire vivant (living lab) de l’Institut TransMedTech. À cette occasion, nous avions invité notre collaboratrice Armelle Dion, directrice Innovation, Hospices Civils de Lyon, en France, à prendre part avec nous à cette conférence. Nos liens avec ce grand groupe d’hôpitaux publics s’en sont trouvés renforcés. M^me Dion viendra d’ailleurs nous visiter lors des prochains Entretiens Jacques Cartier à Montréal. Les interventions respectives du P^r Aubin et de M^me Dion ont permis de contextualiser les réalités québécoise et française. Nous avions en outre invité une spécialiste des réseaux mondiaux de l’innovation à prendre la parole, la P^re Ekaterina Turkina, chercheuse à HEC Montréal. Nous avons donc ainsi situé Polytechnique au carrefour des technologies médicales et des systèmes d’innovation ouverte. 

Un volet sur la gestion durable de l’eau potable nous a permis d’exposer nos activités scientifiques axées sur les enjeux liés au traitement et à la gestion des eaux, dans le contexte des grands centres urbains comme dans celui des petites municipalités. La P^re Anne-Marie Boulay, du CIRAIG, a fait le lien entre l’analyse du cycle de vie et la gestion plus durable de l’eau potable. Le Pr Benoit Barbeau a, quant à lui, parlé de ses travaux sur la gestion de l’eau potable menés au CREDEAU. Il a notamment présenté ses projets ayant permis à une communauté autochtone au nord-ouest du Canada de retrouver un accès à l’eau potable sur son territoire. Notre autre représentante, Mylène Fugère, directrice exécutive de l’Institut de l’ingénierie durable de Polytechnique Montréal, a expliqué le mandat de cet institut qui consiste à dynamiser les écosystèmes d’innovation durable, dont celui de l’eau.

Dynamisation de notre réseau

La présence de Polytechnique à New-York a aussi été l’occasion d’intensifier les liens entre Polytechnique et des représentants du Québec aux États-Unis, et donc d’élargir nos réseaux sur différents territoires. La Délégation générale du Québec à New York nous a d’ailleurs accueillis et Martine Hébert, la déléguée générale, est venue à notre rencontre. De plus, nous avons été conviés à un événement consacré aux changements climatiques que la Délégation générale du Québec organisait. Nous avons ainsi pu réseauter avec des acteurs de la lutte aux changements climatiques, dont le biologiste et explorateur Jean Lemire.

Nous avons également échangé avec des représentants du département du Commerce des États-Unis qui prenaient la parole dans un des panels auxquels nous avons participé. Nous avons pu connaître leur vision de l’innovation, de l’entrepreneuriat et du développement d’écosystèmes transfrontaliers pouvant dynamiser les relations entre les États-Unis et le Canada en ces matières.

Une prochaine étape au Mexique

La présence de Polytechnique au Sommet de New York s’est avérée fructueuse. Elle a permis à notre université d’illustrer son engagement envers le développement durable, et notamment l’alignement de sa recherche sur les ODD, tout en démontrant son expertise en recherche et en innovation. Polytechnique a également montré sa capacité à exercer une influence bien au-delà du Québec, grâce à la mise en œuvre de ses collaborations internationales alignées sur les ODD de l’ONU. 

Polytechnique poursuit donc sur sa lancée : en novembre prochain, elle sera présente au Congrès international de la connaissance et de l’innovation (CIKI), tenu par l’Organisation universitaire interaméricaine (OUI), en collaboration avec le Tecnológico de Monterrey (TEC de Monterrey), l’Université Fédérale de Santa Catarina et le parc Scientifique et Technologique de l’Université Catholique Pontificale du Rio Grande do Sul (TECNOPUC). À cette occasion, la P^re Catherine Beaudry, titulaire de la Chaire Innovation et de 4Point0, le Partenariat pour l'organisation de l'innovation et des nouvelles technologies, participera à un panel féminin animé par Stéphanie Dion sur la place et l’impact des femmes dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM).

En prenant place sur des tribunes internationales, Polytechnique affirme son rôle dans les écosystèmes d’innovation ouverte et poursuit son exploration en profondeur de cet environnement très dynamique et en constante évolution.