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Myelin : quand l’engagement social prend la forme de l’entrepreneuriat

Entrepreneuriat

Par Catherine Florès
2 novembre 2018 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Automne 2018)
2 novembre 2018 - Source : Magazine Poly
VersionPDFdisponible (Automne 2018)
Les trois fondateurs de Myelin

« Aujourd’hui, les jeunes entrepreneurs se lancent avant tout parce qu’ils ont envie de résoudre efficacement un problème. Leur motivation première, c’est d’apporter un changement positif dans la société. Leur recherche de sens passe avant le désir de s’enrichir », croit François Menet, étudiant à la maîtrise en génie logiciel au Département de génie informatique et de génie logiciel.

Le projet Myelin est représentatif de cette démarche entrepreneuriale à portée sociale. Créé par François Menet et deux étudiants de l’Université de Montréal, Marise Bonenfant, étudiante en sciences de l’information, et Marc- Olivier Schüle, étudiant en psychoéducation, et avec l’aide de Marie-Michèle Dufour, elle aussi étudiante en psychoéducation à l’Université de Montréal, il consiste en une application qui utilise l'intelligence artificielle (IA) pour rendre accessible l’information scientifique sur les troubles du spectre de l’autisme (TSA). « L’idée de départ vient de Marise, étudiante en sciences de l’information, et de Marc-Olivier, qui étudie en psychoéducation. Ils se sont rendu compte qu’une pléthore d’articles sont publiés chaque année dans leur domaine, mais que bien peu d’information se rend jusqu’au public », rapporte François Menet.

« Les parents d’enfants atteints d’un TSA qui cherchent de l’information scientifique en ligne sur ces troubles neurologiques trouvent énormément de renseignements erronés et de solutions douteuses. Les conséquences peuvent être dramatiques. Par exemple, récemment, en Californie, des parents ont fait ingérer un faux traitement à base d’eau de Javel à leurs enfants autistes, parce qu’ils avaient lu sur Internet qu’il était efficace pour traiter les métaux lourds. De plus, selon les estimations, 14 % seulement de l’information scientifique est utilisée par les intervenants spécialisés en TSA et il s’écoule en moyenne 17 ans entre la publication et l’application des résultats scientifiques.»

Joignant leurs expertises, ces quatre étudiants ont développé une application Web capable de fournir des réponses fiables et compréhensibles aux questions des spécialistes des TSA et du public. « Le système fonctionne avec une intelligence artificielle spéculative qui analyse les données scientifiques disponibles en ligne pour en extraire l’information et la contextualiser », explique François Menet.

Le projet, qui a reçu le soutien officiel de la Fédération québécoise de l’autisme, a remporté le troisième prix du concours Innovinc. RBC-Concrétisez 2018, assorti d’une bourse de 10 000 $. L’été dernier, il a également franchi la première étape du parcours Datapreneur organisé par le Centre d'entrepreneuriat Poly-UdeM en collaboration avec l’Institut de valorisation des données (IVADO). Il s’est donc vu attribuer un autre montant de 10 000 $ pour amorcer le financement d’une entreprise en démarrage.

« Pour le moment, nous avons encore recours à des spécialistes pour apprendre à notre intelligence artificielle à réaliser les méta-analyses. D’ici deux ans, celle-ci sera capable d’extraire des indices de qualité, mais ce sera toujours un expert humain qui prendra la décision finale, mentionne François Menet. Pour un informaticien comme moi, il est gratifiant de montrer que, grâce à un tel projet, l’IA est bel et bien au service de l’humain. »

 

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