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Nefilatek : mille et une vies pour le plastique

Entrepreneuriat

Par Catherine Florès
1 mars 2019 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Hiver 2019)
1 mars 2019 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Hiver 2019)

Fabriquer un objet neuf à partir de matériaux usagés recyclés est désormais possible grâce à l’impression 3D. Deux finissants au baccalauréat de génie mécanique, Bastien Lepoutre et Thomas Ortelli, se sont intéressés à cette démarche. ils ont mis au point des procédés pour recycler des plastiques, en vue de produire des filaments destinés à la fabrication additive. Le succès de leur démarche les a encouragés à créer, en 2018, leur entreprise, Nefilatek, qui fournit déjà des laboratoires de Polytechnique.

Bastien Lepoutre et Thomas Ortelli, qui se sont connus au début de leurs études au baccalauréat de génie mécanique, ont en commun de s’intéresser au développement de nouveaux procédés de fabrication. Lorsque le premier a commencé à réfléchir à des moyens efficaces et rentables de produire des filaments à base de plastique recyclé, il a proposé au second de démarrer un projet d’entreprise avec lui.

Déterminés et très organisés, les étudiants ont concrétisé leur projet en l’espace de quelques mois. L’été dernier, Thomas Ortelli a obtenu une bourse Stage entrepreneurial de 8 000 $ décernée par la Fondation Arbour, ce qui a permis aux deux étudiants d’investir dans une extrudeuse et une imprimante 3D. « Durant l’été, nous avons commencé à collaborer avec nos premiers clients à Polytechnique et nous avons immatriculé notre entreprise, Nefilatek, en septembre. Elle est hébergée actuellement à l’incubateur J.-A.-Bombardier », résume Bastien Lepoutre.

Le concept de Nefilatek combine une chaîne de procédés améliorés par les deux étudiants : décontamination et séparation par densité du HIPS (High Impact Polystyrene) récupéré chez des revendeurs locaux, broyage pour obtenir des granulés et enfin fonte et extrusion pour produire des bobines ainsi que des filaments destinés à l’impression 3D.

Nefilatek, qui s’adresse aujourd’hui à une clientèle universitaire et industrielle, collabore à des projets de chercheurs de Polytechnique et développe des partenariats avec des entreprises plasturgiques locales. Ses prix concurrentiels, même pour des productions à petite échelle, lui permettent de viser également le marché en pleine expansion des entreprises technologiques en démarrage et des particuliers.
L’entreprise possède déjà plusieurs machines et d’autres investissements devraient lui permettre d’acquérir d’autres équipements pour passer à une production à plus grande échelle. « De plus, nous allons être en mesure de recycler divers types de plastiques pour obtenir des filaments présentant des qualités particulières, afin de répondre à différents besoins. En ce moment, nous travaillons notamment à mettre au point un processus de recyclage pour l’ABS, le PC et le PP », indique Thomas Ortelli.

Parce qu’elle réduit considérablement les pertes de matériaux, la fabrication additive se présente déjà comme un mode de fabrication plus durable que la fabrication soustractive traditionnelle. La démarche de valorisation des déchets plastiques adoptée par ces deux nouveaux entrepreneurs l’intègre encore plus profondément dans l’économie circulaire.

Fondateurs de Nefilatek

 

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