
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Poly-Monde 2021 : Singapour et Taïwan, par écrans interposés
International

Clémence Fandoux, étudiante à la maîtrise professionnelle en génie mécanique, coordonnatrice de la mission Poly-Monde 2021
La mission industrielle Poly-Monde 2021, encadrée par le Pr Marcelin Joanis, du Département de mathématiques et génie industriel, établit cette année une analyse comparative entre Singapour, Taïwan et le Canada sur les services financiers, le transport et la mobilité, ainsi que les biotechnologies, nuancés par deux thématiques transversales : l’intelligence artificielle et le développement durable.
Des conditions particulières
« Nous avons été surpris de voir à quel point les technologies financières, la ‘‘fintech’’, sont innovantes et largement adoptées par la population de Taïwan et Singapour. L’usage des applications bancaires mobiles, par exemple, y est banalisé. Des transactions s’effectuent même sur les médias sociaux. Cette confiance du public dans les technologies, ainsi que dans les décisions de l’État, joue aussi un rôle dans la façon dont ces pays gèrent la crise sanitaire. Autre chose qui nous a étonnés : Montréal et Singapour ont des visions très différentes de la mobilité. Si Montréal cherche à encourager l’usage des transports en commun et le covoiturage, Singapour vise à devenir une ville entièrement piétonne, où chaque habitant vivrait à une distance minimale d’un espace vert », témoigne Clémence Fandoux, étudiante à la maîtrise professionnelle en génie mécanique et coordonnatrice de la mission Poly-Monde 2021.
Tous les ans depuis 1990, les membres de la mission industrielle Poly-Monde réalisent une étude comparant le fonctionnement et la vitalité d’entreprises canadiennes et de celles d’une autre région du monde, dans des secteurs industriels clés. Le moment fort de chaque mission est le voyage que les étudiants effectuent au printemps dans les pays étudiés, pour leur tournée industrielle. Mais depuis la pandémie, c’est par visioconférence que l’équipe réalise ses rencontres avec les représentants d’entreprises asiatiques ou québécoises.
Conserver la cohésion de l’équipe coûte que coûte
« Depuis septembre dernier, nous avons rencontré de cette façon 35 entreprises, notamment avec le concours de l’équipe de Polytechnique International (POINT) et du Bureau du Québec à Singapour, qui nous aident à nouer des contacts », rapporte Clémence Fandoux.
« C’est parfois difficile de faire comprendre aux entreprises asiatiques que notre démarche a essentiellement des fins d’apprentissage pour nous et que nous rencontrer ne les engage en rien vis-à-vis du Canada, poursuit-elle. Mais le plus grand défi, c’est de créer une cohésion d’équipe saine et conviviale puisque nous interagissons à distance. Ce qui demande un important travail relationnel. Afin de nourrir l’esprit d’équipe, toutes sortes d’activités ludiques réalisables par visioconférence sont organisées lors des rencontres hebdomadaires des membres de Poly-Monde. Je crois toutefois que nous nous débrouillons bien, puisque Poly-Monde est un des rares comités étudiants demeurés aussi actifs qu’avant la crise. »
Apprentissage réaliste de la composante humaine d’un projet d’envergure
En 2020 l’étudiante était responsable des mandats de Poly-Monde axés sur la Norvège et l’Islande. « Le voyage a été annulé, mais pas notre mission, que nous avons complétée à distance du mieux que nous avons pu. Cette année, nous sommes beaucoup mieux préparés à faire face aux circonstances. »
« Ce projet d’envergure nous fait comprendre avec réalisme l’importance de prendre en considération l’aspect humain du travail en équipe, estime-t-elle. Il nous donne aussi l’occasion de bénéficier des conseils de gens de grande expérience, comme le directeur général de Polytechnique. Je souhaite que tous les membres de Poly-Monde 2021 soient satisfaits de leur expérience et qu’ils puissent grâce à elle développer certaines compétences mieux encore qu’en suivant des cours traditionnels. Et je crois que nous pouvons être fiers d’avoir su montrer la crédibilité de notre étude aux entreprises que nous avons rencontrées. »